Selon les dernières révélations de services de renseignements algériens et occidentaux, le pire est à venir de la Libye où les luttes fratricides entre les réseaux terroristes et les «autorités locales» battent désormais leur plein aux frontières avec l'Algérie et la Tunisie... L'heure est désormais à la fuite en avant en Libye où les luttes fratricides opposant les jihadistes au pouvoir en place et les factions rivales entre elles ont redoublé d'intensité pour atteindre des dimensions alarmantes jamais égalées, depuis le renversement de Kadhafi. L'on sait que cette anarchie a été engendrée par une instabilité politique persistante, matérialisée par l'incapacité du pouvoir d'asseoir son autorité. Or, entre une insurrection qu'on croyait sans lendemains et un chaos en bonne et due forme, il n'y a qu'un pas que ce pays a, hélas, vite franchi, pour aboutir aujourd'hui au point de non-retour. Au grand dam, bien sûr, des pays voisins qui ne se sont jamais sentis ainsi menacés qu'ils le sont à l'heure actuelle. Et pourtant, la Tunisie et l'Algérie, main dans la main, ont tout fait pour essayer de contrecarrer la poussée des menaces libyennes : quadrillage musclé des frontières, survol fréquent de l'espace aérien, échanges de renseignements, mise en place d'équipements de détection sophistiqués aux postes frontaliers... Bref, tout, absolument tout a été fait en matière de prévention. Cependant, il est malheureux de constater que les menaces du voisin persistent encore. En témoignent la poursuite de l'infiltration des terroristes et la circulation des armes, ainsi que la «prospérité» têtue «de la contrebande aux frontières, révèlent des services de renseignements algériens et occidentaux. Quand Daech s'en mêle Le comble est que, l'autre jour, un avion libyen a réussi le triste exploit de violer l'espace aérien de la Tunisie, en s'y aventurant sur quatre kilomètres. En attendant la conclusion de l'enquête diligentée par les autorités tunisiennes pour élucider cette «énigme», nous estimons que cet «incident» ne doit pas passer inaperçu, tout simplement parce qu'il risque d'avoir un rapport avec les avions de combat sur lesquels les terroristes ont fait récemment main basse en Libye. Pire, selon des services de renseignements occidentaux, la disparition de ces bombardiers au nombre exact pas encore déterminé portait la griffe des jihadistes de la sanguinaire branche libyenne de Daech, désormais installée de plain-pied dans ce pays. D'ailleurs, c'est à cause de l'invasion fulgurante des daechistes que le chaos est devenu roi en Libye. Là où les escadrons de la mort lancés par Aboubaker Al-Baghdadi continuent de semer la terreur, en rivalisant d'atrocités, d'exactions et d'exécutions. Campant le rôle de «seul contre tous» dans un pays en guerre civile, Daech est venu brouiller les cartes, en défiant et le pouvoir en place et le reste des autres groupuscules jihadistes. Ses offensives ravageuses ont non seulement renversé la vapeur, mais aussi contraint des terroristes à battre en retraite, en cherchant à se réfugier en Tunisie, en Algérie et au Niger. Sa tentative de balayer tout sur son chemin en Libye, faut-il le rappeler, entre dans le cadre des visées expansionnistes pilotées par Al-Baghdadi et qui ambitionnent, à long terme, de mettre en place des émirats islamiques en Afrique du Nord.