• Un cahier des charges pour restructurer le secteur - Depuis cinq ans, le tourisme alternatif ne cesse de se développer en Tunisie. C'est un des moyens pour rompre avec l'offre strictement hôtelière et balnéaire de Tunisie. Certains privés se développent sur ce marché de niche qui commence à avoir ses adeptes en Tunisie où on compte 60 maisons d'hôtes, gîtes ruraux et hôtels de charme comme l'a précisé Amel Djaïet, directricedu site du tourisme alternatif «mille- et-une tunisie.com » lors d'une rencontre avec les rotariens d'Hammamet à Dar Hayat. Ce type d'hébergement et de tourisme permet une plus grande proximité avec la Tunisie, ses différentes régions et son peuple. « Nous sommes de fait dans un tourisme plus équitable et solidaire. Explique Amel Djaïet Sa conquête est difficile tant la clientèle est complexe. Outre l'accueil par l'hôte de la maison, ce produit a ses exigences pour fidéliser cette clientèle originale. Il faut comprendre le fonctionnement et respecter les particularités de ce tourisme. Il est impératif de considérer ces hébergements comme de nouveaux atouts pour diversifier et monter en gamme le produit touristique tunisien. Les initiateurs de ce genre de projets sont des privés qui se passionnent pour un même objectif. Il n'empêche que parmi eux se trouvent aussi des professionnels. Les deux œuvrent dans le même sens, celui d'offrir un produit de qualité et original. Au niveau des touristes, ce genre de produits est largement connu ayant fait le succès de destinations comme Marrakech, la Côte d'Azur, l'Italie, l'Irlande où même l'Autriche. Il va de soi que ce genre de tourisme principalement individuel explosera avec l'open sky qu'il nous tarde de voir se mettre en place. Une communication ciblée Se lancer sur ce marché de niche implique de faire une communication ciblée. « Il faut avoir une vitrine internet et être présent sur les sites affirme Amel . Mais aussi annoncer dans les journaux, distribuer des flyers, lors des soirées, des salons ou pendant les grandes manifestations touristiques. La dernière participation des maisons d'hôtes tunisiennes au salon mondial du tourisme à Paris a été très fructueuse pour promouvoir ce tourisme de proximité auprès de la clientèle européenne. » Voyager autrement c'est l'objectif de ce tourisme. L'essentiel est de séduire le client en lui offrant une cuisine typique, des produits du terroir, une animation originale. Ces maisons d'hôtes sont très nombreuses à Djerba, Nabeul, Hammamet, le Kef, Tozeur, Tunis et Zaghouan. Il faut proposer le juste prix. En Tunisie, l'offre est diversifiée. Le client est toujours à la recherche de la bonne promo du moment. Et accro à internet pour dénicher les meilleurs prix qui oscillent en Tunisie entre 15 et 35 dinars la chambre. Proche du voyageur classique, le client de la maison d'hôte ou d'un gîte rural est souvent zappeur » Mongi Gueddas hôtelier estime que ce tourisme échappe aux tour-opérateurs. Il reste une niche et conserve une importante clientèle de proximité. Halte aux intrus ! Le tourisme alternatif est souvent mal structuré et organisé. Plusieurs promoteurs se sont investi dans cette activité sans aucune vocation hôtelière ou professionnelle. Il suffit d'avoir une vieille maison ou une ancienne bâtisse pour enfin la transformer en hôtel de charme ou gîtes ruraux. Les intrus sont devenus nombreux et tout est permis pour monter son projet sans aucune approche touristique. D'où l'ultime nécessité d'accorder plus d'attention à ce secteur et de le mettre à niveau. . Que serait une chambre d'hôte ou un gîte rural sans vrai connaisseur en hôtellerie ? Certains ont une vision de rentabilité immédiate et aucune dimension humaine. Souvent ajoute Mme Djaet « ces espaces n'essaient pas de présenter à nos hôtes une belle image de notre pays. Qu'est-ce qui est reproché à ces maisons d'hôtes ? De mauvaises prestations et la pauvreté du produit présenté. Le tourisme alternatif figure dans la nouvelle stratégie nationale du tourisme tunisien. . Un cahier de charge vient d'être élaboré pour la réorganisation de ce créneau et de sa mise à niveau. L'heure de vérité approche. Le tri doit se faire entre les bons et les mauvais professionnels, entre les promoteurs sérieux et amateurs, entre les vrais développeurs et les intrus. Une classification des maisons d'hôtes est nécessaire et on attend à l'application de cahier de charges d'ici les prochains jours »