Une histoire riche en titres et en performances va-t-elle suffire pour revenir? En 2002, Férid Abbès, président du CA à l'époque, a eu l'«ingénieuse» idée de dissoudre la section de volley-ball. Un acte assassin pour un président qui a fait un crédit «sportif» grâce, en partie, aux performances des volleyeurs. A l'époque, l'équipe vivait des moments difficiles avec une régression qui a commencé dès 1995. Section dissoute, joueurs qui se sont trouvés libres de passer à n'importe quel club (donc un manque à gagner si les joueurs ont été cédés!) et une page de l'histoire du club a été effacée. Frustrant quand on sait que le CA, comme tous les autres clubs tunisiens, a un rôle social d'encadrement à jouer vis-à-vis de la jeunesse tunisienne. En plus, le CA a énormément contribué à l'essor du volley-ball tunisien, avec des titres, des joueurs de grande envergure et des moments forts ayant été gravés dans la mémoire des Tunisiens. Aujourd'hui, on évoque le retour en vie de cette section qui nous a tant émerveillés. Une chose est sûre : un club prestigieux, une équipe prestigieuse, c'est une histoire qui n'en finit jamais. Il faut la raconter dès le début. Le CA a compté sur la filière sfaxienne (école de grande marque!) pour monter un six de grand calibre. De 1990 à 1994, c'était une épopée d'or avec des titres de champion de Tunisie, de vainqueur de coupe de Tunisie et surtout trois glorieux et inoubliables titres de champion d'Afrique. Le premier, en 1991 au Maroc, sous la houlette de Mounir Gara, le deuxième, en 1992, sous la houlette de Ali Boussarsar et le troisième en 1993 à Tunis, sous la houlette de Fethi M'kaouer. La même année, ce dernier gagne aussi la Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe au Maroc. Des noms de joueurs? Qui peut oublier Rachid Boussarssar, le passeur-artiste? Qui peut oublier l'astucieux Hédi Boussarsar, le solide contreur central Fayçal Ben Amara, l'intenable Rached Ben Krid, le costaud Lotfi M'douki ou l'attaquant voltigeur M'sadek Lahmar? Il y avait souvent 8 à 9 joueurs valables qui ont vécu l'âge d'or de cette section, à l'image aussi de Anis Fazaâ, Ryadh Lahdhili ou Chamseddine Souayah. Tout cet héritage n'est pas oublié, et c'est à partir de là que les responsables clubistes devront commencer. Les gens vont venir en grand nombre pour s'inscrire dès la catégorie des jeunes. Côté seniors, monter une équipe compétitive qui va commencer par la Nationale B ne sera pas une mission aisée. L'attractivité financière qui marque le CA aujourd'hui, les grands moyens que Riahi offre à ses dirigeants sont-ils suffisants? A notre avis, il faudra une structure technique et administrative plus que solide. Si l'on va réfléchir au titre dès la seconde année, qui suit l'accession, l'équipe pourrait connaître des problèmes pour survivre. On a l'expérience de quelques clubs qui ont retrouvé leurs sections dissoutes. La réhabilitation n'a pas été aussi facile que l'on pense. Vivre sur les vestiges du passé ne suffit pas...