«Le site de Sfax se trouve dans un état insatisfaisant, l'infrastructure est au-dessous des attentes... Le site ne dispose que d'un seul stade construit en 1934 et d'une capacité de 10.000 spectateurs uniquement», c'est ainsi que le ministre de la Jeunesse et des Sports, Meher Ben Dhia, décrit la ville de Sfax devant 131 députés. Pourtant, la ville est en campagne depuis le 15 mai pour l'organisation des prestigieux Jeux méditerranéens en 2021 dont les retombées sont importantes pour le pays organisateur. C'est donc ainsi, avec une mine pessimiste et une mise à mort en direct à la télévision, que le ministre de la Jeunesse et des Sports a donné hier plus d'un argument à la ville algérienne d'Oran, concurrente de Sfax. On ne pouvait pas mieux s'y prendre si on voulait faire perdre la ville de Sfax. Pourtant la députée Kalthoum Badredddine, à l'origine de la question adressée au ministre, espérait, semble-t-il, un engagement du gouvernement à aller jusqu'au bout de la compétition contre la ville d'Oran. Mais ce n'est qu'au bout d'une véritable cascade de critiques à l'égard de la capitale du Sud que le ministre de la Jeunesse et des Sports a affirmé «la détermination de la Tunisie à essayer de remporter l'organisation des Jeux méditerranéens en 2021». Le ministre s'est dans le même temps engagé à «développer le site de Sfax indépendamment du résultat». «C'est désolant de voir que la deuxième ville du pays n'a ni infrastructures, ni routes, ni suffisamment de restaurants touristiques. La ville ne dispose pas d'hôtels capables d'accueillir les délégations», il ne manquait plus au ministre que de citer Pierre de Coubertin: «L'important c'est de participer». En 2013, le gouvernement Mehdi Jomaâ a officiellement présenté la candidature de Sfax à travers le Comité national olympique. Une délégation s'est déjà rendue au site et a noté les forces et les faiblesses de la candidature de la ville de Sfax. Mais l'aveu en direct à la télévision de défaillances de l'infrastructure pourrait priver Sfax de l'organisation des Jeux méditerranéens en faveur d'Oran. Une maladresse d'un ministre qui croyait peut-être bien faire.