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Pour quand la qualité de la vie ?
Le Tunisien en est frustré
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

A l'exception des quartiers dits chics et le centre des grandes villes, toutes les banlieues et les quartiers populaires du pays vivent dans une désolation extrême. N'a-t-on pas droit à un minimum de qualité de la vie ?
C'est devenu une évidence ou une lapalissade que plus personne ne discute jamais : qui dit ‘‘quartier populaire'' dit ‘‘anarchie, ordures et environnement invivable''. Ce qui, sans hypocrisie et en termes clairs, veut dire : les citoyens qui habitent dans de tels endroits sont des sous-êtres humains qui n'ont pas le droit à un cadre de vie sain et propre. Mais dès qu'il s'agit d'impôts, ils redeviennent des citoyens à part entière, donc appelés à s'acquitter de leurs devoirs. C'est une injustice !
Fripe, fripe, fripe !
Indiscutablement, c'est le phénomène qui a le plus enlaidi le pays entier : cette horreur dite fripe. Dépotoirs des pays développés, toutes les banlieues de Tunisie (parfois toutes les rues) comptent au moins deux fripiers. Regardez, au cœur de Tunis, du côté du Souk Sidi El Bahri et toutes les rues adjacentes : une infinité de fripiers. A Den Den, rien que dans la rue Mohamed Ali, sept fripiers. Sept !... Sans compter les autres rues. Terrible est ce spectacle : rien que des chiffons et des horreurs qui jonchent les trottoirs. Pour le commun des étrangers en visite dans notre pays, c'est un signe qui ne trompe pas : la Tunisie est le pays le moins développé et le plus pauvre du monde.
Chapati, M'lawi, Lablabi et Hammas
Et l'autre malheur : tout le monde vend le Chapati, tout le monde vend du pain dit M'lawi, tout le monde est devenu Hammas (commerce des fruits secs ; ne pas confondre avec le... Hamas), tout le monde vend le lablabi, le kaftagi et le fameux plat tunisien !... A Tunis comme un peu partout, une rue sans ces commerces de misère semble manquer d'on ne sait quoi de précieux. Où est le mal ?... C'est simple : allez voir du côté des services gastrologie dans les hôpitaux et demandez aux malades de quoi ils souffrent.
Etals anarchiques
Et ce n'est pas tout. Tout le monde est devenu marchand de légumes et de fruits. Dans chaque coin de rue (ou presque), à même le sol, on trouve un étal (la fameuse Nassba) proposant toutes sortes de produits. A quiconque resté sans emploi, on conseille d'ouvrir une Nassba. Il y a mieux encore : à l'aube de la révolution tunisienne, donc en l'absence de la municipalité et de tout contrôle, se sont dressés un peu partout, sur les trottoirs, des kiosques proposant pêle-mêle du bric-à-brac, du tabac au détail et même des produits alimentaires. Vous vous rendez compte ?... Du lait, du yaourt, du jus et autres, parfois sans réfrigérateur et en bon voisinage avec les journaux invendus et les produits d'entretien. Boissons gazeuses, lait, détergent, eau minérale et eau de Javel en bonne compagnie. Qu'en dites-vous ?
Jets d'eau ou poubelles publiques ?
Tout de même, il faut rendre à César ce qui lui appartient. Et donc, il faut dire que certaines municipalités ont fait en sorte que leurs régions respectives soient égayées quelque peu. Regardez le centre du Bardo. La municipalité a dû débloquer des milliers et des milliers de dinars pour construire la place centrale avec deux (ou trois ? on ne se rappelle même plus) jets d'eau. Le manque d'entretien d'une part, et le comportement incivique du citoyen de l'autre, ont fini par rendre la belle place à l'image d'une poubelle publique. Le citoyen y est pour beaucoup ? Oui, certes. Mais tout de même, Messieurs !... Vous avez au centre du Bardo la Chambre des députés !... Plus grave : vous avez le Musée du Bardo. Que peut penser, d'après vous, le touriste devant visiter notre Musée ? Soyons réalistes : il va tout simplement se dire que notre pays est sale !... Vous imaginez un peu le Musée du Louvre avec un dépotoir en face ? Allez voir du côté de Bab El Khadhra. Allez jeter un coup d'œil sur ce qui est censé être un jet d'eau sur une place centrale. Même les chats, le soir, ne s'y donnent plus rendez-vous tant le spectacle est effarant, tant les relents qui s'en dégagent sont nauséeux.
Restons encore au Bardo. Vous voyez un peu le passage à niveau. Entre les rails du train et ceux du métro, la chaussée présente des crevasses et des aspérités à faire crever les pneus même d'une semi-remorque. Arrivés là, les automobilistes ralentissent au maximum possible pour traverser sans endommager leurs véhicules, et pendant ce temps-là, des bouchons se forment dans toutes les directions et la tension monte entre les conducteurs, tous les nerfs à vif. Cela fait quatre ans que la situation dure, et pas un seul responsable n'y a pensé une minute. Une manière claire de dire : tant pis, qu'ils crèvent, eux et leurs pneus.
Sévir, au besoin !
Et nous dans tout cela ?... N'avons-nous pas droit à des routes et des chaussées praticables ? N'avons-nous pas droit à un cadre environnemental beau, sain et propre ? N'avons-nous pas droit à des bacs à fleurs dans chaque rue, à des rues gaies, à des levées d'ordures régulières pour empêcher les amoncellements, à la lutte précoce contre les moustiques à l'approche de l'été, à des canalisations souterraines sûres pour ne pas rejeter au-dehors – en hiver surtout – les eaux usées et excrémentielles, et, pourquoi pas, à de petits jardins publics ?... Le citoyen manque de civisme ?... Soit. D'accord. Alors, sévissez, Messieurs. Quiconque jette un kleenex ou le reste de son sandwich dans la rue doit être pénalisé. Ne comptez pas sur le citoyen pour se corriger de lui-même, ça n'arrivera jamais. Alors, sévissez !... Soyez intransigeants, exigeants et sévères à tous les coups, sans laxisme ni clémence. Et vous allez voir : au bout d'une année, c'est le citoyen lui-même qui dénoncera son voisin dès qu'il relèvera un écart de conduite citoyenne.
Aujourd'hui que nous avons un président de la République élu, que nous avons un gouvernement agréé de tous, vivement des conseils municipaux scrupuleux qui s'attellent à la tâche de nous rendre la vie belle et qui mérite d'être vécue.


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