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Pour que la Tunisie se remette sérieusement au travail
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 04 - 2015

Agir avec fermeté et au besoin...sévir avant qu'il ne soit trop tard (suite & fin)
Par Boubaker BENKRAIEM *
Parallèlement aux mesures citées dans la première partie de cet article, d'autres questions, non moins importantes, et qui préoccupent nos concitoyens, doivent être mentionnées en vue d'être résolues, et j'en citerai les suivantes:
5- Le coût du couffin : en effet, la première préoccupation de nos concitoyens, toutes classes sociales confondues, est le coût du « couffin » de la ménagère qui a doublé ou même triplé par rapport à 2010. Ceci est dû non seulement aux exportations frauduleuses vers la Libye, mais encore au comportement des spéculateurs qui font saigner, sans aucun scrupule, le pauvre consommateur. C'est une priorité nationale que de mettre fin à cette situation désastreuse et tous les moyens de contrôle doivent être utilisés et renforcés pour ramener les prix à leur juste valeur.
6- La corruption : ce mal existe dans la plupart des pays selon des degrés divers. Insignifiant lorsqu'ils ne concernent que des marginaux, il devient sérieux et grave lorsqu'il s'enracine dans la classe moyenne de la société. Il est dangereux quand il s'amplifie et devient incontrôlable car il touche aux fondements du système économique du pays. Autant son éradication est urgente, autant elle est difficile car comme une tumeur, ses métastases se développent rapidement pour toucher tout le corps. Aussi, le meilleur moyen de le vaincre est la chirurgie, en sanctionnant, pour l'exemple et très sévèrement, quelques corrupteurs et corrompus.
7- Les revenants des foyers du terrorisme : certains de nos jeunes compatriotes partis guerroyer un peu partout ont pu revenir et rentrer, clandestinement, en Tunisie. Mais qu'ils soient avec Daech, en Syrie, au Mali ou ailleurs, la guerre finira un jour et nombreux parmi les survivants voudront et tenteront de rentrer chez eux ; d'autres s'infiltreront pour continuer leurs activités terroristes dans le pays. Sommes-nous prêts à les accueillir ? Que ferons-nous alors de ces jeunes, ces jeunes à la gâchette facile qui ont vécu une période plus ou moins longue en train de tuer, n'appliquant ni lois ni règles, s'étant habitués à une situation de désordre, de guerre et de conquête, intéressés uniquement par la «ghanima» qui leur a été promise. Aussi, il s'agit d'un sujet sérieux qui ne peut être négligé par les pouvoirs publics qui doivent s'y préparer, très sérieusement, avant qu'il ne soit trop tard. Ces jeunes, quelle que soit la durée de leur séjour à l'étranger, en train de se battre pour une cause inexplicable et incompréhensible, ainsi que tous ceux qui les ont recrutés, convaincus et entraînés (intermédiaires et imams) et qui n'ont jamais été inquiétés, doivent, d'abord, répondre devant la justice de leurs faits et actes. D'autre part, ceux parmi eux qui n'ont pas encore trente-cinq ans et qui n'ont pas de sang sur les mains, doivent être, immédiatement et après les procédures d'enquête d'usage, mobilisés pour être en règle vis-à-vis du service national et pour une reprise en main salvatrice et d'une rééducation adéquate. Le reste suivra selon les résultats obtenus.
8- La réforme de la fiscalité : il est urgent de réviser la liste des professions qui, il y a 50 ans, étaient considérées comme occasionnelles ou très peu rentables telles que vendeurs de fruits secs, de casse-croutes, gargotiers, etc. , et payaient au fisc un impôt forfaitaire insignifiant. Alors que maintenant ces professions rapportent gros et ont permis à leurs propriétaires de devenir des richards, il y a lieu de revoir leurs échelles de fiscalité pour une meilleure justice fiscale. D'autre part, les pratiquants de certaines professions libérales de haut niveau, et rapportant gros, doivent être moins égoïstes et davantage solidaires des classes moyennes et des smigards, et dans un élan de solidarité, ils proposent, eux-mêmes, la révision de leur assiette fiscale dans le bon sens, celui de la justice sociale car rien ne peut, maintenant, passer inaperçu et le peuple n'est plus aveugle.
