Vendredi matin, dans le hall du quartier général du sept national, devenu «enfin» accessible aux journalistes tunisiens, les nôtres (joueurs et staff technique, médical et administratif) étaient visiblement confiants, voire radieux, à quelques heures du match d'ouverture. Tout le monde l'était, sauf Kamel Alouini et Wassim Hlal qui ne faisaient pas partie du cercle des gens heureux. Il est vrai qu'ils venaient d'apprendre, en dernière minute, la nouvelle, la très triste nouvelle de leur élimination de «la liste des 16». Affichant grise mine, ils étaient tout simplement inconsolables, en dépit de leurs déclarations mielleuses, genre : «C'est la loi du jeu», «On ne conteste pas les choix de l'entraîneur», «L'essentiel est que la Tunisie gagne», etc. Excès de patriotisme : peut-être. Propos trompeurs? C'est possible. Mais, ce qui est certain, c'est que se contenter de suivre un Mondial dans les gradins demeure le comble de la frustration. Hasanefendic a-t-il tiré le bon numéro ? Saed Hasanefendic est assurément le premier à avoir regretté la mise à l'écart de ces deux joueurs. En effet, lors du match contre la Macédoine, leur absence s'est fait sentir, puisque ni les gardiens de but Megaïez ni Mgannem et Ben Salah n'ont pu répondre à ses attentes. Une partie de poker que le Croate a perdue, pour n'avoir pas tiré le bon numéro. Et ce n'est pas un hasard si les choix insensés et controversés de M. Saed nous ont causé, avant-hier soir, une défaite tout à fait humiliante. Et ce n'est pas non plus un hasard si le Croate, de plus en plus contesté, s'est empressé, de retourner à l'hôtel, de s'enfermer dans sa chambre, sans piper mot à son entourage qui n'en revenait pas. Hasanefendic a-t-il dormi cette nuit-là? De toute façon, et comme nous l'avions prédit, en exclusivité, dans notre édition d'hier, il venait, ce soir-là, de baliser un bon tronçon de la route conduisant à... son limogeage, «quels que soient les prochains résultats du Mondial», menacent déjà ses opposants parmi lesquels des membres fédéraux influents. Campagne de dédramatisation Dans les coulisses de la délégation officielle, c'est le stand-by concernant le sort de Hasanefendic. En revanche, le président de la Fthb et les deux responsables de la délégation, Ali Aloulou et Ridha Manaï, se sont aussitôt embarqués dans une campagne de dédramatisation «tous azimuts», en faisant comprendre à tout le monde que «cette défaite, bien que cuisante, ne doit pas prendre des dimensions alarmantes», que «la Macédoine est une équipe forte», que «ça n'arrive pas qu'aux autres», et que «les chances de rachat restent intactes». Bref, tous les ingrédients du discours sont apaisants et rassurants. Au bon souvenir de la coupole d'El Menzah Et pourtant, le match Tunisie-Macédoine a drainé des milliers de supporters parmi l'imposante colonie tunisienne basée à Qatar. Trop bruyants, arborant drapeaux et banderoles à perte de vue, ils ont fortement soutenu le sept national, au point qu'on avait la nette impression que ce dernier évoluait sur le parquet du Palais des sports d'El Menzah. En guise de récompense, ce beau public est rentré bredouille. Dommage... Journée de repos Après avoir disputé, hier soir, son second match du 1er tour face à la Croatie, la sélection tunisienne s'offrira, aujourd'hui dimanche, une journée de repos. Qu'elle soit la bienvenue, afin de retaper le moral de la troupe. Bonnes conditions de séjour Pour rendre à César ce qui appartient à César, il faut reconnaître que nos frères qataris sont en train de réussir un superbe mondial, à tous les niveaux, particulièrement sur le plan organisationnel où même les éternels insatisfaits sont impressionnés: des dizaines de bus flambant neufs, sont mobilisés pour des navettes organisées toutes les quinze minutes, des hôtels 5 étoiles, un accueil chaleureux et des prestations de services irréprochables à l'intérieur des salles de compétition. Un travail de pro. L'odyssée de Ali Aloulou Pour rejoindre Doha, le chef de la délégation tunisienne Ali Aloulou a dû se taper 12 heures de vol, via la Turquie. Une odyssée inévitable, quand on sait qu'il a dû reporter son voyage pour pouvoir assister aux obsèques de son oncle Slim Aloulou. Nos condoléances les plus attristées.