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«Ceux qui soutiennent Marzouki sont des électrons libres de l'extrême droite»
Slim Riahi, candidat à la présidentielle 2014
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

Fortuné, inconnu en Tunisie, l'énigmatique Slim Riahi est revenu en Tunisie après la révolution de 2011. Il fonde un parti politique, l'Union patriotique libre (UPL). Un parti qui a fait l'objet de multiples controverses mais qui réussit toutefois à faire la surprise et à gagner une bonne place, la troisième, aux dernières élections législatives. Son président brigue aujourd'hui avec beaucoup d'assurance la magistrature suprême et se porte candidat à l'élection présidentielle du 23 novembre. Interview.
Quelles sont les raisons qui vous ont conduit à présenter votre candidature à l'élection présidentielle ?
C'est une question, désormais, classique qu'on m'a souvent posée, au sein même de mon entourage. On cherche à connaître les raisons de ma candidature alors que je considère d'abord que c'est un droit accordé par la Constitution de la deuxième République à tout citoyen. Ensuite, parce que je suis jeune et que j'ai du temps pour réaliser les objectifs fixés. Il est vrai que j'ai du temps devant moi, vu mon âge. Mais la situation dans laquelle se trouve le pays n'attend plus. La situation des couches sociales les plus démunies ne peut plus durer. Il en est de même pour les jeunes diplômés qui cherchent à s'insérer dans la dynamique économique du pays, via le marché de d'emploi, et qui se retrouvent confrontés au chômage. A ceux-là s'ajoutent également une classe moyenne qui s'appauvrit de plus en plus et qui a besoin de soutien par des mesures concrètes.
L'Union patriotique libre (UPL) n'a pas propulsé ma candidature, juste pour une question de prestige. Le prestige, je l'ai déjà. De par mon métier d'homme d'affaires, les occasions de rencontrer des personnalités importantes et prestigieuses me sont offertes tous les jours et partout dans le monde. Je me suis porté candidat à la présidentielle, parce que je considère que je suis porteur d'une vision pour la Tunisie. Une vision que je voudrais mettre en œuvre, si je suis élu. Après s'être formé, construit et avoir travaillé, il reste toujours ce quelque chose qui pousse à vouloir donner autour de soi et en premier lieu à son pays.
Quelles seront vos priorités pour la Tunisie si vous êtes élu ? En d'autres termes, que prévoit Slim Riahi dans son programme électoral ?
Si je réussis à franchir le seuil du Palais de Carthage, la première de mes priorités sera de redonner confiance aux Tunisiens en l'institution de la présidence de la République. Je pense que c'est erroné de dire que le président de la République n'est pas doté de prérogatives, comme l'a souvent répété Moncef Marzouki. A mon sens, le président de la République est le premier garant des droits et des libertés des citoyens. C'est aussi le garant de l'équilibre entre les pouvoirs et le premier concerné quant à la bonne marche du gouvernement. C'est lui qui représente l'image du pays à l'étranger et qui protège ses intérêts ainsi que ceux des Tunisiens qu'ils soient à l'intérieur ou à l'étranger.
Pour répondre à la deuxième partie de votre question, je peux affirmer que si je deviens président de la République, je n'aurais pas le discours traditionnel des hommes politiques. Mon discours sera celui des chiffres, des projets, des activités, des résultats à terme. Je suis convaincu que mon discours sera appréhendé par le citoyen et fera en sorte que toute la classe politique me suivra dans cette méthodologie après s'être remise en question.
Comment comptez-vous vous y prendre concrètement ?
Je ne suis pas du genre à rester inactif. Je ne serais pas celui qui restera scotché à son fauteuil au Palais de Carthage. Concrètement, je ferais en sorte d'appliquer les prérogatives accordées au président de la République par la Constitution. En d'autres termes, je présiderai la plupart des Conseils des ministres, pour suivre l'action du gouvernement, notamment en ce qui concerne les projets de développement, l'emploi, la jeunesse et la sûreté nationale. Je veillerai aussi à ce que l'Assemblée nationale ne ralentisse pas les projets de loi, surtout ceux en rapport direct avec les citoyens. Je veillerai, par ailleurs, à ce que notre diplomatie soit, en premier lieu, une diplomatie pragmatique à orientation économique. Aujourd'hui, nos diplomates doivent avoir des rapports directs avec les ministres de l'économie, du développement, du commerce... beaucoup plus qu'avec les ministres des Affaires étrangères. Leur nomination devrait s'effectuer sur la base de leurs compétences politiques et économiques et non sur les liens de parenté avec le président ou encore sur la base d'appartenance politique. Il y a aussi la question primordiale de la sécurité qui englobe l'armée et les forces de sécurité. Il n'est plus question qu'un soldat ou qu'un agent de l'ordre aille combattre les terroristes et que son sang coule sans qu'il n'ait aucune garantie quant au sort de sa famille et de ses enfants. A ce titre, je veillerai à ce que des lois soient promulguées pour améliorer la situation matérielle et sociale des militaires et des agents des forces de sécurité intérieure. Je veillerai également à doter ces deux institutions de moyens modernes nécessaires pour la lutte contre le terrorisme et contre toute menace ou danger qui guette la nation.
