La sélection a les qualités pour jouer les premiers rôles. Mais on ne sait pas toujours si elle a vraiment le mental pour le faire... Equipe nationale - Les bonnes idées - La base, c'est l'équipe - Ils jouent leur avenir !... Par quelque dimension que l'on saisisse, la force d'une équipe est de se construire et d'évoluer pas seulement dans les victoires, mais aussi et surtout dans les moments difficiles. Les principaux challenges de la sélection tunisienne se sont souvent profilés quand ça allait moins bien. En tenir compte aujourd'hui est plus une question de connaissance de l'équipe, de son environnement et du football qu'elle pratique qu'un semblant d'analyse essentiellement fondé sur un double procès des personnes et des méthodes...Les excès que l'on ne cesse de déplorer sur les plateaux de télévision à propos de la manière de jouer de l'équipe, des aptitudes de tel ou tel joueur, des choix et des motivations du sélectionneur, sont essentiellement dus à l'extrême médiatisation du football. Il y a justement trop de débats et de commentaires diffusés à la télévision. A force de tout décortiquer, d'interpréter, de verser dans les excès, de rentrer dans les vestiaires, on a l'impression que le football est en train de perdre une part de son mystère et de son charme. Trop souvent, les analyses des consultants sont superficielles. Peu d'entre eux savent vraiment ce qu'ils racontent. Les autres trompent le public et font du mal à la sélection!... En attendant une régulation vivement souhaitée,mais dont on ignore encore les bases et les fondements, les acteurs du football tunisien seraient bien inspirés d'élever les débats. Ils s'épargneraient ainsi des polémiques stériles, une dépense d'énergie superflue et des débats destinés la plupart du temps à mettre de l'huile dans les rouages. Plus qu'un constat, c'est une évidence: en football, il y a et il y aura toujours la dictature du court terme. Tout est remis en question à chaque match. Mais pour le cas de la sélection tunisienne, nous espérons qu'il puisse vraiment exister une réelle corrélation entre le niveau de jeu de l'équipe et ses résultats. La base, c'est l'équipe... Mais le projet de la sélection dans cette CAN, si l'on ose vraiment en parler, doit être charpenté autour d'une réflexion portée par de grandes idées, à la fois classiques et modernes, audacieuses et réalistes. Entre l'essentiel et l'accessoire, il n'y a pas pareil pour développer, alterner temps de jeu, formules et raisonnement. On reconnaît ici l'impératif d'une mobilisation à toute épreuve et d'une adhésion inconditionnelle à tout ce qu'il y a de mieux pour l'ensemble. Le résultat importe-t-il plus que la manière? Poser une pareille question, c'est déjà y apporter la réponse. La sélection peut s'inspirer de l'histoire et des expériences des équipes qui l'ont précédée. On ne se résout pas à parler de résultat sans se soucier de cette impression forte destinée à forcer le cours des événements. La plupart des joueurs ne manquent pas de vécu et ils en ont accumulé depuis un bon bout de temps, y compris dans la souffrances et les moments difficiles. Un peu plus de complicité pour plus d'efficacité devrait permettre une bien meilleure expression d'ensemble et la multiplication des phases de jeu abouties. Cet objectif concerne évidemment tous les joueurs, à travers le soutien des récupérateurs, la bonne relance du jeu et les initiatives prises ici et là. L'important est que l'on sache avant de recevoir le ballon ce qu'on va en faire. Toute la difficulté est là. La différence entre un joueur moyen et un bon joueur est que le deuxième sait ce qu'il va en faire avant même d'avoir le ballon. Pour cela, il faut un dispositif assez fort pour souder des individualités en un ensemble. L'idée est là: l'avenir de la sélection dépend essentiellement de l'épanouissement de ses joueurs sur le terrain. Il ne faut pas caricaturer. Les joueurs de l'équipe de Tunisie doivent avancer tous dans le même sens. Ils auront toujours le droit d'aspirer à un football de haut niveau. Cela implique des valeurs, une ligne de conduite, une culture de jeu et de la gagne. Cela veut dire que l'équipe doit être plus mûre dans la continuité. Cela veut dire aussi que nous avons toujours pensé qu'elle a les qualités pour jouer les premiers rôles. Mais on ne sait pas toujours si elle a vraiment le mental pour le faire.