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« Tous les intervenants sont conscients des lacunes »
Entretien avec : Mohamed Ali Kembi, directeur de l'Ipsi
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 11 - 2011

En cette phase post-révolutionnaire, l'un des débats les plus énergiques s'avère être celui qui a été soulevé par les médias.
Si le besoin de liberté d'information a été au centre de ce débat, il n'en demeure pas moins que celui de la formation a occupé, pour sa part, une importance à la mesure de l'exigibilité du professionnalisme et de la déontologie , corollaires de l'exercice médiatique.
Bien avant la révolution, pointaient les signes des défaillances de la formation dont on soupçonnait déjà les insuffisances et les stigmates des interférences politiques.
Quelques semaines après la rentrée universitaire qui s'est organisée avec de nouvelles figures dirigeantes à la tête des institutions universitaires, qui ont été élues, nous nous sommes adressés au nouveau directeur de l'Ipsi, M. Mohamed Ali Kembi, élu en juillet dernier à l'unanimité, tout comme d'ailleurs M. Chokri Mabkhout, Recteur de l'Université de La Mannouba, pour recueillir les idées maîtresses de l'éventuelle réforme dont l'ébauche commence, d'ores et déjà, à se dessiner. Entretien.
Il semble qu'un consensus soit établi concernant les défaillances de la formation à l'Ipsi, et qui commençait à s'exprimer, avant même la révolution. Y a-t-il , au sein de l'Institut, une intention de réforme de l'enseignement journalistique ?
Il y a d'abord deux idées et deux principes à développer et qui ne sont point contradictoires:
Toutes les situations qu'elles soient en Algérie, en Tunisie ou en France, véhiculent des traditions spécifiques. Pour autant, il n'y a pas de relativisme des valeurs humaines et sociales. Ce sont ces valeurs qui fondent le journalisme: la liberté individuelle, la responsabilité sociale des médias, la fonction démocratique de la recherche, de la diffusion de la vérité sont autant de valeurs qui fondent le journalisme et elles sont universelles.
A partir de ces deux principes, la formation à l'Ipsi doit:
• Apprendre à l'étudiant comment couvrir les questions de société
• Encourager une culture tout aussi bien générale que large et pousser l'étudiant à acquérir des fondements théoriques dans les sciences de l'information et de la communication
• Aider l'étudiant à développer des compétences linguistiques.
Les nouveaux programmes incluent des blocs de formation de base, dans la perspective des compétences de base. Avec cette formation, l'on sera en mesure d'apprendre aux étudiants comment vérifier une information et cerner son contenu, comment rédiger, produire un contenu et informationnel pour des médias de formations diverses et de publics diversifiés. Parmi les blocs de cours, il y a des cours dont l'objectif est de donner à l'étudiant des connaissances sur le métier de journaliste, c'est-à-dire sur le rôle du journaliste, son éthique, sa déontologie. Il y a aussi des cours qui vont le familiariser avec le droit, l'histoire, l'économie...
Ce sont-là, les fondamentaux de la formation. Pour revenir à la réforme que vous vous proposez d'entamer, quelles en seraient les grandes lignes et sur la base de quels constats y avez-vous songé ?
Tous les enseignants sont conscients que les étudiants doivent s'adapter à cette nouvelle réalité et à épouser ces valeurs universelles.
Administrativement, elle est loin la période des instructions visant à imposer un programme, un enseignant ou un vacataire.
L'accès à l'Ipsi se fera désormais sur concours, à partir de la prochaine rentrée.
Un projet de certification de l'Institut tient compte des principes de la qualité de l'enseignement, des équipements, des rapports de l'Ipsi avec les médias. Le choix des professionnels qui sont appelés à enseigner se fera, dorénavant, à partir de critères non plus politiques, mais professionnels.
Quelle est la procédure de cette réforme et par quelle instance passera-t-elle : l'instance scientifique? L'instance administrative ?
Lors du dernier conseil de l'université, plusieurs propositions de commissions ont été émises: une commission sur le LMD, une autre sur la bibliothèque de l'université et une troisième commission pour la réflexion sur la situation de l'université de La Mannouba. Les différentes institutions de La Mannouba sont appelées à créer leurs propres commissions. L'Ipsi a, pour sa part, axé sa politique sur la responsabilisation des collègues et des commissions ont été créées à propos de ces trois volets: le système LMD, la certification et la recherche. Entre-temps, nous avons lancé deux licences appliquées: l'une en journalisme et l'autre en communication, et ce, en réponse aux besoins du marché et aussi, par souci d'employabilité. Car il s'agit d'un défi, celui de former pour le marché des compétences, journalistes ou communicateurs, surtout que le marché est actuellement riche par sa diversité. Il n'y a qu'à voir le nombre sans cesse croissant des médias audiovisuels, électroniques et de la presse écrite pour s'en rendre compte.
Quelles sont les premiers éléments à recueillir, à propos des commissions propres à l'Ipsi, en ce qui concerne les voies qui pourraient être empruntées dans la réforme ?
Nous sommes à l'écoute des professeurs. Les critiques sur la qualité de la formation sont justifiées, en matière de faiblesse de la formation en langues, le déficit des journalistes francophones, la qualité de la réflexion que l'on pourrait aussi désigner par le manque de dispositions à l'acquisition d'une culture générale...Je pense que ce sont là des problèmes solvables au moyen de la refonte totale et complète des programmes de l'éducation. Il y a lieu, à mon avis, de penser à la formation des formateurs qui a été longtemps négligée. Il est temps d'investir dans ce chapitre pour permettre aux enseignants de coller à la réalité des besoins du terrain, en mettant à jour leurs compétences académiques et pédagogiques.
A propos du L.M.D, il était clair qu'une mesure de révision n'aurait pu être prise cette année, mais la réflexion sur ce système, à propos duquel toute réserve a été étouffée, avance-t-elle suffisamment pour aboutir avant la prochaine saison universitaire ?
Tous les intervenants, administrateurs, enseignants, syndicats sont conscients des lacunes de ce système. Ce qui motive les membres de la commission en les incitant à élaborer au plus vite leurs propositions.
Parmi les solutions immédiates, nous avons démarré, cette année, cinq masters professionnels destinés essentiellement aux étudiants LMD, afin de leur donner un complément de formation théorique et pratique, en matière de journalisme électronique et audiovisuel notamment.
Parallèlement, la réflexion se poursuit et même en ce qui concerne l'implication des étudiants, un enseignant sera à l'écoute des étudiants pour recueillir leurs suggestions et leurs préoccupations à propos du LMD, mais aussi à propos d'autres questions.


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