Quels sont les points forts sur lesquels vous comptez convaincre les Tunisiens à voter pour vous ?
Tout le monde sait que je ne suis pas un opposant traditionnel qui exploite ou instrumentalise les événements pour frapper sur le gouvernement ou critiquer son action. Au contraire, depuis 2011, je ne réagissais jamais, sauf lorsqu'il y avait de graves dérapages qui touchaient directement à l'unité nationale ou aux intérêts du peuple. J'ai toujours été un homme de consensus.Rappelez-vous lors de l'assassinat de Mohamed Brahmi, je ne suis pas descendu dans la rue, je n'ai pas instrumentalisé le sang des martyrs. Bien au contraire, j'ai toujours fait en sorte de rassembler les parties qui s'opposaient et j'ai invoqué l'intérêt suprême du pays. Un intérêt qu'il fallait mettre en avant, et ce, avant toute autre considération. Tout le monde sait que je suis proche de la jeunesse, que je crois en elle, et cette période est celle de la jeunesse. Le monde se rappelle, également, que lorsque les politiciens traditionnels se disputaient un siège, ou cherchaient à inscrire un but contre un adversaire, j'étais sur le terrain et je militais dans tous les domaines, que ce soit dans le sport, le social ou l'économique, et pas seulement dans le politique. Pourquoi voulez-vous donc que les Tunisiens aillent voter pour untel et pas pour moi !
Certains estiment que l'UPL, le parti que vous avez fondé, n'a aucune référence idéologique et que vous devez votre popularité au Club Africain dont vous êtes le président ; alors que d'autres pensent que vous êtes un homme d'affaires dont l'origine de la fortune suscite beaucoup d'interrogations et qui croit pouvoir tout acheter avec son argent. Où se positionne Slim Riahi par rapport à tout cela ?
Par rapport à l'origine de ma fortune, je ne cesse de répéter, et tout le monde l'admet aujourd'hui, qu'elle trouve son origine dans mes sociétés éparpillées à travers le monde, en Afrique, au Moyen-Orient, en Grande-Bretagne, en Amérique latine... Mes activités sont principalement dans les produits pétroliers, la promotion immobilière et la Bourse. S'il y avait eu le moindre doute sur l'origine de ma fortune, toutes mes transactions interbancaires auraient été gelées depuis longtemps, ce qui n'est pas le cas. Ces rumeurs ont été diffusées par mes adversaires politiques et ces derniers ont fouillé partout. Certains sont même allés jusqu'au Tchad où je possède des affaires dans le secteur pétrolier, pour tenter de trouver quelque chose. Ils y ont effectivement découvert que Slim Riahi est un homme d'affaires réputé, honnête et surtout très respecté par tout le monde. Pourquoi n'ont-ils pas admis cette réalité ?
En ce qui concerne ma popularité, oui, je reconnais que je la dois au Club Africain. Mais, ce n'est pas la popularité dans le sens que vous voulez entendre. Je préside le club du « peuple », mais je n'ai jamais pensé à un seul moment mettre à profit l'amour du public clubiste dans la politique. Que tout le monde sache que le Club Africain a toujours été apolitique et avec Slim Riahi il le restera. Le Club Africain est une passion, c'est du militantisme dénué de tout profit, c'est un plaisir. Et le public du Club Africain n'est pas dupe. Il y a en son sein toutes les appartenances politiques, les résultats des élections législatives ont prouvé cela. Malheureusement, mes adversaires politiques ont tenté d'exploiter ce « filon » mais n'ont pu toucher à ma popularité ni du côté des supporters clubistes, ni du côté de mes sympathisants politiques qui peuvent, dans le même temps, être supporters d'un autre club.
Concernant l'UPL, il est vrai que le parti n'a pas d'histoire. C'est un parti jeune qui a un court vécu mais qui est très bien organisé au point que nos concurrents politiques sont même allés jusqu'à le comparer à une société. Selon les résultats des élections législatives, qui étaient l'occasion d'entendre la voix des Tunisiens, ces derniers ont dit clairement aux partis anciens ou traditionnels, partis « old-fashion » : «Merci pour votre militantisme, mais aujourd'hui, on a besoin de nouveaux visages capables de réaliser nos priorités».
L'UPL a réussi, lors des élections législatives, contre toute attente, à devenir la troisième force politique. Cela vous conforte-t-il dans votre course au Palais de Carthage ?
