Plus d'une centaine de signataires ont répondu à l'appel des indignés de la culture. Un mouvement spontané initié par les cinéastes Lassad Dkhil et Mounir Baaziz. La précarité dans laquelle vivent les artistes et les professionnels du secteur cinématographique et audiovisuel ne cesse de provoquer l'indignation et a été à l'origine d'un appel lancé par deux cinéastes, Lassad Dkhil et Mounir Baaziz, dans l'espoir de lancer un débat sérieux et constructif concernant la situation sociale dont souffrent les gens du métier et dont certains sont réduits à une forme humiliante de mendicité auprès des autorités de tutelle par manque et même l'absence totale de couverture sociale. L'objectif de cette action est la révision du système existant en créant un vrai mouvement social pour que les différents métiers de l'audiovisuel soient inscrits dans le code du travail «car les intermittents n'ont pas de statut qui leur est propre et ne peuvent payer leur cotisation que quand ils sont productifs», explique Lassad Dkhil. «Comme tout travailleur d'utilité publique, il doit être protégé. Cette protection ne peut se réaliser que par la création d'un statut qu'on appellera «le statut de l'artiste». Un statut qui va permettre à tout artiste intermittent de vivre d'une manière digne, c'est-à-dire ne pas se trouver, quand il ne travaille pas, réduit à la mendicité amicale ou aux gestes de charité médiatisés mais sans lendemain». «Un statut de l'artiste» qui sécurise les artistes en fin de carrière et leur permet de ne pas vivre dans la précarité. Je suis indigné de voir de bons comédiens toucher une retraite ridicule de 180 dinars. Je suis indigné de voir des amis artistes dans l'incapacité de consulter un médecin. Je suis indigné de voir que, pendant cette période postrévolutionnaire, les gouvernements se sont succédé avec leurs différentes couleurs troïka et technocrates, sans pour autant travailler sérieusement sur ce dossier qui est une priorité pour un pays qui veut s'ouvrir sur la modernité. Les artistes sont les piliers de la modernité, mais des artistes malheureux et vivant dans la misère sont le miroir d'un échec». C'est pour ces raisons-là et bien d'autres encore que des centaines de signatures ont figuré sur cet appel. Mais il en reste encore, qui restent peu concernés et inconscients de la gravité de la situation.