Al Massar appelle à son retrait L'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a affirmé hier son refus de la loi sur la répression des atteintes contre les forces armées, soumise actuellement à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). «Ce texte balise la voie pour interdire les manifestations populaires et sociales et pour l'ingérence de la police dans les conflits de travail», lit-on sur le site officiel de l'Ugtt. Dans une déclaration à la TAP, le secrétaire général adjoint de l'Ugtt chargé de l'information, Sami Tahri, a plaidé pour «une révision radicale» des dispositions de ce texte dans la mesure où son contenu cible les mouvements de protestation sociaux et les libertés. «La société civile soutient la protection des sécuritaires dans l'exercice de leurs foncions sans pour autant aplanir la voie pour le retour de l'Etat policier», a-t-il encore averti. Le Conseil des ministres avait approuvé le 8 avril un projet de loi relatif à la répression des atteintes contre les forces armées. Ce même projet avait été soumis à l'ARP pour adoption.De son côté, le parti Al Massar a appelé au retrait du projet de loi approuvé en Conseil des ministres et relatif à la répression des atteintes contre les forces armées. Ce projet, aujourd'hui soumis au parlement, « comporte des violations franches de la Constitution. Il revêt un caractère répressif et porte atteinte aux droits des citoyens et à la liberté de l'information ». Réuni dimanche dans sa session ordinaire, le bureau politique d'Al Massar note que la liberté d'expression et un acquis constitutionnel qui ne doit en aucun cas être visé. Sur un autre plan, le parti relève dans une déclaration que le non-respect des délais de création du Conseil supérieur de la magistrature constitue une transgression de la Constitution. Al Massar se dit « inquiet » de voir ce « précédent » se reproduire soit par l'interprétation de la Constitution soit par consensus entre les partis représentés au parlement et bloquer l'installation des institutions de la IIe République. Le parti critique les dernières nominations des gouverneurs et à la tête de certains établissements publics dans la mesure où elles sont basées sur l'appartenance politique, selon Al Massar. Dans sa déclaration, le parti qualifie la rencontre du président de la République avec le chef du gouvernement de Fajr Libya d'« erreur politique » et porte à croire que la Tunisie se tient aux côtés d'un gouvernement opposé au pouvoir légitime.