Le sport, tremplin politique, social et économique : plus que jamais. On s'en sert et on ne le sert pas Le président du Cnot et celui du Club Africain, candidats à la présidence de la République ; celui de l'Etoile, tête de liste de Nidaa Tounes à Sousse ; le plus grand bailleur de fonds du CSS, Moncef Sellami, tête de liste de ce même parti à Sfax 2 ; l'ex-président de la Fthb, tête de liste à l'Ariana pour le compte de Afak ; Mehdi Ben Gharbia, président en exercice du CAB, tête de liste à Bizerte de l'Alliance Démocratique; Jalel Tekaya, Mongi Bhar et d'autres encore, hommes de sport, se sont jetés avec, plus ou moins de bonheur, dans la grande bataille politique. Ils ont succombé à un vieux fantasme qui veut que le sport devienne un tremplin politique. Tout en sachant que sport,politique et argent ont, de tout temps, fait l'affaire des hommes, beaucoup moins celui du sport. Tentatives vaines En moins de quatre ans de révolution, la Tunisie a vu défiler et a consommé pas moins de quatre ministres des Sports, sans que la machine n'avance d'un millimètre. Certains, ou tous les quatre, ne manqueront pas de protester, mais les faits sont têtus : des associations en faillite, une infrastructure moyennageuse une législation obsolète et toujours pas de champions à l'horizon. Le sport, parent pauvre de la politique et fonds de commerce pour quelques-uns, n'a pas eu sa chance et plonge depuis trois décennies dans l'anonymat le plus total. On «vend» au peuple et au pays des joutes improbables, tels les Jeux maghrébins, arabes, africains ou méditerranéens ; on y investit beaucoup d'argent, des dizaines de discours, des réceptions et des voyages. Nos responsables sportifs (du Cnot aux clubs, en passant par les fédérations) profitent de leur passage à la tête de leurs institutions pour se placer dans d'autres arabes, africaines et méditerranéennes, pour continuer à glaner ça et là de menus avantages. Quatre «ministres transitionnels» qui ont eu beau essayer, mais qui se sont heurtés à un système parfaitement verrouillé par 30 ans de dérives. Notre espoir aujourd'hui, c'est que tout cela cesse, qu'on prenne le taureau par les cornes et qu'on entame pour de bon l'opération assainissement de notre sport. Ce n'est qu'ainsi qu'on éliminera tous les personnages qui polluent notre sport et qu'on barrera la route à ceux qui considèrent celui-ci comme un fonds de commerce à leurs ambitions les plus folles, qui sont allées aujourd'hui jusqu'à briguer la présidence de la République. L'incontournable consensus Mais il n'y a pas que cela. Depuis le temps que nous appelons à une réunion entre les ministres des Sports et de l'Education nationale afin de réaménager les emplois des temps scolaires et permettre aux jeunes de pratiquer leur sport favoris à des horaires décents. Dans les écoles et les lycées, c'est une heure de sport par semaine sur des aires non adaptées, ceci quand la pluie ou la chaleur le permettent. Et pourquoi ne pas élargir cette réunion à deux aux ministres de l'Enseignement supérieur et de la Culture. Ne dit-on pas un esprit sain dans un corps sain ?! Vœux pieux jamais réalisés qui laissent le terrain libre en faveur de tous ceux qui n'ont pas servi notre sport mais qui continuent à s'en servir. En toute impunité!