9- La propreté de l'environnement: comme mes concitoyens, je suis malheureux de vivre et de revoir, quotidiennement, le spectacle désolant et affligeant qui dure depuis des années et qui ne fait honneur ni à notre culture, ni à notre religion, ni à notre passé et encore moins à notre présent. Je suis triste de voir mon pays dans cet état d'insalubrité et de malpropreté, nous qui étions, par le passé récent, cités en exemple dans tous les domaines et qui avions mérité l'admiration de nos visiteurs venus des quatre coins du monde. Je suis triste de constater que mon pays, jadis exemple et modèle, se résigne à admettre et accepter cette fatalité, voire cette malédiction qu'il ne mérite nullement. Est-ce que nous ne sommes pas capables de commander nos hommes, ce personnel des voiries chargé de cette mission, ceux-là mêmes qui ont vu, après la révolution, une remarquable amélioration de leur situation matérielle et qui prennent maintenant le pays en otage sans que cela ne dérange personne ? Où allons-nous encore ? Que font les syndicats et pourquoi ne jouent-ils pas leur rôle d'encadrement? Comment notre pays peut-il encore supporter ces saletés génératrices de tout genre de fléaux sanitaires, alors que la saison touristique est pour demain ? Comment les partis politiques, qu'ils soient de gauche, du centre, de droite ou islamiste et les élus du peuple, ne se sont pas mobilisés pour que cette question soit définitivement réglée ? C'est une honte pour tous les Tunisiens ; c'est une honte pour la révolution ; c'est une honte pour les gouvernants ; c'est une honte pour nous tous et encore davantage pour les responsables de la chose publique, eux qui ont accepté de servir ce pays qui mérite mieux. D'autre part, y a-t-il lieu de signaler le manque de civilité de certains de nos concitoyens qui salissent et déposent les détritus là où il ne faut pas.
10- Rétablir l'excellente administration : l'administration tunisienne, qui a toujours été le fleuron de notre réussite, était renommée pour ses compétences, son efficacité, son sérieux et son patriotisme. Elle était reconnue par la qualité de ses cadres et nous étions fiers que durant les premiers mois de la révolution de la liberté et de la dignité, et alors que le gouvernement appliquait la politique de l'autruche, notre pays a continué à vivre normalement parce que l'Etat était debout et présent grâce à notre brillante administration qui a tout fait pour que le Tunisien, où qu'il soit, continue à recevoir sa paie ou sa pension, que les supermarchés soient ravitaillés régulièrement et que les établissements nationaux et régionaux continuent à offrir leurs services à la population. Cela dura quelques mois, jusqu'à l'arrivée du premier gouvernement de la Troïka qui procéda au remplacement de ces hauts cadres et ce fut le déclin de notre brillante administration. Cela a été amplifié par le recrutement de plusieurs milliers de partisans qui, sans connaissance, sans expérience et sans aucune formation, se sont agglutinés dans les bureaux dans le seul but de recevoir un bon salaire. Quand on voit le niveau actuel de notre administration, quand on constate les fréquences de l'absentéisme de ses personnels, absentéisme qui touche toutes les catégories des personnels (cadres et agents), quand on remarque l'inexistence d'une direction efficace et responsable, l'on comprend pourquoi le citoyen perd autant de temps pour être servi et pourquoi notre pays est tombé aussi bas. Il y a lieu de reprendre tout cela, de faire des audits, de passer des examens et de ne garder, parmi ces recrutés, que ceux qui le méritent. Une reprise en main salutaire est indispensable et la notion de sanctions, avec ses récompenses et ses punitions, doit être introduite et appliquée très sérieusement. D'autre part, la gangrène de la corruption, ce mal qui s'enracine malheureusement et de plus en plus dans la société, toucherait aussi ce corps important qui gère le pays. MM. les ministres, les directeurs généraux et les directeurs de tous les départements ministériels et des directions régionales sont priés de prendre le taureau par les cornes et chaque responsable doit sévir pour endiguer et réprimer cet absentéisme généralisé et combattre ce fléau représenté par la corruption, ce fléau qui n'incitera ni nationaux ni étrangers à investir dans notre pays. Absentéisme et corruption sont les pires ennemis du développement et font saigner le pays et rajouter aux difficultés quotidiennes de nos concitoyens. D'autre part, nous avons grandement besoin de rappeler les grands commis de l'Etat, ceux-là mêmes qui ont tenu le gouvernail, durant presque toute l'année 2011, et ont permis au pays de ne pas s'effondrer et qui ont été mis d'office à la retraite, et remplacés par des partisans incompétents et incapables. Leur rappel servirait le pays en vue de remettre les pendules à l'heure, corriger toutes les gaffes commises et supprimer toutes ces nouvelles mauvaises habitudes acquises. Là aussi, le gouvernement doit sévir parce qu'il risque d'être débordé et à ce moment-là, il sera trop tard!
