Cabistes et Clubistes ont livré une belle prestation et ont régalé le public. Les premiers ont été plus heureux... On l'avait prédit : le match CAB-CA a tenu toutes ses promesses, tenant en haleine l'assistance 90 minutes durant. A vrai dire, ce n'est pas étranger à deux équipes qui confectionnent du beau football, et de telles confrontations galvanisent les joueurs qui se dépensent sans compter. L'on était donc en droit de nous attendre à cette occasion à une partie serrée et pleine de suspense. Dès le coup d'envoi, les intentions des uns et des autres étaient claires: la victoire. Les Clubistes ont ainsi débuté la rencontre tambour battant, grâce aux percées de Dhaouadi à gauche et Khelifa à droite, deux attaquants rapides bien alimentés par le chef d'orchestre Djabou, harcelant l'arrière-garde cabiste sans parvenir toutefois à faire la différence. Les locaux, eux, solidaires, ont vite fait de prendre les choses en main en apportant la preuve que la meilleure façon de se défendre, c'est d'attaquer. Le CAB dominait alors son adversaire sur le plan territorial grâce à un entrejeu entreprenant à souhait constitué de Baratli, Saïdani et Darragi, sachant défendre et attaquer à la fois. Cette mainmise sur ce compartiment de jeu a eu pour effet de libérer Youssofa et Sassi des athlétiques Belkaroui, Nater et El Ghandri. Pendant cette période d'hégémonie locale, on a vu, tour à tour, Youssofa, Sassi et Darragi décocher des tirs puissants de près de 20 mètres (20', 21', 23‘), tous passés légèrement au-dessus. Le CAB presse plus que jamais son vis-à-vis et ce qui devait arriver arriva lorsque Hmani fut descendu par Ben Mustapha dans la zone interdite. Les Cabistes prennent donc l'avantage à la suite de ce penalty sifflé justement par M. Kordi (24'). Et pour justifier ce que les Clubistes ont subi dans cette première partie de la rencontre, le coach Daniel Sanchez reconnaît : «Nous avons fait une mauvaise entame de match, l'état de la pelouse ne nous a pas aidés à développer notre jeu». Les débats redoublent d'intensité, le CAB guette le K.-O. en procédant par des contres par l'intermédiaire du véloce Rjaïbi et le CA court derrière l'égalisation en exerçant un pressing sur son adversaire. Ce dernier a failli aboutir à ses fins de cette reprise de El Ghandri bien servi par Djabou, le ballon étant passé à côté (39'). Les Bizertins tiennent bon et demeurent menaçants devant. Chambardement défensif La sortie de Mikari à la 34' a, nous semble-t-il, chambardé les plans du staff technique clubiste. Le latéral gauche blessé a dû quitter le terrain et s'est fait remplacer par Agrebi. Il a fallu donc décaler totalement Tka à gauche pour permettre au remplaçant d'occuper son poste de prédilection à droite. Ce chambardement défensif a quelque peu déstabilisé momentanément ce compartiment de jeu et freiné l'élan de l'équipe. En revanche, en face, le CAB est resté bien organisé, bien concentré sur le match, faisant le jeu un peu à sa manière, très simple, fait tantôt de passes courtes, tantôt de longues balles destinées au remuant Rjaïbi, régalant ainsi les présents. Du grand Rjaïbi ! Même après l'égalisation clubiste par T. Belaïd sur un coup de pied arrêté à la 50', les Cabistes n'ont pas paniqué. Cueillis à froid dès le retour des vestiaires, ils sont restés toujours concentrés sur leur sujet, l'objectif étant de gagner. Et comme le CAB possède dans ses rangs un talent nommé Rjaïbi, l'on peut s'attendre à tout moment à un renversement de situation. Et c'est lui, cet avant insaisissable, qui donne de nouveau l'avantage aux siens d'une frappe limpide sur coup franc, et ce, n'est pas tout, il était à deux doigts à deux reprises de tripler la marque en fin de match. «Nous avons bien joué et nous méritons largement cette victoire. Après l'égalisation de notre adversaire, nous avons su rester calmes, ce qui nous a permis d'ajouter un deuxième but. C'est que mes joueurs ont montré qu'ils avaient une forte personnalité. Je les remercie pour le gros volume de fer qu'ils ont fourni», déclarait l'entraîneur Ratko à l'issue du match. Catenaccio... Comme il restait près de 25 minutes à jouer, le CA était dans l'obligation de revenir au score et donc de faire le jeu. L'entraîneur Sanchez fait entrer un attaquant Hédhli à la place d'un milieu (Ghandri), espérant une meilleure animation offensive, mais le CAB ne plie pas et encore moins ne rompt pas. Quelques minutes plus tard, c'est Minéoui qui fait son apparition en remplacement d'un défenseur, Tka, pour peser davantage sur la défense bizertine. L'autre entraîneur, Ratko, n'est pas resté les bras croisés. En effet, sentant le danger et constatant que la victoire est dans ses cordes, il remplace un attaquent (Sassi) par un milieu défensif Harrane, puis Youssofa par le défenseur axial Jaziri. Tout était alors devenu clair et c'est un vrai catenaccio auquel butent les clubistes. Le score en resta là et le succès est revenu aux plus méritant; ce fut un match très disputé et indécis jusqu'au bout. Nous félicitons joueurs et responsables pour leur fair-play.