Une action de soutien sera mise en place, dans les jours à venir. On annonçait sur la page «Facebook» de la librairie «Passion du libr'Ere» la fermeture officielle de cet espace prochainement. Une annonce qui a alerté le monde de la culture et des arts qui s'est mobilisé pour soutenir un espace artistique et livresque, qui serait probablement l'unique en son genre dans le «prestigieux» quartier d'Ennasr, une zone résidentielle à grande concentration urbaine totalement dépourvue d'espaces et de lieux de culture et des arts. Ce fait, qui a suscité notre intérêt, a mérité le déplacement sur les lieux, pour en savoir davantage sur les causes de la fermeture. Surtout que la disparition d'un centre qui allie toutes les formes d'arts ne peut être qu'une grande perte culturelle. Rendez-vous fixé mercredi dans l'après-midi avec la responsable de la librairie. Se renseignant sur l'emplacement de cet espace, qui se trouvait d'ailleurs au rez-de-chaussée d'une résidence sise à la cité Ennasr, on s'est dirigé, comme prévu, vers la directrice pour avoir d'amples informations quant à l'espace, ses activités et ses problèmes. A notre grande surprise, la «gérante » de cette librairie nous a accusés, en tant que média, de ne pas avoir accordé une grande importance à la librairie depuis son ouverture, il y a deux ans, et elle a refusé par la suite de nous apporter des éclaircissements sur les raisons de sa fermeture. Alibi, on n'était pas assez informé sur le sujet et l'espace! Selon les dires de la directrice, nous, journalistes, n'étions pas assez professionnels et encore moins corrects dans notre conduite! De plus, nous étions taxés d'être responsables quelque part, de la dégradation de la situation. «C'était à cause de votre absentéisme quant aux évènements culturels qu'on organisait à la librairie, le manque de médiatisation, qu'on est aujourd'hui dans cette situation déplorable», nous a-t-elle dit! Face à un tel accueil, on était donc dans l'obligation de quitter les lieux, sans que cette attitude ne nous dissuadât de soutenir l'espace et son droit à continuer à jouer son rôle. Et voila que nous annonçons, à notre tour, le programme de soutien contre la fermeture de «La passion du libr'ère»... Plusieurs artistes et intellectuels ont répondu à cet appel, des concerts, des dons et des manifestations seront donc organisés et dont tous les bénéfices seront versés au profit de la librairie. Parmi ces actions de solidarité, notons le concert musical des troupes Gultrah Sound System et Old 9 school, qui se tiendra aujourd'hui, à partir de 19H00, dans un espace privé au cœur de la ville de Tunis. Dimanche 1er février sera une journée dédiée au cinéma avec la projection de dix courts-métrages tunisiens, une initiative du producteur Imed Marzouk. La semaine d'après, c'est au tour de «Les mercredis du capitaine» et la Compagnie «Cie vives voix», de faire une lecture théâtrale de la pièce «La leçon» d'Eugène Ionesco à partir de 19h, au siège de la librairie. Les artistes plasticiens Atef Maatallah , Nidhal Chamekh, Nabil Urg Saouabi et Maher Hbib Gnaoui rejoindront cette action de solidarité avec une exposition qui se tiendra le 7 février prochain. En somme, les tentatives et les actions dans le dessein de tendre la perche à la librairie ne manquent pas, mais ce qui manquait vraiment, c'est une sorte de convivialité naturelle de la part de la gérante, plus occupée à jeter ses fautes sur les autres.