La Tunisie a opté pour le développement de l'économie verte en impliquant toutes les entreprises qui sont appelées à introduire les technologies propres et à éliminer les déchets à la source pour garantir de meilleures performances et une protection de l'environnement. «L'économie verte en Afrique pour un développement durable et l'éradication de la pauvreté» a été le thème d'une conférence qui a eu lieu récemment au Centre international des technologies de l'environnement de Tunis (Citet), organisée en collaboration avec l'Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (Ifdd), l'Université Senghor USA et l'Observatoire du Sahara et du Sahel (Oss). Un défi a été lancé au niveau mondial en vue de favoriser l'économie verte en impliquant les pays africains francophones. Le processus d'instauration de l'économie verte s'étendra de 2015 à 2018. La situation environnementale est considérée dans le continent africain, actuellement, comme alarmante. A cela, il faut ajouter une crise économique et financière qui fait que l'instauration d'une économie verte est un défi assez difficile à relever. L'économie n'est pas prémunie contre les risques à moyen et long terme. A l'origine de cette crise, un modèle économique désuet et des changements climatiques qui aggravent davantage la situation. D'où la nécessité de prendre en considération, dans le nouvel ordre économique, les contraintes écologiques. Intégrer la durabilité dans les entreprises La Tunisie a accumulé durant des années de l'expérience en matière de développement durable au sein des entreprises à la faveur de certaines actions menées avec succès. Plusieurs programmes sectoriels ont pris en compte l'aspect environnement. Ainsi, le programme national de mise à niveau industrielle comporte, dès la phase de diagnostic des entreprises, une évaluation du volet environnemental. Un autre programme non moins important, en l'occurrence celui qui est réservé à la mise à niveau environnementale, réalisé par le Citet, a concilié les performances et la rentabilité de l'entreprise et le développement durable. Quant à la stratégie nationale de développement durable, elle a identifié 9 défis à relever et a proposé des orientations à concrétiser. Les stratégies sectorielles élaborées visent à adapter les différentes activités au changement climatique. Les principaux enjeux ainsi que les positions à adopter ont été également définis. Notre pays a ratifié, de même, des conventions internationales et des résolutions émanant de la conférence des Nations unies de Rio+20. Dernièrement, lors des assises nationales du développement durable, le point sur toutes les problématiques environnementales a été fait par les experts. Des observations ont été adressées aux décideurs et aux intervenants concernés pour qu'ils agissent dans le bon sens. Les enjeux constatés tant sur le plan national qu'international – comme le changement climatique et les problèmes conjoncturels – sont pris en compte lors de l'élaboration des orientations futures. Les objectifs étant clairs et précis, il ne reste qu'à définir les actions à réaliser en mettant en place un dispositif de mise en œuvre ainsi qu'un mécanisme de suivi et d'évaluation. Il est nécessaire d'avoir des projets concrets à réaliser et un dispositif de bonne gouvernance qui permet de les piloter de façon cohérente et efficiente en conciliant les approches sectorielles avec les problématiques transversales. Il faut impliquer aussi tous les acteurs concernés. La Tunisie a donc opté pour l'économie verte à instaurer sur la base d'une démarche de développement durable. Les progrès accomplis seront mesurés au fur et à mesure. Par ailleurs, et au niveau de l'Afrique, un nouvel ordre économique constitue un impératif pour les années à venir. Celui-ci doit tenir compte, cependant, d'un développement durable et équitable en Afrique francophone. La situation actuelle se caractérise aussi par une faible diversification des économies, ce qui les rend vulnérables face aux chocs internes et externes. Le taux de chômage ne cesse de s'aggraver alors que les inégalités sociales ne trouvent pas de solutions radicales. Pire, la région connaît un épuisement des ressources naturelles et une dégradation constante de l'environnement. Il est temps de mettre en pratique les solutions identifiées pour relever les défis sur la base d'un nouveau modèle de développement orienté vers l'économie verte. La réussite d'un modèle basé sur les technologies propres a été démontrée par plusieurs études élaborées par les institutions internationales comme la Banque africaine de développement, le Fonds mondial de l'alimentation, ainsi que l'Ocde, l'OIT, le Pnue, les CEA. Le processus d'instauration d'une économie verte viable comporte certaines composantes essentielles comme la sensibilisation, la formation et le renforcement des capacités, l'accompagnement et l'encadrement, ainsi que la communication. Pour concrétiser ce projet d'envergure, il est indispensable d'avoir une vision claire, une volonté politique, un engagement et des moyens de travail suffisants. L'économie verte permet de produire, de transporter, de consommer selon un mode plus propre et rationnel. Ce type d'économie peut constituer un vrai levier de croissance.