Du harcèlement via le téléphone portable, on en entend et on en vit fréquemment, par les temps qui courent. Des jeunes oisifs, bien de chez nous, se permettent de nuire à la tranquillité d'autrui. Jusqu'à quand? Leur unique passe-temps constitue, à bien des égards, une franche transgression du code social et des règles de la bienséance. C'est qu'ils s'adonnent, pour meubler leur temps, à des pratiques pour le moins inciviques et immorales. En d'autres termes, ces fossoyeurs de bonnes valeurs oublient le sens du bon usage. Ils composent, agencent et cumulent les chiffres au hasard, quêtant des butins bien déterminés. En parvenant à joindre quelqu'un, la voix du vis-à-vis y serait pour quelque chose. Etant grave et rauque, masculine, en l'occurrence, la personne appelée se sauve de bien d'ennuis. Souple et fine, féminine justement, le mal serait implacable, sauf si l'on change, obligé, ses coordonnées. Indiscret et obscène Notre témoin n'est autre qu'une des plusieurs victimes de guérillas téléphoniques. Ayant tout récemment vécu l'amère expérience, notre interlocutrice avance, à ce propos, que c'était lors d'une réunion familiale que son téléphone sonna, affichant un numéro inconnu. Au départ, elle s'abstint de répondre mais vu l'insistance de la sonnerie, sous le regard culpabilisant de tant de proches conservateurs, elle décroche. Au bout du fil, un indiscret l'invita impudiquement à sortir avec lui. Très choquée , la pauvre trébuche et perd la voie. D'où l'intervention de son frère . Reprochant à "l'agresseur" son comportement irresponsable, ce dernier l'humecta de propos obscènes. En réponse , l'agressé le menaça de poursuites judiciaires. Pire, il n'avait cessé, depuis, de déranger la pauvre, l'obligeant, ainsi, à changer de coordonnées téléphoniques. Par delà toute vérification faite, il s'est avéré que l'appelant est domicilié dans une ville du centre du pays, alors que l'appelée vit dans le Nord. Pratiquement, pas de connaissance personnelle. Mais, le mal est souvent imprévisible, comme on dit. Remis sur les rails Toujours est-il que ces “lions indomptables ” au téléphone versent dans le misérabilisme et la mesquinerie, une fois poursuivis judiciairement pour leurs infractions. Tout autant que l'éveil des parents est aussi tardif, compte tenu d'une éducation approximative. Mais faut-il toujours rappeler que le fer se frappe pendant qu'il est chaud? Ces jeunes qui dérapent devraient être remis sur les rails. Des séances d'éducation civique, au terme de sanctions bénéfiques et réconciliantes, seraient, à l'évidence, de forte utilité, en réalisant que l'inaliénable devoir de la communauté est de rappeler à ces jouvenceaux qu'être citoyen, cela veut dire disposer de nombreux droits et libertés, sans pour autant manquer de s'acquitter de multiples devoirs dont notamment le respect d'autrui, de savoir que la liberté n'est jamais absolue et qu'elle s'arrête là où commence celle des autres. Réajuster la situation sera une démarche amplement saluée, tant elle servira à préserver les fondamentaux d'une société, depuis toujours, fort attachée à son système de valeurs.