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Le dilemme des JMC
Contrepoint
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 03 - 2015


Par Khaled TEBOURBI
Les critiques pleuvent encore sur les «Journées musicales de Carthage ». Contre la soirée d'ouverture, malhabile, il est vrai, contre la soirée de clôture, « dans la foulée ». Rien ou si peu au sujet du contenu. Ce n'est, dit-on, que justice : quand « le paquetage n'est pas bon, tout le reste suit, ipso facto !? ». Il faut, néanmoins, convenir d'une chose : « la tendance hostile » existait bien avant, et elle risque de se maintenir longtemps après. La vérité est que cette seconde édition des « JMC » est venue marquer un point de rupture dans l'histoire de la musique tunisienne. Elle a, pour ainsi dire, « osé l'interdit » : mettre en cause la suprématie de la chanson. Voire, elle lui a opposé des alternatives : des projets, des créations, une diversité d'expressions.
Des velléités de changement, il y en a déjà eu dans la musique en Tunisie, principalement fin 60-début 70, avec les émules du jazz, et de l'écriture harmonique. Mais ce ne furent, à chaque fois, que de simples velléités, des expérimentations sans véritables prolongements, sans réel aboutissement. « La musique tunisienne tarde à développer son domaine ... » — écrit Ali Louati dans son ouvrage, « Musiques de Tunisie » — elle se laisse déborder par les expressions musicales actuelles, sans pouvoir les intégrer à son projet... ». Avec cette seconde édition des JMC, on peut dire que le « débordement » vise, pour la première fois, à s'accomplir. L'idée que « la musique arabe est, toujours, servante du verbe », cède devant les « réalités du monde nouveau ». Les « journées nouvelle version (nouveau concept, nouvelle vision) préviennent comme « la sclérose », en rouvrant la musique tunisienne à l'expérimentation. Pour la première fois, en Tunisie, la « musique officielle », celle prônée par l'Etat, s'ouvre au métissage et à l'interculturalité. Au changement. A la mutation.
Si cela traduit un bond de qualité, si cela augure un meilleur futur musical, s'il s'agit de la meilleure voie, du meilleur choix, c'est difficile à dire encore. Le plus ardu reste de pouvoir trancher, définitivement, entre une Musique historiquement liée au chant et à la chanson, et une Musique, peut-être, moins ancrée (peut- être moins « authentique ») mais correspondant aux réalités du monde actuel, exprimant, surtout, les réalités socioculturelles du pays. Les jeunes(les 18 à 35 ans) forment 70% de la population tunisienne aujourd'hui. Plus de 50% d'entre eux n'ont pas connu, ni même entendu parler des maîtres historiques du Tarab, ni encore savouré les chefs-d'œuvre de Abdelwahab et de Oum Kalthoum. Quasiment, tous appartiennent aux sensibilités du funk, du reggae ,du rock et du jazz et, si tant est qu'ils s'intéressent aux « musiques proches »,aux sonorités, aux rythmes et aux phrasés du Mezoued, du Rai et du Rap. Le tiers restant s'accroche, lui, aux seuls répertoires anciens. C'est le dilemme qui se posait dès la fin de la décennie 2000,à la tutelle culturelle et à la commission nationale de réflexion, et c'est le problème qui se pose, désormais, aux JMC: suivre les réalités sociologiques et répondre aux attentes de la majorité des jeunes, ou s'en tenir à la tradition classique (minoritaire !)et continuer à ramer à contre-courant.
L'édition 2015 aura choisi de faire le saut. Un peu dans l'inconnu. Ce fut le cas de feu Tahar Cheriaâ et des premières journées cinématographiques. On verra bien si les mêmes causes finiront par produire les mêmes (bons) effets. En attendant, il faudra, aussi, comprendre que les critiques qui fusent et l'hostilité qui se montre, reflètent les craintes légitimes d'une bonne partie des professionnels. En dépit du monde nouveau, des changements et des mutations, les gens de la wataria occupent toujours la place. De gros intérêts sont en jeu. Le remplacement du festival de la chanson par des « journées musicales » a occasionné d'importantes pertes à nombre de nos musiciens. Pour le moment « l'opposition » semble vouloir se « radicaliser ».Des médias s'y mêlent...et s'en mêlent, de surcroît. La solution est peut-être à mi- chemin : entre raffermir l'idée et le concept des JMC (ne jamais faire marche arrière), et rassembler tout le monde de la musique (tout genre, tout mode)autour des JMC. C'est loin d'être impossible, il suffit de savoir faire la jonction.


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