Le dernier film The equalizer (Octobre 2014), d'Antoine Fuqua, avec Denzel Washington en tête d'affiche, est actuellement à la salle de cinéma Mad'Art Carthage. Après le succès du thriller Training day réalisé en 2001 et qui a valu à Denzel Washington l'Oscar du Meilleur acteur en 2002, le réalisateur et producteur américain Antoine Fuqua refait équipe avec l'acteur dans son tout dernier film The equalizer (Le justicier), sorti en octobre 2014. The Equalizer est vaguement inspiré d'une série télévisée diffusée dans les années 80 portant le même titre et que Fuqua aborde à sa manière: avec nerf et vigueur, une caméra toujours très près de l'action, de gros plans faisant ressortir toute l'intensité d'un Denzel Washington qui crève l'écran ainsi qu'un efficace Marton Csokas. Le film, donc, nous met en présence de Robert, un ancien agent du gouvernement, qui a décidé de tourner cette page de sa vie, peuplée de morts et de souvenirs douloureux. Il vit à présent une vie volontairement sans surprise, il travaille dans une grande surface, entretenant une relation amicale et généreuse avec ses collègues tout en agissant toujours d'une façon précise, détachée, quasi calculée. Le soir venu, il se dirige au restaurant du coin, s'installe à la même table, dispose les couverts et la serviette de la «bonne» et même façon. Et lit dans un des livres de sa défunte épouse, en attendant son repas. Un rituel quotidien, qui semble inquiétant au début, mais Denzel Washington laisse opérer sa magie, et la manie obsédante devient une belle cérémonie. C'est aussi beau qu'inquiétant, une demi-heure passée du film — c'est le calme avant la tempête. C'est là que Robert croise régulièrement une très jeune prostituée russe pour laquelle il témoigne de l'affection. Voulant suivre le conseil de Robert, quitter le réseau et changer de vie, la jeune fille se fait agresser et cruellement «punie». C'est alors que la partie de règlement de comptes commence. Dans le côté gauche d'un Boston pourri, Robert devient «l'equalizer» d'où le titre, celui qui, lorsque la balance penche injustement d'un côté, rétablit l'équilibre. Dans le côté droit, les flics corrompus et la mafia russe avec, menant la charge, Marton Csokas de façon très efficace. Glacial et calme, il est un volcan qui dort. Et soudain, l'éruption. Utilisant la «vision prémonitoire» au moment des affrontements, le spectateur voit au travers le cerveau calculateur et stratège de Robert( D.Washington), il suit les lignes d'action qu'il trace, le temps qu'il accorde à lui même pour agir: en seconde chrono. Côté caméra, le réalisateur dynamise les confrontations, qu'il filme d'une façon frôlant la complaisance et qu'il orchestre en un crescendo de brutalité. Efficace car, effectivement, le spectateur se retrouve dans l'action. Et que l'on n'a pas peur une seconde pour notre héros. Denzel Washington incarne ici le bien contre le mal, un personnage mythique qui lutte contre les injustices, il accomplit notre désir de justice en mettant en œuvre et en action ses prouesses intellectuelles et son habileté physique. Seul hic, beaucoup de violence et de scènes sanglantes (pensez-y quand un tire-bouchon, une perceuse ...et autres outils apparaissent à l'écran pour achever l'adversaire !).