La position du syndicat de l'enseignement secondaire n'est pas sur le point de changer. Pis encore, elle se radicalise. Il est urgent de recourir à d'autres arbitrages comme le Tribunal administratif si rien n'est fait... Le ministère de l'Education a décidé de reporter les devoirs de synthèse du deuxième trimestre pour après les vacances de printemps. Autrement dit en avril. Comme on s'y attendait, le syndicat du secondaire a opposé un refus net allant jusqu'à menacer que rien ne se fera. Le ministère sait, d'avance, que tout ce qu'il fera ne sera pas accepté par ce syndicat. Alors pourquoi forcer la dose ? La voie suivie par les uns et les autres n'est pas la bonne car on risque de tourner en rond. Les deux parties en conflit semblent faire la sourde oreille aux propositions qui émanent d'un côté ou de l'autre. Chacun veut dicter sa loi. Du côté officiel, on refuse, à raison, qu'il y ait une autorité bicéphale. Il n'est pas possible qu'il y ait une partie autre que les autorités (en l'occurrence le syndicat) qui légifère en lieu et place d'une autorité politique. Pis encore, qui veut imposer ses points de vue en matière de gestion des affaires d'un département aussi important que le ministère de l'Education. Certes, tout ce qui relève du revendicatif ou du social est du ressort des syndicats. Le reste incombe aux autorités officielles. Des suggestions, des conseils, des propositions... peuvent être faits par d'autres parties. Cela va de soi dans un pays qu'on veut démocratique. Mais, il n'est pas concevable qu'une partie veuille imposer ses vues à une autorité politique par la force. Les discussions entreprises depuis des mois n'ont rien donné. Chaque partie répète les mêmes arguments. Chaque ministre qui arrive est diabolisé. A l'exception de M. Taïeb Baccouche qui a un passé syndicaliste indubitable. Les ministres sont même affublés de sobriquets. Le syndicat, lui aussi, prétend qu'il est diabolisé par les médias et que des journalistes « à la solde de parties connues » cherchent à dénigrer les enseignants et leur syndicat. Ces affirmations rappellent, exactement, les positions des différents pouvoirs d'avant 2011 qui accusaient tous ceux qui s'opposaient à eux d'être soudoyés. Cela reviendrait à dire que la majorité des journalistes qui parlent des affaires de l'éducation et de la crise en cours reçoivent de l'argent d'on ne sait où. L'important et l'essentiel, aujourd'hui, est de trouver une issue sérieuse à l'impasse qui dure depuis longtemps. Il n'est dans l'intérêt de personne de prolonger encore ce bras de fer insensé. Mais il semble que tous les appels n'ont pas été entendus. Pas même celui de l'ARP qui a voulu entreprendre une médiation ! Faudra-t-il faire appel à la justice et s'en remettre au tribunal administratif. Faudra-t-il en venir aux solutions extrêmes ? La question est cruciale d'autant que les enjeux pour nos élèves sont grands. Cette fin de trimestre a été perturbée. Les élèves vont perdre deux semaines de cours, soit, en moyenne, 60 heures de cours pour chaque élève sans compter les journées de grèves et d'absences. Autant dire que cette année est perdue. Les indices sont là pour montrer que le risque d'escalade est vraiment réel et que ceux qui le soutiennent sont prêts à tout. En effet, le refus catégorique du report des examens de la part du ministère n'est qu'un signe. Il ne faut pas croire, non plus, qu'il y aura une issue favorable. Car le syndicat a souligné à plusieurs reprises qu'il s'en tiendra à ses revendications et qu'il ne reculera pas d'un pouce. Tous ceux qui croient en une position plus flexible de sa part doivent rectifier leur raisonnement. Il est clair, l'attitude du syndicat est inflexible. Toutes les déclarations des responsables syndicaux vont dans ce sens.