Hammam Baghdadi, de Jawad El Assadi et Passeport de Hatem Karoui, une belle diversité en vue Le printemps commence bien à El Teatro, le monodrame de Leila Toubel «Solwen» ne cesse de drainer une foule conquise. La semaine dernière, la version livresque de la pièce fut éditée et une séance a eu lieu le jeudi dernier en présence de célèbres noms des scène culturelle et politique. A partir de demain, la scène d'El Teatro accueillera une création irakienne pour un cycle de représentations les 16-17-18- 19-23-24-25 avril intitulée «Hammam Baghdadi» texte, mise en scène et scénographie de Jawad El Assadi avec Hayder Abou Hayder et Khalil Harkani «Hammam Baghdadi» est mon approche théâtrale de mon vécu en Irak, par un essai d'analyse sociologique et psychologique et à moindre degré d'analyse politique- Aussi, ce spectacle est un constat de toute couche sociale marginalisée dans tous les pays arabes», explique Jawad El Assadi. Les deux personnages ne sont que deux écritures dialectiques, représentant le passage de l'Irak de la dictature de Saddam, «à l'américaine». Le premier personnage est axé sur le pragmatisme et la course vers la réalisation de ses propres ambitions, au risque de s'allier avec le diable- quant au second personnage, il trompe son monde par une fausse propagande de l'avènement d'une démocratie et de vie civile. Dans cette pièce, le metteur en scène décrit la vie en Irak plus proche du projet sociétal en devenir à la Taliban afghan, car l'Irak,- selon ses dires- est un réservoir de fondamentalistes incompréhensibles, fermant les portes de la Vie ; la Cité, de nos jours, où n'existe aucune trace de théâtre, de cinéma ni d'expositions plastiques Né en 1947 à Karbala, Jawad El Assadi s'installe –encore enfant- avec ses parents à Bagdad où il s'inscrit –adulte- à la fameuse Académie des Art de Baghdad jusqu'en 1976. En cette année particulière, lors de la montée de Saddam Hussein, il a décidé de poursuivre ses études à Sofia, la capitale de la Bulgarie, se spécialisant dans la mise en scène théâtrale. Il monte alors des spectacles à partir d'œuvres arabes, comme celles de Saadallah Wannous, Moueen Bessissou, Mahmoud Darwish et Mahmoud Diab, ainsi que des dramaturges européens, comme Jean Genet, Anton Tchekhov et Bertolt Brecht . El-Assadi coopère avec des groupes de théâtre et des acteurs de différents pays arabes. Il a développé une vision du renouvellement sur le théâtre et forme les acteurs de la profession de théâtre. En outre, il a écrit plusieurs pièces de théâtre, des poèmes et des essais, et des recherches en «théâtre répétition et performances». Ayant bâti sa belle carrière théâtrale en exil, il décide de revenir en Irak après l'invasion américaine de son pays en 2003 afin de participer à la reconstruction positive de son pays. Pendant son séjour, il met en scène la pièce «Femme de guerre» qui, plus tard, a été jouée à l'étranger : Londres, Oman, la Syrie, etc. En outre, il a été conseiller pour les ministères de la Culture de l'Irak et de Abou Dhabi. En 2004, il a été honoré en recevant le Prix Prince Claus des Pays-Bas, pour son dévouement à la liberté d'expression culturelle dans le monde arabe. Néanmoins, le retour dans son pays d'origine était temporaire. Lorsque ses tentatives de mettre la culture au service de l'Irak ont échoué, il a décidé de passer à Beyrouth. Son retour temporaire et son impression de la présence américaine dans son pays, lui ont inspiré la pièce Hammam Baghdadi- «Baghdadi Bath». Cette pièce a été mise en scène à New York City en 2009, au Théâtre Mamma-. D'autres œuvres, comme ses textes de théâtre, ses poésies ont été traduits en anglais, en français et russe et édités par de fameuses maisons d'édition comme El Jamal, etc. Pour finir le mois d'avril en beauté, c'est au tour du slammeur Hatem Karoui de gravir la scène avec son nouveau spectacle «passeport». Après son passage à l'Olympia en juin 2013, Hatem Karoui revient deux ans plus tard avec une nouvelle création écrite et jouée sous un format de plus en plus sophistiqué, mais gardant toujours la même âme insolente, gaie et cruelle ! Il sera accompagné par Ayed Ghanem à la guitare, Amel Sdiri au chant et au violon, Ahmed Ajjabi au saxophone, Seif Srairi au luth, Aymen Ben Hamed à la batterie et le slammeur marocain Machi Fannan en guest. Retenez bien les dates : 29 avril 1er et 2 mai 2015 à 19h30.