Face à ses graves soucis financiers, le ST doit-il revoir ses ambitions à la baisse ? On prête au club du Bardo l'intention de vendre quelques joueurs au mercato d'hiver. Comme un peu partout, à l'exception des deux ou trois clubs nantis, les appréhensions nourrissent la rumeur sur le départ de tel ou tel joueur sans que la preuve en soit apportée par le biais d'une offre émanant d'un club quelconque. On nage en plein mercato-fiction. Il serait dès lors intéressant que le club mette la chose au clair par le biais d'une annonce publique qui couperait court à l'imagination fertile de certains qui croient en savoir plus que d'autres. Pourtant, la crise financière frappe de plein fouet l'univers du foot national à tous les niveaux, professionnel et amateur. Le club du Bardo n'échappe pas à la règle, d'autant que les mécènes se sont débinés. Le bureau actuel se plaint régulièrement de ce que les promesses de soutien soient restées lettre morte malgré les multiples tentatives d'impliquer les mécènes d'obédience stadiste ou les soutiens traditionnels. Quoi qu'il en soit, face au tarissement des sources de financement, on craint que le club «rouge et vert» en soit réduit à revoir ses ambitions à la baisse. D'autant que la réflexion du premier responsable technique, Lassaâd Dridi, n'a pas changé d'un iota. Ce n'est pas qu'elle soit stéréotypée et n'évolue guère, mais qu'elle s'inscrit sur la durée : «La dernière contre-performance essuyée à Ben Guerdane face à l'Espérance de Zarzis (4-0) ne change rien à notre objectif, martèle l'entraîneur stadiste. Nous gardons les pieds sur terre, que ce soit dans la victoire ou dans la défaite. Nous travaillons sur un projet pour l'avenir, capable d'ancrer le club dans la durée en accordant la priorité aux jeunes du cru, encadrés par des piliers d'expérience». Bien entendu, le constat est loin d'être partagé par tout le monde. Les supporters s'étonnent que les copains de Alaâ Marzouki soient condamnés à des courbes de forme aussi contrastées et qu'ils passent subitement des performances les plus enthousiasmantes aux déconvenues les moins attendues (défaites 0-3 à Monastir, 0-4 devant Zarzis). La force de caractère a-t-elle fait défaut aux gars du Bardo ? Car, point de vue qualité individuelle, les Bardolais restent supérieurs à leurs rivaux du Sud-Est, lesquels ont réussi une grosse performance collective. A l'image de leur premier tiers de championnat où ils en ont surpris plus d'un. Passer à autre chose Les plus proches du Stade Tunisien décrivent une atmosphère délétère où on se tire dessus sans ménagement. Le constat, caricatural à l'extrême, occulte trop souvent les efforts du bureau en place qui se plie en quatre pour s'acquitter des salaires et primes des joueurs et pour assurer une marche normale de l'équipe fanion, malgré quelques accrocs par-ci par-là, à l'instar de l'épisode Haj Kacem. Et qui apporte un franc soutien à l'entraîneur malgré la vague de contestations le touchant régulièrement. Si l'on ne doit jamais perdre de vue d'où vient le ST, au bord du gouffre de la relégation la saison dernière et au sauvetage duquel Dridi avait pris une part prépondérante, il ne faut pas pour autant que ce rappel liquéfie les ardeurs, freine l'évolution et paralyse les ambitions. Anouar Haddad et son équipe doivent aller de l'avant et passer à autre chose. La nouvelle étape veut qu'ils assument pleinement les exigences d'un programme tout sauf minimaliste. Le problème du stade Le premier test de la trêve a permis le dernier week-end au ST de s'imposer à Oued Ellil (2-0) grâce à des buts de Boudhiafi (15') et Awadhi (65'). Samedi prochain, les «Rouge et Vert» accueilleront le Club Athlétique Bizertin en amical. Comme toujours, la question de la pelouse sur laquelle va se dérouler ce test se pose d'ores et déjà, d'autant qu'on a vu certains tests programmés par le club du Bardo annulés pour cette raison à la dernière minute.