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L'art de la mendicité des personnes âgées
Malgré un taux de pauvreté ramené à 3,8%
Publié dans Le Temps le 24 - 12 - 2009


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On sait qu'une lutte sans merci est menée contre des « réseaux » employant les jeunes et les enfants dans la mendicité. Mais les vieux continuent de jouer aux « saltimbanques »
Personne ne peut nier que le phénomène de mendicité n'est pas totalement éradiqué dans notre pays.
Cette mendicité, exercée jusque-là par des enfants, des femmes ou des adultes, parfois organisée à travers des réseaux, devient plus sérieuse quand elle se pratique par des personnes âgées. Cette question de mendicité révèle un paradoxe : d'une part, le taux de la pauvreté en Tunisie a été ramené à 3,8 % et une action est menée depuis des années en vue d'assister les personnes âgées à besoins spécifiques et sans soutien familial ; d'autre part, un bon nombre de ces personnes âgées exercent la mendicité dans la rue au vu et au su de tous !
Ces personnes âgées vivent-elles vraiment en dessous du seuil de la pauvreté au point d'être poussées à la mendicité dans les grands centres urbains ? Si certains mendiants méritent d'être aidés à cause d'un handicap ou d'une maladie apparente, d'autres font-ils de la mendicité un véritable métier lucratif ou s'agit-il tout simplement d'une habitude à laquelle ils ont pris goût et qu'il leur est difficile d'abandonner ?
Le problème est qu'on ne peut pas toujours distinguer les vrais mendiants des faux. Des vieillards et des vieilles femmes sillonnent les artères de la ville à demander l'aumône aux passants. Ils sont partout, dans les cafés, devant les magasins, dans les marchés, aux feux de circulation, devant les banques, devant les mosquées et les boulangeries. Chacun a son lieu de prédilection. Ils ne gardent pas le même endroit et ne se présentent pas toujours avec la même apparence. Il y a celui qui passe aujourd'hui pour un non-voyant dans cette cité et un autre jour pour un handicapé physique dans un autre quartier. Il y a celui qui s'habille en vieux vêtements déchirés et élit domicile dans les gares et les stations du transport public. Chacun use de ses propres stratagèmes pour attirer l'attention des passants et de bénéficier de la charité d'une main généreuse. De plus, il arrive que plusieurs mendiants s'adonnent à cette activité avec des enfants en bas âge qui leur servent de guide pour faire croire qu'ils sont aveugles ou qu'ils utilisent comme appât pour leurrer le maximum de gens charitables. Beaucoup de mendiants passent pour de véritables « professionnels » qui exercent la mendicité comme un véritable métier. Ils ne font que mendier depuis de longues années, car ils ne peuvent pas faire autre chose, étant analphabètes, sans diplôme, sans travail et se plaisant dans l'oisiveté. Certains sont peu connus par les passants car ils changent de place constamment en se déplaçant souvent d'une ville à une autre. D'autres au contraire sont très familiers pour les habitants ou les passants habitués à les voir chaque jour depuis des années dans le même endroit, à des heures précises sans jamais manquer à leur « travail ».
Mendiants et pourtant à l'abri du besoin
Leur travail ? Oui, c'est bien le mot ! Et c'est un travail très lucratif ! Pourtant, parmi ces personnes âgées qui s'adonnent à la mendicité, il y a parfois ceux qui sont à l'abri du besoin et peuvent se passer de cette pratique humiliante et déshonorante, comme cet homme très connu dans une localité de la banlieue sud dont on raconte qu'il a sa propre maison et des enfants à l'étranger qui lui envoient chaque mois des mandats. Son problème est qu'il ne peut pas résigner sa mendicité, s'y étant habitué depuis sa jeunesse ou peut-être son enfance.
Chaque matin, on le voit au marché municipal, l'après-midi à la gare, devant la mosquée ou la boulangerie. On dit que ses enfants ont beau lui demander d'abandonner la mendicité, mais en vain et, croit-on savoir, c'est la raison pour laquelle ils sont partis pour l'étranger et ne sont jamais revenus !
Les ruraux et le rythme de la vie citadine
Il y a pourtant de vrais mendiants ; ceux qui le sont par nécessité. Ils sont dans nos villes, surtout à la capitale.
Malheureusement, il y a un manque flagrant d'études et de statistiques sur ce phénomène pour nous renseigner suffisamment sur le nombre des personnes âgées exerçant la mendicité, les véritables causes qui les poussent à cette pratique. Cependant, les rares études qui sont entre nos mains révèlent qu'au cours des dernières années un bon nombre de pauvres ruraux sont venus vivre dans les périphéries des grands centres urbains. L'isolement, le manque de travail, le rythme accéléré de la vie citadine marquée par la multiplicité des besoins et la cherté de la vie, tout cela a poussé plusieurs chefs de familles (hommes et femmes) à s'adonner à la mendicité. Cela n'empêche que les efforts des autorités dans la lutte contre la pauvreté ne cessent de se multiplier afin d'éradiquer ce phénomène.
Hechmi KHALLADI
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…Et pourtant la pauvreté recule
En effet, les chiffres ressortant des différentes enquêtes révèlent que le nombre de pauvres a connu une baisse relativement accélérée passant de 823 mille en 1980 à 399 mille en 2004 contre 376 mille personnes vivant toujours en dessous du seuil de pauvreté en Tunisie en 2007. Toujours est-il qu'il faut établir les critères de la pauvreté qui doivent changer d'une époque à une autre, d'une région à une autre et d'un pays et à un autre. La pauvreté des années soixante du siècle dernier en Tunisie n'est pas celle du 21ème siècle : la conjoncture économique et sociale change et les critères aussi.
Nonobstant cela, la pauvreté reste l'une des causes de la mendicité des personnes âgées en Tunisie. Ces personnes sont soit abandonnées par leurs enfants, soit ne bénéficient pas d'une aide quelconque ou n'ont pas de revenus permanents. Pris sous cet angle, on peut parler d'une mendicité de nécessité, devenue la seule activité possible pour ces gens pour survivre. Mais cela n'empêche que parmi la population de ces mendiants, on peut relever l'existence de deux autres niveaux de mendicité : la mendicité professionnelle, lucrative, considérée comme un métier régulier et la mendicité organisée qui exploite enfants, personnes âgées ou handicapées et régie par des réseaux d'arnaques. Ces derniers n'échappent pas à la justice au cas où ils seraient arrêtés en flagrant délit. Mais ils sont souvent des récidivistes.


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