La pénurie de l'effectif prend des proportions cruelles dans le bassin minier S'il y a un club de Ligue 1 qui doit se démener le plus au mercato qui s'ouvre ces jours-ci et faire le maximum d'emplettes, c'est bel et bien l'Etoile Sportive de Métlaoui qui se traîne en bas du classement. La défaite (0-1) de dimanche dernier dans l'Ile des rêves a plongé les copins de Mohamed Amine Aouichaoui dans les abîmes. Forcément, à la reprise avant-hier après deux jours de repos, le moral des troupes était au plus bas. D'ailleurs, pouvait-il en être autrement? «Bien sûr, cette défaite face à une équipe, qui n'avait pas jusque-là goûté aux victoires fait mal très mal même, admet l'entraîneur Habib Mejeri. Toutefois, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. Les carences de l'effectif sont payées cash, heureusement que le mercato est là pour y remédier. Nous tournons autour de onze joueurs. Chaque joueur blessé ou suspendu est vraiment très difficile à remplacer. Et puis avec onze éléments compétitifs seulement, il n'y a plus de concurrence, la motivation baisse, le niveau aussi. Je sais que sans être catastrophique ou irrémédiablement compromise, la situation est tout de même critique. Heureusement que face au Club Sportif Sfaxien le 24 décembre, je pourrai récupérer Hamadi Jeridi. Il peut nous aider durant 20-25 minutes au moins. Déjà que la saison de notre attaquant Azer Ghali est terminée. Cela suffit largement comme malheurs, touchons du bois!», glisse-t-il, fataliste. Huit titulaires partis L'ancien assistant du sélectionneur national Humberto Coelho, pourtant, en a vu d'autres. Rien que sur la fin de la saison dernière, alors que d'aucuns s'échangeaient des risettes sur le compte d'El Gawafel Sport de Gafsa qu'ils avaient enterré et condamné au purgatoire, Mejri a réussi le tour de force de sauver «un club agonisant», de son propre aveu. «On apprend beaucoup de ce genre d'expériences, répète-t-il. L'ESM a laissé partir à l'intersaison au moins huit titulaires. Imed Meniaoui, Slim Mezlini, Afif Senoussi, Hamouda Maâmeri, Ahmed Najjar, Ali Ben Naceur, Anouar Kanzari et Hamza Testouri. De quoi décourager les plus téméraires. Dans ces conditions, mon prédécesseur Chokri Khatoui ne pourrait pas logiquement rééditer l'excellente saison précédente. Il a dû énormément se dépenser». Mejri réfute le moindre soupçon de lyrisme aveugle : «Khatoui possédait un bel effectif, rappelle-t-il. Les tracas ont commencé lorsque le temps des migrations massives a sonné. D'ici la trêve, en attendant du renfort, il n'y a qu'une seule solution : que chacun donne un peu plus de lui-même et consent un surcroît de sacrifice. Surtout que, contrairement à la majorité des clubs, les salaires et primes des joueurs sont régulièrement versés. Le bureau de Boussaïri Boujelal fait de son mieux pour tenir à flot un club dont les ressources, on l'imagine, sont proprement dérisoires». Tenir le coup Quoi qu'il en soit, il reste deux sorties à disputer avant la longue trêve de la CAN 2015 : le 24 lors de la réception du Club Sportif Sfaxien, et le 28 du mois sur la pelouse du Stade Gabésien. Dans son format actuel, l'Etoile du Sud-Ouest ressemble à ce visiteur débraillé qui veut voir le bout du tunnel. Le staff technique a du pain sur la planche : l'assistant Zied Jemoui, le préparateur physique Mejdi Essafi et l'entraîneur des gardiens de but Anis Mokdad, au même titre que l'entraîneur en chef Habib Mejri, doivent retrousser leurs manches. Le plus dur ne fait que commencer...