Samedi 13 décembre à l'Université de La Manouba, amphithéâtre Carthage. Pour sa troisième édition, au titre de l'année 2014, le Prix Akademia de la liberté de la presse, né le 8 décembre 2012, vient récompenser une pléiade de journalistes de la presse écrite et audiovisuelle dans les domaines de la photographie et du dessin de presse, de l'enquête journalistique, de l'interview, du journalisme d'opinion, de l'information régionale et culturelle et du débat. Le moment est précieux qui marque l'évaluation et la reconnaissance par l'enceinte académique d'un produit journalistique certes libéré du silence des années de plomb mais plus que jamais menacé par le double jeu de l'argent et du pouvoir. Dans le tumulte de cette fin de campagne électorale, avec ses débordements déontologiques, ses info et ses intox, ses débats de fond et ses polémiques, où les médias sont souvent acteurs et sujets, la cérémonie est l'occasion de mettre en évidence les lieux du professionnalisme, de la déontologie et de la qualité. Ce sont tour à tour de jeunes lauréats portant le cachet de l'effort personnel et de la passion, des journalistes de longue carrière à cheval entre le journalisme et le journalisme militant. Ils ont en commun la constance du produit ou son audace dans un environnement où les salles de rédaction manquent encore des fondamentaux de l'organisation. En dépit de sa superbe floraison, le domaine de la presse électronique ne récolte aucune distinction, « en raison de son peu de professionnalisme et de crédibilité », selon Chokri Mabkhout, président de l'Université de La Manouba, initiateur du prix Akademia. Deux hommages sont respectivement décernés à notre confrère Béchir Ouarda pour son engagement dans la défense de la liberté de la presse et à Nouri Lejmi au nom de la Haica pour ce que cette instance constitutionnelle représente dans le rude processus de la régulation du secteur de l'audiovisuel. Doublement honoré, le journal La Presse l'est au nom de la journaliste et critique cinématographique Samira Dami pour sa rubrique dominicale « Rétrovision » où elle critique la semaine des médias, et le photographe Abdelfattah Belaïd pour la qualité, l'assiduité et l'audace de ses photographies qui ont donné à voir au monde et fixé pour l'éternité l'histoire bien tunisienne du 17 décembre 2010 au 14 janvier 2011. Félicitations à tous.