Après un taux de participation dépassant les 70% au premier tour, le gouvernorat de l'Ariana s'attendait à faire mieux au second tour. Pourtant, ce matin du 21 décembre, les rangs n'étaient pas très garnis devant les bureaux de vote et l'affluence des électeurs était timide dans une grande partie des bureaux de vote de la région Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 8h00, dans les normes. Le staff de chaque bureau dans les centres de vote était en place, afin d'accueillir les électeurs qui ont choisi de venir tôt. Néanmoins, et contrairement aux dernières élections législatives et au premier tour de la présidentielle, il n'y avait pas de files devant certains bureaux. Les citoyens qui ont préféré voter tôt ont pu le faire rapidement, sans attendre. Du côté de l'Isie et des responsables des bureaux de vote, à l'Ariana, on nous a affirmé que certains électeurs préfèrent accomplir leur devoir électoral en milieu de journée ou dans l'après-midi, croyant ainsi éviter les longues files d'attente. Les responsables des bureaux de vote, tout autant que les représentants de l'Isie demeuraient optimistes quant à la participation des électeurs. Certains nous ont même déclaré que le gouvernorat de l'Ariana, qui a dépassé les 70% de taux de participation lors du premier tour, réussira à faire mieux au second tour. Sur le terrain, la thèse semblait se confirmer au fil des heures : le taux de participation est passé de 15% à 10h00 à 32% vers midi. Les forces armées et de sécurité se sont implantées aux alentours des centres pour assurer le bon déroulement du scrutin. Quant à l'Isie, il semblait que tout allait bien de son côté. Tout était normal, et les agents étaient là de bonne heure pour installer les observateurs des candidats, essentiellement. Par contre, pour les observateurs de la société civile, les choses n'étaient pas du tout «normales», ou comme on aurait voulu qu'elles soient. Certains chefs de bureau ont appliqué à la lettre la décision de l'Isie, celle de ne pas permettre aux observateurs de la société civile d'entrer dans les bureaux et l'enceinte des centres de vote. Un sujet qui ne manquera pas de faire couler beaucoup d'encre. Une journée historique Dimanche 21 décembre 2014 est une journée historique. En effet, c'est pour la première fois dans l'histoire de la Tunisie que les citoyens choisissent, à travers un suffrage libre et direct, leur président. Dans le pays qui est le berceau du printemps arabe, plus de 5 millions d'habitants étaient appelés aux urnes, pour la troisième fois, en l'espace de deux mois. Cependant, ces élections du 21 décembre 2014 sont historiques et décisives. Car, les Tunisiens ont hâte de mettre fin au provisoire en choisissant le président de la République pour les cinq prochaines années afin d'installer des institutions stables de l'Etat», nous a-t-on indiqué dans les bureaux de vote de l'Ariana. En tout état de cause, et en dépit du taux d'affluence timide la matinée, les Tunisiens ont réussi, pendant les élections législatives et celles du premier tour de la présidentielle, à faire quelque chose d'incroyable. Ils ont montré au monde entier que c'est possible. En d'autres termes, ils ont démontré que la révolution ne mène pas forcément à la catastrophe. Le processus de transition démocratique est bien dans sa dernière ligne droite. Le 21 décembre 2014, les 362 mille électeurs de l'Ariana, tout comme les cinq millions appelés à voter, en cette journée historique, auront exprimé leur choix parmi les deux candidats en lice pour la magistrature suprême. «A notre sens, le taux de participation s'améliorera. Mieux, on reste largement optimistes. A l'Ariana, on suppose qu'on dépassera le taux de participation du premier tour», nous a-t-on indiqué.