Le secteur du tourisme alternatif compte, actuellement, 31 chambres d'hôtes, 6 gîtes ruraux (Nabeul, Zaghouan, Le Kef, Tozeur, Tataouine et Siliana) et 4 hôtels de charme dont trois à Tunis et un à Nefta. Le tourisme alternatif commence à mieux se positionner sur le marché touristique national. Il représente désormais une alternative par rapport au tourisme de masse qui est essentiellement un produit balnéaire, généralement prospère en période estivale. Ce nouveau produit touristique cherche à offrir aux clients l'autre image de la Tunisie. Toutefois, ce concept reste flou pour plusieurs personnes. Par alternatif, on entend autre définition que balnéaire. Ce concept nouvellement introduit dans le tourisme tunisien vise à faire découvrir aux clients la diversité et la richesse culturelle et naturelle de notre pays. Opter pour des chambres d'hôtes, des hôtels de charme ou pour des gîtes ruraux, veut dire simplement fuir le monoproduit du tourisme conventionnel et voyager dans des régions oubliées ou dans des zones discrètes. Ce produit touristique de proximité favorise la dimension humaine. Loyer dans une maison d'hôtes ou dans un hôtel de charme, c'est découvrir une nouvelle famille, un nouveau mode de vie. La convivialité, la chaleur des relations humaines et le charme du lieu sont des atouts offerts par le tourisme alternatif. Les gens passionnés en quête de tourisme différent et de nouvelles expériences peuvent manger du pain ou des confitures fait maison, découvrir les savoir-faire des autres et se laisser séduire par le charme d'un lieu atypique. Nombreuses sont les personnes qui cherchent à vivre une nouvelle expérience ou aventure loin de l'encombrement des hôtels. Dans la ville, à la campagne ou près de la mer, l'hébergement alternatif peut répondre à ces désirs. Rencontré dans son bureau à l'Office national du tourisme tunisien, M. Hédi Chabaâne, directeur central de l'investissement et du produit, a indiqué que l'hébergement alternatif a commencé en Tunisie en 2007. «Nous avons proposé aux clients des unités d'hébergement qui ne sont pas soumises au classement classique du tourisme. En dehors des hôtels classiques, le tourisme alternatif propose trois types d'hébergement notamment les gîtes ruraux, les chambres d'hôtes et les hôtels de charme ». Selon notre interlocuteur, le tourisme alternatif vise la clientèle haut de gamme qui cherche la diversification et la vie conviviale. Toutefois, la diversification du produit est le premier axe de la stratégie du tourisme. Suite à un diagnostic réalisé par le ministère de la tutelle, 80 % du tourisme tunisien est balnéaire, offre un monoproduit avec une clientèle en masse et de basse qualité. « Actuellement, nous avons des défis à relever. Nous cherchons à travers l'axe diversification d'attirer une autre clientèle qui dépense plus et qui visite notre pays en dehors de la saison afin d'élargir la saison touristique. Notre objectif est de donner un nouveau look, sortir du monoproduit vers un produit diversifié avec un niveau de compétitivité très élevé capable de repositionner notre tourisme dans le marché mondial. La diversification de l'offre touristique vise essentiellement à promouvoir chaque région qui aura son produit phare connu à travers le monde ». Gîtes ruraux De ce fait, à travers le tourisme alternatif, le client va découvrir les spécificités de chaque région notamment la cuisine, l'artisanat, les traditions... Ce produit constitue, donc, une chance pour le tourisme tunisien. Il offre des opportunités aux régions intérieures et oubliées. La stratégie vise, également, la qualité qui prend en considération la chaîne des valeurs, l'image de la Tunisie à l'étranger qui sera basée sur les résultats des deux premiers axes. Toutefois, avant d'avoir l'autorisation d'exploitation d'un projet d'hébergement alternatif, tout porteur d'idée doit se présenter au ministère du Tourisme. Selon le directeur central de l'investissement et du produit, l'investisseur dépose un dossier d'investissement qui compte l'étude technique et de financement. Après l'obtention de l'attestation de dépôt du projet, le promoteur peut bénéficier des incitations du Code de l'investissement. L'obtention de cette attestation annonce, également, la clôture des procédures administratives et le démarrage des travaux de réalisation. Après achèvement de cette étape, le promoteur demande une autorisation d'ouverture. Si le projet s'avère exploitable et répond aux normes, les inspecteurs de l'ONTT qui visitent le projet autorisent le promoteur de travailler. Par ailleurs, le ministère du Tourisme a créé un comité d'inspecteurs pour classer les unités actuelles du tourisme alternatif. A l'instar des étoiles utilisées pour classer les hôtels dans le tourisme de masse, des infographistes ont été sollicités par le ministère pour concevoir un panonceau pour les unités d'hébergement alternatif. Notons que le secteur compte, actuellement, 31 chambres d'hôtes, 6 gîtes ruraux (Nabeul, Zaghouan, Le Kef, Tozeur, Tataouine et Siliana) et 4 hôtels de charme dont trois à Tunis et un à Nefta. Cependant, un problème de faisabilité se pose pour les gîtes ruraux. On parle de la question de vocation des terrains. « Au début, nous avons eu une opposition du ministère de l'Agriculture qui refuse de changer la vocation des terres agricoles. Actuellement, nous avons trouvé une solution. Le texte de l'accord entre les ministères du Tourisme et de l'Agriculture propose la modification du Code de protection des terres agricoles qui peut ouvrir la possibilité de réalisation de certains projets touristiques spécifiques y compris les gîtes ruraux dans des exploitations agricoles sans changement de vocation. Ce projet de loi est actuellement devant l'Assemblée des représentants du peuple ».