La grève de l'enseignement secondaire prévue pour les mardi 22 et mercredi 23 janvier a été maintenue par le syndicat général de l'enseignement secondaire, pour «blocage des négociations avec les ministères de l'Education et de la Jeunesse et des Sports». Un blocage, informe un communiqué du syndicat général de l'enseignement secondaire, qui est «dû à la lenteur et au non-sérieux des ministères de tutelle en vue de répondre aux revendications professionnelles formulées par le syndicat». Du côté gouvernemental, M. Abdellatif Abid, ministre de l'Education, a expliqué que les négociations avec le syndicat général de l'enseignement secondaire ont été bloquées car «certaines revendications pèsent lourd sur le budget du ministère». Dans une conférence de presse organisée ce matin au siège du ministère, M. Abid a relevé que «le ministère regrette que le syndicat ne soit pas satisfait» alors que nous «avons répondu à la quasi-majorité des revendications». Ainsi, a tenu à signaler le ministre, «le désaccord entre le ministère et le syndicat est, à la base, à caractère matériel». «Il ne faudrait pas responsabiliser uniquement le ministère car la réforme du système éducatif nécessite la conjugaison des efforts de toutes les parties concernées». En effet, explique-t-il, «nous avons été d'accord sur la question relative aux promotions professionnelles de 16 mille professeurs». En termes de chiffres, «cette requête est de l'ordre de 16 millions de dinars», a-t-il indiqué. Dans ce contexte, explique le ministre, «le coût global des revendications agréées par le ministère sont estimées à 65 millions de dinars». Cela dit, le ministère a «demandé de reporter ultérieurement l'examen des autres revendications qui coûtent 241 millions de dinars, soit un pour cent du budget général de l'Etat». Cependant, sur un nombre de 11 revendications, seulement quatre points font l'objet de divergences entre le syndicat et le ministère: la réduction des heures de travail, l'augmentation de la prime relative à la rentrée scolaire, l'octroi d'une prime mensuelle de «métier difficile» estimée à 150 dinars et l'augmentation de 25 pour cent du nombre des bourses universitaires destinées aux enfants des professeurs chaque année pour une période de quatre ans. En ce qui concerne la réduction des heures de travail, il a précisé que le ministère a proposé d'entamer cette formule progressivement soit de réduire une heure chaque année, faisant savoir que la réduction d'une heure pour les professeurs ayant exercé pendant 20 ans ou plus coûterait à l'Etat 20 millions de dinars par an. Pour ce qui est de la multiplication de la prime relative à la rentrée scolaire, fixée actuellement à 180 dinars, le ministère, a-t-il expliqué, n'a pas refusé cette revendication mais il a suggéré que cette augmentation se fasse en deux phases: la première (90 dinars) au mois de septembre 2013 et la deuxième (90 dinars) au mois de septembre 2014. Ce que le syndicat a refusé, a-t-il avancé. A propos de la requête relative à la prime de «métier difficile» fixée à 150 dinars chaque mois, le ministre a fait remarquer que cette revendication formulée il y a deux mois ne concorde pas avec la revendication portant sur la réduction des heures de travail. Car, a-t-il rappelé, tous les fonctionnaires du secteur public, dont les professeurs de l'enseignement de base et du secondaire, ont bénéficié d'une augmentation de salaire mensuelle de 70 dinars, en vertu de l'accord signé entre le gouvernement et l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) au mois de décembre 2012. Concernant l'augmentation de 25 pour cent du nombre des bourses universitaires au profit des enfants des professeurs, M. Abdellatif Abid a fait savoir que ces derniers bénéficient actuellement de 1.000 bourses et de 1.000 prêts universitaires. Et d'ajouter : «Le ministère a donné son accord pour octroyer 200 bourses supplémentaires l'année prochaine», précisant qu'il «faut prendre en considération des critères objectifs pour l'octroi de cette bourse». Le représentant du ministère de la Jeunesse et des Sports a exprimé le soutien de son département au ministère de l'Education, en vue de parvenir à un accord qui convient à toutes le parties sans oublier l'intérêt de l'élève et le droit des professeurs à améliorer leurs conditions professionnelles et sociales. Le syndicat général de l'enseignement secondaire avait appelé vendredi tout le corps enseignant du secondaire à se mobiliser pour «faire réussir la grève des 22 et 23 janvier», exprimant «son refus catégorique de toutes les propositions du ministère de l'Education, qui n'a pas respecté ses engagements pour l'application des accords conclus entre les deux parties lors des négociations». Selon le syndicat, les points du désaccord avec le ministère de l'Education portent essentiellement sur les questions d'avancement professionnel, de la généralisation des bourses d'études destinées aux enfants des professeurs, de la régularisation de la situation des professeurs suppléants et leur intégration.