Le candidat à la présidentielle de l'Union patriotique libre (UPL), Slim Riahi a rencontré, vendredi 14 novembre 2014, les représentants des médias tunisiens, principalement pour discuter des difficultés du secteur et des solutions avancées par les professionnels du métier. Slim Riahi a, en effet, annoncé sa détermination et celle de son parti, à résoudre les problèmes relatifs au secteur journalistique, au sein du nouveau Parlement, et de la présidence de la République, si jamais il accédait à la magistrature suprême. Laissant le champ libre aux journalistes pour exposer la situation des médias en Tunisie, M. Riahi interagissait avec les sujets traités en relançant le débat avec des questions afin de mieux saisir leurs enjeux. A propos de la HAICA, le candidat à la présidentielle a indiqué qu'il considère cette instance aux mains de la Troïka et que cette hégémonie ne va plus durer avec l'avènement du nouveau pouvoir. Il a ainsi rappelé les soucis d'Al Hiwar Ettounsi avec la HAICA, soulignant au passage qu'il n'a pas profité de la chaîne pour faire des apparitions répétitives, alors que d'autres partis sont plus représentés que lui, à l'instar d'Ennahdha et de Nidaa Tounes. Campagne présidentielle oblige, Slim Riahi a démenti les sondages officieux qui le donnaient septième dans les intentions de vote, assurant que son équipe reçoit chaque semaine des chiffres le consacrant à la deuxième position : « Nidaa Tounes est en train de mener la campagne électorale de BCE et celle de Moncef Marzouki. Il s'agit d'une tactique se basant sur le fait qu'au deuxième tour, il serait plus aisé de battre un Marzouki qu'un autre candidat ». Le candidat de l'UPL estime que Nidaa Tounes œuvre à manipuler l'opinion publique en faisant croire qu'il existe un unique adversaire, en la personne de Moncef Marzouki : « cela reproduit le schéma de bipolarité politique des législatives », nous a-t-il confié. M. Riahi a également précisé que le mouvement Ennahdha a préféré garder ses distances de la présidentielle, partant de sa conviction qu'il s'agit d'un combat perdu d'avance. Concernant les éventuelles alliances de l'UPL, le candidat a rappelé que son parti, en tant que troisième force politique, pensera avant tout à l'intérêt du pays. « Nous ne constitueront pas un obstacle pour n'importe quel parti qui se chargera de constituer le gouvernement, qu'il soit Nidaa ou à un second plan Ennahdha». Ainsi, il n'a pas écarté une coalition avec Nidaa Tounes ou avec Ennahdha, d'après lui tous les scénarios seront possibles. Slim Riahi nous a par ailleurs affirmé de source sûre qu'Ennahdha va lâcher Moncef Marzouki et que cela sera connu dans les trois jours à venir, et que le parti n'a pas l'intention d'assumer les erreurs de l'actuel président de la République, évoquant l'emploi du terme « taghout » et la campagne menée par les LPR. Par ailleurs, Slim Riahi a annoncé qu'il va intensifier sa campagne sur terrain, durant la dernière semaine avant le scrutin, expliquant que, pour des raisons sécuritaires il a été obligé de changer ses plans. Selon ses dires, le ministère de l'Intérieur l'avait informé qu'Abou Iyadh et Aboubakr Al Hakim ont planifié un attentat contre sa personne, en lui envoyant une étudiante niqabée qui se serait fait exploser à son passage.