Contre toute attente, non ! J'avais déclaré au début de la campagne électorale des législatives, lors du meeting du 29 septembre, au Palais des congrès, que nous sommes la troisième force du pays. Vous pouvez ainsi le vérifier. C'est un bon résultat et je remercie à l'occasion tous les militants de l'UPL qui me permettent d'aborder avec confiance et sérénité la course à la présidentielle, sachant que lors des législatives, le parti vainqueur n'a pas gagné grâce à un programme mais, grâce à une méthode qui a consisté à semer la peur au sein des électeurs contre un autre parti. C'est l'explication du vote utile qui a dominé les élections législatives.
Aujourd'hui, le mouvement Ennahdha, à travers son Conseil de la choura, a décidé de n'apporter son soutien à aucun candidat. Qu'est-ce que vous en pensez, sachant que pour certains, le mouvement soutiendrait, officieusement, Moncef Marzouki ?
A mon sens, il est impossible qu'Ennahdha, en tant que parti politique, soutienne Marzouki. Ceux qui soutiennent sa candidature, en revanche, sont quelques membres relevant de l'extrême droite du mouvement. Et je pense que ce sont des « électrons libres » qui du reste ne sont pas nombreux. Le Conseil de la choura a dit son mot : il ne soutiendra personne, au moins pour ce premier tour.
A mon avis, le mouvement Ennahdha s'y connaît en politique, il sait y faire et comprend bien les enjeux et les intérêts. Et, partant, le parti ne s'inscrirait pas volontairement dans une bataille perdue d'avance. Le parti a décidé de ne pas avoir de candidat, sinon il aurait pu miser sur Ali Laârayedh ou Hamadi Jebali. Ceci dit, l'échec de leur initiative d'avoir un candidat consensuel a fait que le parti a choisi d'être « neutre » dans ces élections et de ne soutenir aucun candidat. Et ceux qui soutiennent Marzouki le font de manière personnelle et individuelle et non pas selon des consignes du parti. Maintenant pour le second tour, je pense que si le second candidat a des chances de gagner, Ennahdha le soutiendra. Mais en aucun cas, à mon sens, elle ne soutiendra Marzouki. Car il sera présenté comme étant le candidat d'Ennahdha et on reviendra ainsi à la question du vote utile. Une idée vendue par Nida Tounès et Marzouki lui-même ainsi que par les médias pour placer le duel entre BCE et Marzouki.
Etes-vous ouvert à une alliance ou coalition avec Nida Tounès pour former le nouveau gouvernement ou y êtes-vous carrément opposé ?
Je reste totalement ouvert à toute discussion quant à une alliance ou coalition basée sur des programmes communs. Mais il n'y a eu aucun contact entre l'UPL et Nida Tounès jusqu'à l'heure actuelle.
Est-ce que vous vous voyez le président que les Tunisiens attendent ?
Certainement. Je veux d'ailleurs envoyer un message clair aux Tunisiens et particulièrement aux jeunes et aux femmes. Par le biais de ma candidature, je veux montrer que chaque jeune peut aller au bout de ses ambitions lorsqu'il y croit et il ne doit pas se fixer des limites.
Pour plusieurs Tunisiens, vous restez une personnalité intrigante, mystérieuse, opaque. Comment comptez-vous dissiper cette image ?
Je suis toujours exposé que ce soit dans les meetings, les stades, à travers les régions, les quartiers même les plus populaires et on ne m'a jamais dit que j'étais quelqu'un de mystérieux. Au contraire, on m'a toujours abordé de la manière la plus simple et c'est en partie parce que je reste une personne très proche des gens et de leurs préoccupations.
Comment avez-vous vécu les menaces proférées contre vous ? Et quel a été leur impact sur votre campagne électorale?
La direction générale de la sécurité présidentielle relevant du ministère de l'Intérieur m'a mis en garde contre des menaces terroristes visant ma personne. Des menaces dont l'impact sur la campagne a été clair, notamment pour les grands meetings populaires que j'ai dû annuler. Indépendamment de ma personne et de ma conviction qu'il y a un parti politique derrière ces menaces, je ne pouvais prendre le risque de mettre en péril les citoyens qui viendraient à mes meetings. Car, les menaces portaient sur un attentat-suicide pendant un meeting populaire par une « nikabée ». Les forces de l'ordre ont exigé des mesures de sécurité supplémentaires et que les meetings soient organisés dans des endroits fermés, ce qui a perturbé l'organisation des meetings, j'ai donc abandonné. Cependant, j'ai axé mes activités sur les visites de terrain et je suis parti quand même à la rencontre des citoyens, mais sous haute surveillance. Je profite d'ailleurs de l'occasion pour présenter mes excuses aux citoyens en raison de l'annulation des meetings.


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