Le ministère de la Culture, l'Ugtt et la société civile ont dénoncé le saccage de la statue et appelé à en identifier les auteurs Le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine a fermement condamné le saccage, dans la nuit de samedi à dimanche dans la ville d'El Hamma à Gabès, de la statue commémorative érigée à la mémoire du leader et réformateur Tahar Haddad. Dans un communiqué de presse, publié hier, le ministère a dénoncé cette «agression odieuse ciblant un symbole imposant de la pensée moderniste tunisienne» considérant cet «acte criminel comme une atteinte contre la mémoire collective nationale». Le penseur et syndicaliste Tahar Haddad (1899-1935) est l'initiateur d'un projet féministe œuvrant pour l'émancipation féminine. Il est l'auteur du célèbre ouvrage «Notre femme dans la loi et dans la société». De son côté, l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a condamné cet acte, hier, dans un communiqué, appelant le gouvernement à assumer ses responsabilités dans la poursuite des criminels qui ont fait du terrorisme matériel et moral, une profession. La centrale estime que «cet acte odieux» est une «vaine tentative» menée par un groupe «Takfiriste» et «obscurantiste» pour se venger de la pensée réformiste et éclairée du défunt Tahar Haddad qui était connu pour son audace et sa vision prospective. L'Ugtt appelle tous les Tunisiens à protéger les symboles du pays (bâtiments, statues, mausolées...), soulignant que de telles agressions n'arriveront pas à dissuader les Tunisiens de continuer leur lutte contre l'extrémisme et le terrorisme. Le parti Al Massar a, pour sa part, condamné ce saccage, dans une déclaration publiée hier. Le parti appelle à traduire les auteurs de l'agression en justice, regrettant les attaques répétées, ciblant le patrimoine national et ses symboles. Al Massar appelle les autorités à prendre les mesures adéquates contre ces actes criminels et à protéger les sites culturels et archéologiques nationaux. Par ailleurs, à l'appel de l'Union locale du travail (ULT), des dizaines de syndicalistes, d'intellectuels et d'habitants de la ville d'El Hamma (gouvernorat de Gabès) ont observé, hier, un sit-in pacifique, devant la statue commémorative du penseur et réformateur tunisien Tahar Haddad, pour protester contre la profanation de ce monument. La statue avait été arrachée de son emplacement et cassée par des inconnus qui avaient utilisé une corde, selon des habitants de la ville. Les participants au sit-in ont demandé la réparation de cette statue afin de la remettre à sa place, tout en dénonçant ces actes de lâcheté. Ils ont souligné leur attachement aux valeurs de modernité et leur considération aux leaders réformistes, notamment Tahar Haddad. Les participants ont également appelé les forces de sécurité à renforcer leur présence dans la ville d'El Hamma et multiplier les efforts pour retrouver les auteurs de cet acte, afin que la justice suive son cours. L'agression contre le monument de Tahar Haddad à El Hamma avait été dénoncé, aussi, par de larges franges de la société civile de la région de Gabès qui ont rendu publics des communiqués condamnant ces agissements.