11- Le Tunisien et le travail : la révolution a drôlement changé le caractère et le comportement du jeune Tunisien qui est devenu un autre homme : agressif, paresseux, peu travailleur, égoïste, blasé, arrogant, insolent, provoquant, violent ( il n'y a qu'à voir le déroulement des compétitions sportives et les dégâts qui en résultent !!!), hargneux et partisan du moindre effort. On est loin de ces jeunes qui ont fait et réussi la révolution de la liberté et de la dignité et là aussi un énorme effort pédagogique doit être effectué pour leur insuffler le goût du travail, la discipline, la correction, le respect des autres et... du sens interdit. L'application de la loi par rapport au service national rendrait à ces jeunes et à la patrie le plus grand bienfait et en ferait des hommes mûrs et responsables. C'est tout simplement une question de volonté politique.
12- De la bonne gouvernance: les gouvernements de la Troïka qui, avec une facilité déconcertante, et sans se soucier d'avoir les recettes financières suffisantes et sans que personne ne s'en inquiète, à l'exception de quelques experts financiers qui ont crié au scandale, ont fait passer le budget de l'Etat de 19.000 milliards de dinars avant la révolution à 29.000 milliards de dinars, c'est-à-dire avec une augmentation de 50% en seulement deux à trois ans. N'ayant découvert ni mine d'or, ni puits de pétrole, cette augmentation, que personne ne sait à quoi elle sert ou elle a servi puisque nous n'avons construit ni usine de production électrique nucléaire, ni grands barrages, ni des centaines de kilomètres d'autoroutes, ne peut provenir, les recettes financières nationales (impôt direct et indirect + aides diverses) ne pouvant fournir que près de 20.000 milliards de dinars, que d'emprunts de l'étranger et l'avenir de nos petits enfants est bel et bien compromis alors qu'il l'est déjà. La seule explication que certains experts ont donnée à ce moment-là, est que cette invraisemblable augmentation (50% en une très courte période) a servi au recrutement de quelques dizaines de milliers de partisans injectés dans la Fonction publique qui n'en avait aucunement besoin. Mais ce qui est bizarre et même inquiétant, c'est qu'aucun responsable politique ou média n'a relevé les faits, ne s'en est inquiété et aucun des gouvernements post Troika n'a signalé cette très importante augmentation du budget de l'Etat dont l'équilibre entre recettes et dépenses ne pourrait se réaliser qu'en quémandant, chaque année, à gauche et à droite, quelque 7000 milliards D pour boucler l'année et cela va continuer durant très longtemps. Ceux qui sont à l'origine de cette incroyable décision, de cette bavure, ont-ils pensé qu'en procédant de la sorte ils ont condamné le pays à ne plus réserver une part importante du budget aux projets d'investissement des régions frontalières ? Doit-on garder tout ce beau monde dont le manque de connaissances, l'inefficacité et l'inexpérience sont flagrants et qui représente un lourd fardeau pour les finances du pays ? Imaginez, un instant, que cette augmentation du budget (10.000 milliards D/ an x 4 ans) ait été investie dans des projets de développement dans les régions de l'intérieur, comment serait devenue la Tunisie ? (rêvons Messieurs-dames.....rêvons, c'est gratuit).
Notre pays a besoin de gouvernants déterminés et surtout courageux et pédagogues pour prendre les mesures audacieuses nécessitées par la situation, appliquer les réformes salvatrices et les faire accepter par les citoyens. Celles-ci sont nécessaires pour une meilleure justice sociale et pour la satisfaction des attentes des couches défavorisées telles que le coût du couffin de la ménagère pour qu'il redevienne supportable ainsi qu'un meilleur environnement de nos villes et de nos villages dont la propreté et l'hygiène laissent à désirer. Le vœu de tous les Tunisiens est l'éradication du terrorisme, de la contrebande et autant que possible de la corruption, la disparition des passe-droits (marchés parallèles- trottoirs occupés- kiosques installés pêle-mêle- constructions anarchiques, etc.), la diminution du chômage pour que la classe moyenne qui représente le dynamisme d'un pays en développement reprenne confiance en l'avenir du pays et continue, comme elle l'a toujours été, à constituer notre force et notre richesse.
Que Dieu veille sur la Tunisie Eternelle.
B.B.
* Ancien cadre supérieur, ancien auditeur de l'IDN


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