La Ligue des Electrices Tunisiennes (LET) a observé le jour de scrutin et de dépouillement des élections législatives Tunisiennes des infractions à différents niveaux dans 12 circonscriptions par le biais de 450 observatrices et observateurs. Ces observations sont liées à la discrimination à l'égard des femmes électrices, l'influence politique exercée sur les électrices et enfin l'administration électorale dans les bureaux de vote. La Ligue a remarqué que seulement 12% des têtes de listes électorales sont des femmes et que durant la campagne électorale, certaines listes ont affiché des photos de candidates avec un visage couvert par un niqab, d'autres ont remplacé le visage de leur candidates par des symboles comme un bouquet de fleurs, une canne de thé ou même des symboles féminins utilisés dans les espaces publics. Elle note également que des femmes candidates ont trouvé dans certaines régions des difficultés pour accéder à l'espace public contrairement aux candidats hommes. En outre la présence des femmes dans les medias n'a pas dépassé dans les meilleurs cas 30%. Cependant et d›après le rapport de la Ligue, il y a une bonne pratique à signaler quant à la présence des femmes dans le corps militaire et au sein des agents de sécurité où elle a observé dans certains centres une présence de femmes de plus que 30 %, ponctuée par la réussite et l'expertise confirmées des agents militaires et de sécurité nationale à assurer le bon déroulement de vote. Toujours est-il que la présence de la femme dans l'observation est à 30% (pas membres du bureau de vote) La représentativité des femmes varie d'un centre à l'autre et d'une délégation à une autre: Dans un grand nombre de bureaux, la LET a observé que la présence des femmes est presque respectée en tant que membre de bureaux. On a aussi constaté dans certains centres le respect de la parité au niveau du nombre des agents (Ben Arous). Dans d'autres centres et surtout à l'intérieur du pays, la représentativité n'est pas la même. Dans plusieurs bureaux de vote, on a remarqué que les femmes et les hommes ont été séparés. Cette séparation a été faite par les agents de l‘ISIE, et parfois même les forces de sécurité (Ben Arous, Kasserine, Ariana, Médenine). Dans certains centres des actes de violence morale ont été exercés sur des femmes, surtout par leurs conjoints qui voulaient les obliger à voter pour des listes électorales bien déterminées. (Circonscription de l'Ariana). Des femmes sont arrivées aux centres de vote avec des numéros de listes, ce qui donne l'impression qu'elles ont été influencées auparavant (Circonscriptions de Kasserine, Ariana, Ben Arous, Médenine). Selon le LET, les femmes dans les régions défavorisées étaient les plus ciblées par les tentations des listes électorales pour l'achat de vote. 6 cas d'achat de voix ont été observés. Dans le même ordre d›idée et en raison de l'analphabétisme constaté dans une large mesure au sein des femmes, la LET a observé que les femmes étaient les plus approchées surtout lors du choix de la liste électorale. La LET précise aussi qu'en application de la loi électorale, un grand nombre des agents de bureaux de vote ont refusé que des femmes soient accompagnées dans les isoloirs ce qui a poussé leurs conjoints à les priver de leur droit de vote en les obligeant à quitter le bureau de vote (Circonscription de l'Ariana).