On ne vit pas une Coupe du monde simplement. C'est toujours gratifiant, pas seulement pour les joueurs, mais aussi et surtout pour des peuples entiers, de voir que le travail et les efforts consentis peuvent servir à quelque chose. La suite des événements, la finale de ce soir, nous permettra sans doute d'en savoir davantage Quelque part, l'Espagne et la Hollande auront le mérite, quelle que soit l'issue de leur confrontation au sommet de ce soir, d'avoir réinventé, chacune à sa manière, la Coupe du monde. Leur parcours, leur façon de s'exprimer sur le terrain et de gérer les rencontres, ainsi que les différentes épreuves par lesquelles elles sont passées avant d'arriver à la finale, témoignent de la valeur de deux équipes qui ont su donner au plus grand événement footballistique du monde une dimension rarement égalée. Dans le registre où elles ont évolué, comme celui dans lequel elles ont réussi à assumer un rôle et une vocation, elles n'ont jamais manqué de se montrer précurseurs et innovatrices, inspirées et réalistes. Mais aussi, et ça peut être l'un des points forts de l'une comme de l'autre, afficher une solidarité débordante, réduire les « déchets » et s'autoriser réellement des stratégies de jeu d'une envergure certainement différente des autres équipes. Les objectifs qu'elles ont dû, et qu'elles continueront assurément ce soir à ambitionner, devraient sans doute refléter l'exigence que l'on porte pour le foot du haut niveau, celui qui contribue au développement d'un groupe, d'un esprit d'équipe et d'individualités. C'est ainsi que l'Espagne et la Hollande ont pu réclamer leur diversité et confirmer leurs qualités. La confirmation dont elles continueront à avoir besoin passe inexorablement par une épreuve comme celle de ce soir avec tout ce qui peut justement engendrer de contraintes et d'obligations. Il faut dire qu'une pareille exigence à l'égard de tout ce qu'on peut vivre dans une finale de coupe pourrait s'avérer lourde à assumer. Il n'empêche qu'elle fait du destin de l'une comme de l'autre, mais ne dit-on pas en football qu'autant on se donne, autant on finit par trouver et, en trouvant, on risque aussi de découvrir une nouvelle raison, de nouveaux registres de jeu. De nouvelles prérogatives. La découverte des équipes comme celles-là ne devrait pas cependant être définitive. Leurs victoires aussi, jamais complètes. On ne saurait suffisamment l'exprimer, mais il y a en football des épreuves susceptibles de favoriser un genre de certitude qui, même s'il n'arrive pas souvent, permet de voir ce que le football peut receler d'aptitude à aller au-delà non seulement du doute, mais aussi de tout ce qui est permis. Avant d'arriver en finale, l'Espagne et la Hollande se sont mises en avant tout en donnant l'impression, parfois même la certitude, de pouvoir bien apprécier à la fois leur temps fort et leur temps faible. On ne vit pas une Coupe du monde simplement. C'est toujours gratifiant, pas seulement pour les joueurs, mais aussi et surtout pour des peuples entiers, de voir que le travail et les efforts consentis peuvent servir à quelque chose. La suite des événements, la finale de ce soir, nous permettra sans doute d'en savoir davantage. Mais nous aimons à penser que chaque équipe est capable d'aller plus loin qu'on pouvait le penser. Un mélange de gagne et de sérénité? Beaucoup plus. On sait qu'elles n'ont pas encore trouvé le chemin qui mène au sacre final, il n'en demeure pas moins qu'elles auraient encore et toujours besoin d'apprendre à maîtriser l'art de la gestion des grands rendez-vous. L'Espagne et la Hollande ont beaucoup changé et évolué au cours de cette Coupe du monde. Mais au-delà de ce qu'elles ne cessent de laisser entrevoir sur le terrain, aussi bien au niveau technique que celui de la discipline du jeu, ce sont toutes les prédispositions individuelles et collectives qui retiennent ici et là l'attention. Qui impressionnent et qui forcent le respect...