Ariana : toutes griffes dehors C'est une lutte féroce et presque à couteaux tirés que se livrent, en ce moment, les listes en lice pour les législatives dans le gouvernorat de l'Ariana. En effet, de Kalaât Landalous à Sidi Thabet, en passant par l'Ariana-ville, La Soukra, Raoued, Cité Ghazala, El-Manazeh, Ennasr I et II, la Cité Intilaka et Ariana-Supérieure, l'opération séduction lancée récemment par les différents candidats ne cesse de redoubler d'intensité, mais aussi et surtout d'agressivité. Et cela par des «descentes» quotidiennes dans les établissements commerciaux (souks, magasins, restaurants, cafés, marchés municipaux...) où l'offensive de charme, a-t-on constaté, se prolonge parfois jusqu'à une heure tardive de la nuit! Qu'il pleuve ou qu'il vente, qu'à cela ne tienne, pourvu que le message passe 5 sur 5, que la «cible» soit atteinte et amadouée, et voilà le tour joué. «Rien ne vaut la politique du porte-à-porte», note Karim Hlali, tête de liste de Wifek Tounès à l'Ariana, qui a dû, rien que mercredi dernier, faire le tour du gouvernerat, en sillonnant, en grande pompe, les zones de Kalaât Landalous, de la Cité Ennozha et de celles d'El-Menazah V, VI et VII. Idem pour Issam Chebbi, le number one d'Al Joumhouri dans la région, qui est à créditer d'un marathon non moins harassant, alors que Aïssa Baccouche, tête de liste d'Al-Moubadara et ex-camarade de classe du chef de fil du parti Kamel Morjane, semble avoir vaincu son «handicap»du plus vieux candidat dans le gouvernorat de l'Ariana, en se payant un bain de jouvence qui lui a permis, jusqu'à présent, de tenir tête à ses concurrents, à coups de meetings non-stop dans la région. Une seconde jeunesse, quoi ! Qui fait quoi ? Cependant, au-delà de ces parades spectaculaires, c'est sur les abus générés par la campagne électorale à l'Ariana qu'il faut focaliser. En effet, il nous a été donné de constater que pour certains candidats, qui se reconnaîtront, tous les moyens sont bons pour... nuire à «l'adversaire». Et cela non seulement en leur arrachant banderoles et portraits, mais aussi en mettant en doute tout leur programme électoral auprès des habitants ! La preuve est ce travail d'investigation que nous avons accompli sur le terrain et qui nous a permis de conclure, non sans... stupéfaction, que la plupart des candidats en course ont mobilisé de véritables... milices acquises, pour une raison ou une autre, à leurs causes. Milices où se côtoient fonctionnaires et chômeurs, jeunes et... repris de justice (eh oui) et auxquelles est confiée la (sale) besogne de porter atteinte à la crédibilité des candidats concurrents ! L'Isie en sait-elle quelque chose ? Mystère. Reste maintenant à espérer, alors que la campagne électorale bat son plein, que les abus contestés jusqu'ici n'iront pas en augmentant, et que, par conséquent, la sagesse et le fair-play prévaudront. A-t-on demandé le ciel ? Mohsen ZRIBI Sousse : Hamma Hammami préside un meeting populaire Un grand nombre de sympathisants, d'adhérents et de militants du Front populaire ont assisté à un meeting populaire présidé par Hamma Hammami, porte-parole officiel du Front populaire. Cela se passait sur la place du port de Sousse, jeudi dernier, en présence des membres de la liste du Front, dans la circonscription de Sousse. A la tribune, aménagée sur les lieux, a été fixée une banderole avec les photos des 4 martyrs du Front : Chokri Belaïd, Mohamed Brahmi, Mohamed Belmefti et Majdi Ajlani, ainsi que le logo du parti . Hamma Hammami a évoqué certains problèmes socioéconomiques cruciaux. Il a cité le chômage, qui est la question prioritaire de sa campagne. Il a évoqué aussi le problème de la sous-traitance, dont les travailleurs sont souvent exploités, vu l'absence de couverture sociale. Il a souligné que les zones intérieures démunies du pays et souffrant du chômage, ainsi que les zones rurales dans diverses régions qui connaissent la