Le Mexique est le troisième exportateur mondial de produits à moyenne et haute valeur ajoutée, après la Corée et l'Allemagne A première vue, la Tunisie et le Mexique sont deux pays très loin l'un de l'autre qui n'ont rien en commun à part les souvenirs d'un certain match de football à la Coupe du Monde 1978 en Argentine. Le premier vice-président de l'organisation patronale, M Hichem Elloumi, n'est pas cet avis. A l'ouverture d'une rencontre économique entre des responsables et des chefs d'entreprise des deux pays, organisée, récemment, au siège de la centrale patronale, il a démontré l'attractivité des deux pays aux investissements croisés. Lui, qui a ouvert un site de fabrication de câblage électrique au Mexique, a rappelé que le Mexique est une plateforme de production et d'exportation pour le colossal marché nord-américain, tout comme la Tunisie l'est pour l'Europe. Faisant zoom arrière sur la carte géographique, on peut facilement trouver des parallèles entre les positions des deux pays dans l'échiquier économique. La Tunisie est au cœur de la Méditerranée et à proximité d'un marché de 500 millions de consommateurs, à savoir le marché européen, avec lequel elle a ratifié un accord de libre-échange. Le Mexique est au centre des deux continents américains et fait partie de l'Alena (Accord de libre-échange nord-américain), la plus importante zone de libre-échange au monde, qui le regroupe avec les Etats-Unis et le Canada. Le dirigeant de l'Utica a rappelé que les exportations industrielles tunisiennes vers le marché européen se chiffrent à environ deux milliards d'euros, une performance proche de celle du Maroc, un pays trois fois plus grand que la Tunisie. Dans cette perspective, il souligné que la Tunisie offre un espace compétitif permettant d'atteindre le marché du vieux continent. Rappelant le rôle de la centrale patronale dans le déblocage de la situation politique en Tunisie, et ce, en parfaite concertation avec l'organisation ouvrière, M. Elloumi a fait allusion à la place de choix qu'occupe le patronat dans la nouvelle Tunisie. L'ambassadeur mexicain pour la Tunisie et l'Algérie, M Gonzales Mijares, a rappelé, à son tour, que son pays suivait de près l'évolution de la transition démocratique en Tunisie. Après son allocution, une projection vidéo a présenté les atouts du Mexique en tant que destination des affaires. Premier exportateur mondial de téléviseurs, réfrigérateurs, congélateurs... Troisième exportateur mondial de produits manufacturiers à moyenne et forte teneur en technologie, après la Corée et l'Allemagne, mais loin devant la France, onzième puissance économique, la vidéo s'est clôturée par le slogan « Le Mexique est un choix excellent pour les affaires ». Pour sa part, M Gonzales Garcia, directeur général de Promexico, l'équivalent de la Fipa et le Cepex réunis, a mis l'accent sur les solides fondamentaux macroéconomiques de son pays, notamment un taux d'inflation maîtrisé à 3%, des records d'exportation, dont 50% de produits de la haute technologie... Le Mexique est également l'un des pays les plus compétitifs pour l'investissement productif à l'échelle internationale en raison de la taille et la force de son marché intérieur, de quelque 118 millions de consommateurs. Sans oublier l'efficacité des structures d'appui à l'investissement, dynamique et autonome dans les régions, a confirmé M. Elloumi partant de son expérience de l'implantation d'une usine de câblage dans une région mexicaine. En somme, une expérience à succès dans l'un des deux pays pourrait être dupliqué dans l'autre pays en profitant des atouts comparables dans une autre région du monde, à savoir la proximité à un marché colossal, l'Amérique du Nord pour le Mexique et l'Europe pour la Tunisie, la jeunesse de la population, la qualité des compétences...