Najah Dali note que l'intégration et la mise en œuvre des concepts de développement durable dans les politiques, stratégies et programmes de développement sectoriels représentent l'un des défis majeurs auxquels le monde fait face actuellement, d'autant que ces concepts émanent d'une vision globale des droits de l'Homme, dont le droit à l'emploi, à la santé, à l'éducation, au logement décent, à la sécurité et à la vie dans un environnement sain. L'élimination des causes de la pauvreté et l'amélioration des conditions de vie des citoyens, le renforcement de la Recherche et le Développement dans le domaine de la protection de l'environnement, l'innovation technologique et le transfert des techniques avancées et propres, la maîtrise de la gestion des ressources naturelles et la protection de l'environnement sont des priorités et des conditions du développement durable sur lesquelles la Tunisie s'est fermement engagée, avec le soutien et le partenariat des différents acteurs dont notamment les ingénieurs.
Une politique environnementale basée sur le développement durable doit viser plus particulièrement la lutte contre les causes et les signes de la pauvreté et de l'indigence, en apportant une aide soutenue aux catégories sociales défavorisées et les plus exposées aux risques d'exclusion et de marginalisation.
Najeh Dali rappelle les bases « L'Agenda 21 » des Nations Unies qui mettent en valeur qu'un des rôles de la science est de fournir des informations sûres en vue de formuler des choix politiques mieux étayés et d'intégrer plus efficacement le développement durable dans l'ensemble de processus de décision. Pour satisfaire cette exigence, il est indispensable de promouvoir l'intelligence des questions scientifiques, d'améliorer les évaluations scientifiques à long terme et de renforcer les capacités scientifiques.
En outre, la promotion de la recherche scientifique dans le domaine de l'environnement et de la conservation des ressources naturelles, doit être intégré de façon efficace au niveau de l'enseignement et doter les laboratoires de recherches pour suivre les nouvelles technologies propres et notamment en matière de traitement et recyclage des déchets liquides et solides, biogaz, de mangement environnementale, d'énergies renouvelables,… .
De ce fait, plusieurs laboratoires sont appelés à s'orienter davantage vers les problèmes environnementaux au sein de certains établissements publics de recherche et des établissements d'enseignement supérieur.
Ces structures, ont les capacités et le savoir-faire technologique qui peuvent leur permettre de maîtriser des processus de production, de conversion ou de contrôle de haute technologie.
Comme stipulé dans « l'Agenda 21 » des Nations Unies, le développement ne peut être durable que si tous les pays accèdent à des technologies efficaces et respectueuses de l'environnement. Ils doivent disposer non seulement des équipements mais également du savoir, des services, des infrastructures et des compétences requises pour leur utilisation.
La Tunisie est amenée plus que jamais à déployer plus d'effort pour adopter un profil de développement durable favorisant le transfert des technologies propres. Un certain nombre de mesures institutionnelles, réglementaires et financières visant le transfert des technologies propres sont à prévoir dans les programmes de développement.
La mise en œuvre de la politique de transfert des technologies propres favorisant le développement durable, consiste d'après Dali Najeh, plus particulièrement à promouvoir le savoir, les connaissances, ainsi que les technologies de l'environnement, au service du développement durable. Ses objectifs tournent autour de cinq axes essentiels : 1) améliorer le transfert du savoir, des connaissances et des technologies dans le domaine de l'environnement, en Tunisie, en Afrique et dans la région méditerranéenne; 2) développer, adapter, et promouvoir de nouvelles techniques et technologies de l'environnement; 3) promouvoir les initiatives de recherche à caractère industriel, en matière de protection de l'environnement; 4) améliorer la gestion de l'environnement, dans tous les domaines, par le biais de programmes de formation appropriés; 5) construire des relations durables de partenariat entre toutes les institutions et personnes intéressées par la protection de l'environnement (services gouvernementaux, communauté scientifique, chercheurs, entreprises privées, etc.).
Pour le renforcement du cadre institutionnel et législatif : Il importe de noter l'importance d'achever dans les meilleurs délais, le code de l'environnement pour rassembler les textes et les lois relatives à l'environnement et les renforcer davantage et éliminer l'ambigüité qui existe au niveau de l'application de certains d'elles en identifiant clairement les structures responsables de ces actions.
Aussi, probablement une nouvelle réorganisation institutionnelle est nécessaire pour suivre l'évolution nationale et internationale en matière d'environnement et de développement durable dont les domaines de la gestion de la pollution industrielle, les forêts, les énergies renouvelables, le contrôle sanitaire… En tout ca il y a une place à la réflexion à ce sujet. Une coordination entre les différentes structures est nécessaire à cet effet.
La commission nationale de développement durable (CNDD) qui a été créée en 1995 en la l'actualisant, et/ou la réorganisant et élargir sa composition pour contenir toutes les sensibilités en la matière pourrait constituée une plateforme de coordination et d'orientation.
Pour mieux assister les collectivités locales, l'actualisation et la mise en œuvre des vraies d'agendas 21 locaux pourrait dynamiser l'environnement à l'échelle régionale et locale.
Finalement la mise en œuvre et le suivi des indicateurs de l'état de l'environnement à l'échelle nationale et régionale est la pierre angulaire sur laquelle le décideur doit s'appuyer pour ajuster et évaluer les stratégies de protection de l'environnement et du développement durable.
Au niveau de la planification, Dali Najeh précise que les stratégies élaborées en matière de changements climatiques, biodiversité, désertification, technologies propres, mise à niveau environnementale et autres devraient être renforcer pour descendre à l'échelle locale et notamment pour les zones défavorisées pour rattraper le niveau national en matière d'indicateurs environnementaux et d'une façon générale de développement durable.
Un point crucial est à retenir au niveau de la planification c'est la question de l'aménagement du territoire car il constitue le fondement même du développement durable.
Parmi les instruments réglementaires à renforcer on cite
- l'obligation des études d'impact sur l'environnement. L'instauration d'un système de contrôle en réalisant des inspections planifiées et instantanées. Mise en place des sanctions pénales, civiles et administratives suite à une atteinte à l'environnement.
Ces instruments réglementaires doivent être accompagnés par la mise en place d'un dispositif d'incitations et d'encouragements tels que le Code des Incitations pour les Investissements, le Fonds de Dépollution, etc.
Finalement, il est évident sans une vraie participation du citoyen et des ONG cette politique ne pourrait pas réussir. Les ONG pourraient aider énormément pour sensibiliser le citoyen et lui inculquer la notion que l'environnement et pour lui et que le développement durable c'est l'avenir de ses enfants. On n'hérite pas la Terre de nos parents on l'empreinte de nos enfants.
Il est évident que cette note est incomplète et elle a abordé la notion de développement que façon sommaire et ce pour laisser la place à chacun d'entre nous de réagir et de réfléchir sur cette question cruciale surtout à la veille de l'organisation du sommet mondial sur le développement durable qui va ce tenir en 2012 au Brésil dont lui a choisi comme thème principale l'économie verte et la croissance verte.