pauvreté et la marginalisation, peuvent être une source indiscutable pour le terrorisme et l'émigration clandestine. Il a évoqué aussi le problème de la cherté de la vie et de la détérioration du pouvoir d'achat, qui a affecté la classe moyenne, réduite de plus en plus à la pauvreté. La cherté de la vie, a-t-il indiqué, revient essentiellement au manque d'intérêt accordé à l'agriculture , aux circuits de distribution mal contrôlés et à l'industrie de transformation des produits agricoles. Il a évoqué d'autres questions socioéconomiques comme la nécessité de supprimer les dettes pour les petits agriculteurs, d'accorder plus d'intérêt aux terres domaniales délaissées, à l'infrastructure de base et à l'institution d'une société moderne équilibrée, où les richesses sont réparties équitablement à travers les régions du pays. Auparavant, les membres de la liste du Front dans la circonscription de Sousse, ayant à leur tête Brahim Belgacem, ont présenté le programme électoral régional centré sur les solutions proposées aux préoccupations dans le Sahel et ailleurs à travers toute la Tunisie. Hichem Benzarti Kébili : campagne de sensibilisation de «Lam Echamel» A l'initiative de l'association « Lam Echamel », une campagne de sensibilisation visant à encourager les citoyens à exercer leur droit de vote a été organisée, hier matin, dans plusieurs délégations de Kébili-Sud, a indiqué le secrétaire général de l'association, Sami Bouaouina. Bouaouina a déclaré au correspondant de la TAP dans la région qu'au cours de visites effectuées à plusieurs écoles primaires, des cahiers ont été distribués aux élèves, comportant des slogans sur le droit de vote ainsi que le calendrier des prochaines échéances électorales. La même source a indiqué que cette campagne de sensibilisation a pour but de faire connaître le pays du nord au sud, d'unir les rangs des Tunisiens autour des objectifs de la sécurité et la stabilité et de soutenir l'action des associations et de la société civile. Ben Arous : opération blanche dans le centre de dépouillement Une journée de formation sur le processus de vote, de collecte et de dépouillement a démarré, hier, au complexe sportif et culturel de Ben Arous, en prévision du scrutin du 26 octobre 2014. Cette formation qui se tient en présence des membres des instances régionales pour les élections se poursuivra durant trois jours. Le président de l'Instance régionale indépendante pour les élections (Irie) à Ben Arous, Khaled Ameri, a souligné, dans une déclaration à la TAP, que les préparatifs pour l'organisation de l'opération de vote ont été engagés aux plans logistique et technique, outre la formation des cadres qui assureront ce processus électoral. L'espace sera ouvert, aujourd'hui, au public et aux journalistes où se déroulera une opération blanche sur le transfert des urnes de la municipalité de Ben Arous au centre de dépouillement, tout en garantissant le déploiement d'un dispositif de sécurité. Il convient de rappeler que l'espace où se déroulera l'opération blanche fera office de centre de dépouillement. Nabeul : le PS pour un nouveau modèle de développement Le secrétaire général du Parti socialiste (PS), Mohamed Kilani, tête de liste pour les législatives à Nabeul I, a déclaré que son parti se différencie des autres formations politiques qui «cherchent à porter un coup dur à l'Etat ». Pour le PS, l'Etat détient un rôle pivot dans l'accomplissement des réformes majeures nécessaires qui doivent toucher les orientations économiques et sociales, a-t-il déclaré en marge des visites effectuées dans la région par les membres de la liste du PS. Le Parti socialiste plaidera en faveur de la mise en place d'un nouveau modèle de développement, fondé sur l'économie sociale et solidaire (...) et basé sur une étroite coopération entre les secteurs public et privé, a-t-il soutenu. Mohamed Kilani a souligné que l'économie tunisienne a plus