Encore un remaniement technique en Ligue 1 : Okbi relève Daou à la tête du SG Et de trois! Après Lotfi Kadri et Hamadi Daou, place à Mourad Okbi qui débute aujourd'hui son bail à la tête de la Stayda. Celle-ci aura-t-elle épuisé, de la sorte, son quota de trois entraîneurs par saison, barême décrété par la dernière assemblée générale de la FTF? «Non, assurent les dirigeants "vert et blanc". Kadri n'était pas resté longtemps avec nous. Son contrat n'a du reste jamais été déposé à la fédération. Point de vue réglementaire, il ne peut pas être comptabilisé dans le quota des trois techniciens par club sur une saison. Il nous reste en tout cas encore un joker à utiliser. Mais d'ores et déjà, que nos supporters soient rassurés : Okbi sera le dernier coach que nous engageons cette saison. Il n'y en aura pas un autre!», martèlent-ils. Premiers choix Sur la short list figuraient les noms de Okbi en premier lieu, Férid Ben Belgacem et Dragan Cvetkovic, lequel a été remercié juste avant le démarrage du championnat par l'Etoile Sportive du Sahel. Un accord a été conclu, lundi soir, par le comité de Sabeur Jemaï, l'ancien patron de l'Union Sportive Monastirienne et de la Jeunesse Sportive Kairouanaise faisant figure de premier choix. Les défis qui l'attendent ne manquent pas : le SG est en perte de vitesse, comme l'illustre sa douzième place au classement avec seulement huit points en huit rencontres. Son attaque a perdu son meilleur réalisateur, Fakhreddine Guelbi, auteur de trois buts, dont la blessure le condamne à une longue pause. Les solutions de rechange ne proposent pas le même profil : les Hamzaoui, Khraïfi, Hosni et Gueye n'assurent pas la finition en position d'attaquant le plus avancé. L'équipe n'a, jusque-là, réussi que 5 buts et en a encaissé 9. Pourtant, Aliou Cissé, Ali Hammami et Akram Ben Sassi sont toujours là. Soit l'ossature d'une arrière-garde couverte derrière par Slim Rebaï, qui remplaçait Bassem Skiri, samedi dernier contre les Boukorninois. Pas de comparaison possible Il faut croire que les absences ont lourdement pénalisé le rendement des Sudistes samedi à l'ombre du Boukornine : outre Guelbi et Skhiri, manquaient à l‘appel les demis récupérateurs Ahmed Mida et Zinelaâbidine Souissi, et le métronome de l'animation offensive Saâd Béguir, resté sur le banc de touche de son efficacité, de sa vigueur, de son allant et de sa spontanéité par comparaison avec la saison précédente. Mais à vrai dire, aucune comparaison n'est possible : Chiheb Ellili avait alors abattu un travail monstre en plein été, le SG étant le premier à attaquer la préparation avec un nombre-record de matches amicaux. Il n'y eut pas toute cette instabilité technique (3 entraîneurs en trois mois). Et puis, les résultats ne suivant pas, le poids du public était devenu insoutenable, la colère montant de plusieurs crans. «Je n'aurais jamais dû répondre à la provocation» Hamadi Daou part la conscience tranquille. Il a résilié avant-hier à l'amiable son contrat, aucune des deux parties ne devant à l'autre une quelconque indemnité. «L'ambiance au sein du club était devenue électrique et n'encourageait pas à travailler, nous confiait hier l'ancien entraîneur du Club Sportif Sfaxien, et assistant de Ruud Krol en sélection nationale. Normalement, un entraîneur ne doit pas répondre ou polémiquer avec les supporters. Je suis vraiment navré, on m'a mis dans tous mes états. J'ai perdu les pédales, la caméra de «Dimanche-Sport» m'a montré sous un très mauvais jour en train de me quereller avec les supporters de la Stayda. En fait, c'était un seul supporter parmi les 3 ou 4 présents. Celui-là même qui n'arrête pas d'insulter les mêmes joueurs et l'entraîneur dès la séance d'échauffement. Il ne vient d'ailleurs aux entraînements que dans le seul dessein d'insulter. J'en veux un peu aux dirigeants du club de lui avoir permis d'accéder au stade de Hammam-Lif. Je n'aurais sans doute jamais dû répliquer à tant de provocation, à cette personne qui insulte deux heures durant votre père ou votre mère. L'entraîneur est un être humain, il a sa fierté, son amour-propre. Je m'excuse vraiment auprès du public sportif». Daou, qui avait pris le relais de Kadri le 20 août dernier, quitte la Stayda deux mois plus tard. «Je vais me reposer dans l'immédiat. Lorsque viendra le moment opportun, une offre sérieuse se présentera sans doute. Mais il faut faire attention et étudier à fond toute proposition. On apprend toujours dans la vie», conclut Hamadi Daou.