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Un scrutin sous haute surveillance
Aujourd'hui, Elections législatives 2014
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 10 - 2014


Par Brahim OUESLATI*
Plus de 80.000 militaires, policiers, gardes nationaux et autres agents appartenant à des corps paramilitaires sont déployés sur le terrain pour assurer la sécurité des élections législatives dans plus de 4.500 bureaux de vote à l'intérieur du pays. Un déploiement sans précédent, compte tenu des menaces qui pèsent sur le scrutin, notamment par crainte d'attentats terroristes. Ces menaces ne datent pas d'aujourd'hui, et malgré les réussites enregistrées par l'armée nationale et les forces de sécurité, le terrorisme rebondit, à chaque fois, dans une nouvelle région, et on n'est pas à l'abri d'une recrudescence de ce phénomène tellement on connaît la tactique de ses commanditaires pour qui élections et démocratie riment avec hérésies. Les appréhensions sont légitimes, mais les inquiétudes semblent s'estomper suite aux succès des dernières opérations et notamment celle de Oued Ellil et de Kébili. Le gouvernement Jomâa qui, après un début tâtonnant marqué par quelques tergiversations et un certain laxisme, semble décidé à en découdre avec le terrorisme, ses acteurs et leurs commanditaires. Et ce, malgré «le coup de poignard» donné par le bureau de l'Assemblée nationale constituante qui a décidé le report sine die du vote sur la loi antiterroriste. Mais, les Tunisiens, loin d'être dupes, connaissent bien les desseins inavoués de ceux qui ont tout fait pour faire capoter l'adoption de cette loi. Ils connaissent, maintenant, les instigateurs du terrorisme voire ses argentiers et ses commanditaires.
Mais, loin de dissuader les électeurs à aller voter en masses, le terrorisme doit, au contraire, encourager les Tunisiens à braver cette menace pour exercer un droit citoyen, et faire preuve de patriotisme et de citoyenneté
Isie : pas à l'abri de mauvaises surprises
Mais si le gouvernement a mis les bouchées doubles pour assurer le bon déroulement du scrutin, l'Isie , par contre, semble patauger dans plusieurs difficultés et on n'est pas à l'abri de mauvaises surprises. A peine installés, les membres de la nouvelle Isie, qui bénéficient des émoluments de secrétaires d'Etat, sont déjà attaqués sur leur partialité et leur neutralité. Certaines formations politiques comme Nida Tounès et le Front populaire sont allés jusqu'à mettre en cause l'indépendance de cette Instance, émettant des réserves sur plusieurs membres des instances régionales, relevant des accointances avec d'autres formations et un choix délibéré de noms ayant figuré sur des listes électorales de partis politiques lors des élections de l'Assemblée nationale constituante. Aussi bien Béji Caïd Essebsi que Hamma Hammami et d'autres dirigeants politiques n'ont pas ménagé l'Instance des élections de leurs critiques. A son tour, la société civile relève «plusieurs dysfonctionnements pouvant porter préjudice à la bonne marche des prochaines élections». La Dynamique citoyenne des Tunisiens à l'étranger (Dcte) ne mâche pas ses mots qui, dans un communiqué publié en juin dernier, s'attaque au «mode opératoire choisi par l'Isie qui a montré ses limites en privant des milliers de citoyens de la possibilité de s'inscrire; il a, en outre, mis à nu l'incompétence criante de ceux qui ont été chargés d'en assurer le bon déroulement». Allant dans le même sens, l'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections (Atide) a révélé, dans un communiqué rendu public jeudi 23 octobre, «de nombreuses infractions et lacunes au niveau de l'Isie et de la campagne électorale».
Les critiques font, parfois, place aux accusations quant à une volonté délibérée de reproduire le paysage politique issu des élections du 23 octobre 2011, arguant du fait que les nouveaux électeurs, une fois inscrits et mobilisés, pourraient agir sur les résultats des prochains scrutins au profit de nouvelles forces politiques émergentes, et rééquilibrer le paysage actuel. Les inscriptions sur les listes électorales ont piétiné et malgré la prorogation des délais, moins d'un million de nouveaux électeurs ont été inscrits sur un potentiel de plus de quatre millions. Mais ce qui est évident, c'est que le flou domine et les difficultés sont encore là. Le démarrage du scrutin à l'étranger n'a pas été sans couacs. Plusieurs Tunisiens n'ont pas pu voter et s'inquiètent même des risques de fraudes électorales.
Un modus vivendi fragile
Il est évident que le climat politique est délétère et que la campagne électorale n'a pas été exempte de «saletés» et d'accusations réciproques, ce qui est préjudiciable à l'avancement du processus électoral. Les contours du paysage sont encore flous, malgré l'émergence de deux forces politiques qui accaparent la scène et les sondages, Nida Tounès et Ennhadha. Le modus vivendi agréé par les deux grands partis, s'il semble tenir, reste fragile et il n'est pas à l'abri d'une brèche, ou d'une manipulation ou encore d'une fraude. Tant il est vrai que les résultats des élections législatives détermineront le choix de la future coalition gouvernementale. Nida Tounès et Ennahdha sont au coude à coude et aussi bien les sondages que les prévisions les donnent vainqueurs, à quelques sièges près. Vont-ils mettre leurs différences de côté et gouverner ensemble ? C'est la grande question qui taraude les esprits. Mais si rien n'est encore sûr, rien ne sera exclu. Les déclarations des deux «cheikhs» laissent sous entendre une possible entente autour d'un chef de gouvernement indépendant qui conduirait le nouveau cabinet.
Les résultats des législatives, détermineront, également, le choix du futur président. Une victoire de Nida Tounès, ce qui est fort probable, réduirait les chances de son président d'accéder à Carthage, sauf si les autres candidats se réclamant de «la famille destourienne» se désistaient en sa faveur et qu'Ennahdha n'appelait pas à un vote sanction. L'hypothèse d'un président indépendant, soutenu par une large coalition partisane, serait alors probable.
En attendant, les électeurs doivent se ruer en masse sur les bureaux de vote, choisir délibérément, et en toute âme et conscience, leurs nouveaux représentants et leurs nouveaux gouvernants. Et par-delà même, choisir le modèle de société qui leur conviendrait le mieux. Celui «d'un Etat à caractère civil, basé sur la citoyenneté, la volonté du peuple et la primauté du droit», (article 2 de la Constitution).
*Ancien directeur général de l'Observatoire de la jeunesse


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