que jamais besoin d'un programme de reconstruction spécial pour la rendre plus florissante et plus prospère, notamment après l'effritement du tissu économique. Tunis 1 : le Parti du congrès populaire : pour que la capitale retrouve son lustre d'antan Le dirigeant du Parti du congrès populaire et tête de liste dans la circonscription de Tunis-1, Mansour Souibki, a présenté, hier, le programme électoral de sa formation. «La revalorisation des pensions de retraite occupent une place prépondérante dans notre programme électoral, aux côtés de la protection de l'environnement, du développement du parc de transport public et de la modernisation des prestations d'assainissement», a déclaré Souibki, lors d'une conférence de presse à Tunis. Selon lui, le parti s'emploiera à ce que la capitale retrouve son lustre d'antan, par la rénovation des bâtiments délabrés, l'amélioration des infrastructures, le désenclavement des quartiers populaires périphériques et la réhabilitation de la classe moyenne «en cours d'effritement». Tataouine 1 : trois attentes principales Les programmes et promesses de campagne sont légion. Mais les électeurs du gouvernorat de Tataouine attendent beaucoup plus que de simples paroles. Ce qu'ils demandent au futur gouvernement issu des urnes c'est que ces promesses et projets deviennent réalité dans leur région. Interrogé par le correspondant de l'agence TAP, un habitant de la ville de Tataouine, Mohamed Ben Romdhane, trouve que «les programmes des listes candidates ont en commun de se focaliser principalement sur de grandes questions comme le "gaz du sud", la richesse pétrolière et l'emploi, et de lancer des promesses à tout-va» alors que, selon lui, «si la moitié de ces promesses se réalisent, ce serait déjà un succès». En tout état de cause, a-t-il dit, «le citoyen fait désormais le distinguo entre les promesses réalisables et les fausses promesses comme celle d'éradiquer définitivement le chômage». Un autre citoyen, Hédi Ben Jediane, de la ville de Sammar, a souhaité que les députés de l'Assemblée des représentants du peuple aient «un niveau académique et une culture à même de leur permettre de bien administrer l'Assemblée et de rompre avec les dérives passées». De son côté, Kilani Ben Aissa, originaire de Dhéhiba, a dit avoir «beaucoup à attendre des réalisations promises aux régions frontalières», en particulier pour ce qui est de remédier au fléau de la contrebande au moyen de la réglementation du transit, la réaffectation des droits de douane, la promotion du principe de l'égalité des chances et la stabilisation de l'économie». Il a en outre appelé à l'organisation d'un forum à l'intention des représentants des régions frontalières afin de leur permettre de s'exprimer sur les moyens de remédier aux problèmes qui se posent et de motiver les investisseurs». D'après lui, le terminal frontalier de Dhéhiba doit être promu en «portail saharien du commerce africain». Un habitant de Remada, Najib Dheifallah, qui a assisté à plusieurs meetings électoraux destinés à sonder les besoins de la région, a demandé aux candidats d'«agir avec persévérance afin de mériter de représenter leur région à l'Assemblée des représentants du peuple». Il a en même temps exhorté les électeurs à accorder leurs suffrages aux candidats les plus méritants, et surtout les plus aptes à servir leur région et à accomplir des réalisations tangibles». Il a également réclamé la réaffectation, au profit de la région, d'une partie des bénéfices des compagnies pétrolières pour l'impulsion du développement dans les différentes délégations du gouvernorat. Quant à Hajer Mekki, elle aussi de Tataouine, elle attend des futurs élus qu'ils œuvrent efficacement en faveur de la résorption du chômage et la rénovation des infrastructures «les plus délabrées en comparaison de celles des gouvernorats limitrophes», selon ses dires, outre la promotion des prestations de santé.