Une interactivité entre l'enfant récepteur et le narrateur est créée et le voyage d'un monde à l'autre s'effectue avec l'apparition d'un nouveau personnage. Jusqu'aujourd'hui 27 décembre, se tient, au club culturel Tahar Haddad, la 7e édition du festival du conte, démarrée les premiers jours des vacances. Lundi dernier, à 15 heures, le public affluait en grand nombre au club Tahar Haddad sis rue du Tribunal. Dans le hall, les enfants, de différents âges, attentaient avec patience le démarrage de la séance du conte, animée par le duo Baghdadi Oun, conteur et le musicien Farhat Jdid. Un peu plus loin, dans la grande salle du club, de grandes et de moyennes marionnettes sont accrochées aux murs, le décor est très attractif, l'on est déjà dans le monde féérique des mille et une nuits. Des parents, accompagnant leurs enfants, arrivent encore et encore. Les deux invités du festival ont animé cet après-midi avec des chansons enfantines engagées et des contes puisés dans le répertoire mondial. Les enfants, bien installés, écoutent attentivement, les merveilleux contes de Baghdadi Oun. Accrochés à ses lèvres, à chaque parole, à chaque geste, le suspens prend place, les enfants sont sous le charme, parfois interviennent et c'était un véritable moment de partage, une interactivité entre l'enfant récepteur et le narrateur a été créée et la magie opère à l'évocation d'un nouveau personnage. En effet il s'agit de trois petits contes puisés dans le répertoire universel et adaptés au contexte tunisien actuel que le conteur a choisi de relater. Remplie de sagesse et de leçons de vie, la première histoire est celle d'un «sultan» et de sa femme qui, suite à un test, découvrent que leurs « vizirs » sont corrompus. Les enfants l'on compris tout de suite et demandent encore de nouveaux contes, Baghdadi Oun sait très bien titiller leur curiosité et stimuler leur imagination et leur capacité intellectuelle. En ayant recours à des techniques qui reposent sur l'échange de la parole, les interrogations négatives et une voix qui se transforme à chaque changement de personnage, le tout dans un décor aménagé éclairé par une lumière tamisée, et une musique qui accompagne le tout signée Farhat Jdid, le public était bien submergé dans ce monde imaginaire et fantastique. Le narrateur enchaîne avec générosité un autre conte « Puits, rends-moi ma figue», un conte rempli de sagesse, qui touche la conscience de l'enfant et l'aide à grandir. Place, ensuite, aux chansons enfantines avec Farhat Jdid qui a offert aux petits enfants des titres qui remontent aux années 80, à l'instar de «Ahna lyoum sghar», «Nachid ennour», «L'école» et bien d'autres titres qui ont bercé notre enfance. A dimension didactique, ces chansons ainsi que les contes sont un agréable divertissement mais pas seulement, se sont des supports intéressants pour l'éveil de l'enfant, sa familiarisation avec son entourage et le développement de sa conscience de soi et du monde. Une agréable après-midi a réuni le jeune public avec ces artistes dévoués au monde de l'enfance. «Le festival, qui s'ouvre, cette année sur plusieurs espaces culturels dans la Médina, réserve encore plusieurs surprises et activités dédiées à l'enfant», nous a déclaré Mouaouia Gharbi le directeur du club Tahar Hadded à la fin du spectacle.