Est-ce partie remise, et les Israéliens seront-ils appelés prématurément aux urnes pour voter une fois de plus à des élections législatives anticipées? En effet, la formation à Jérusalem de la coalition et du gouvernement a été menée de façon maladroite dès le début des négociations avec les partenaires logiques. La fragilité de cette coalition hétérogène provient également de contradictions tant idéologiques que personnelles entre partis et entre députés. Deux partis ultrareligieux se détestent mutuellement, ainsi que le parti nationaliste religieux Le Foyer Juif, dont le chef Naphtali Bennett, ministre de l'Education, a par ailleurs une aversion pour Nethanyahu, lequel lui rend le même sentiment.Grande inconnue également concernant l'efficacité d'un gouvernement dont trois portefeuilles importants sont détenus par le Premier ministre Nethanyahu: les Affaires étrangères, la Santé et les Télécommunications. Serait-il en mesure de dominer toutes ces fonctions?Par ailleurs, certaines nominations semblent contraires à la logique, tel le portefeuille de la Culture confié à Miri Regev, laquelle s'était surtout distinguée par son comportement vulgaire et vociférant. En effet, le coût total des accords et marchandages de coalition s'élève à plus de 6 milliards de Shekels (environ 1.4 milliard d'euros). Donc, trois fois plus que pour le gouvernement précédent.Si par chance cette coalition réussit à se maintenir, ce serait en grande partie grâce à la volonté des députés de conserver les avantages de leur fonction. Gil Kessary (The Huffington Post) Palmyre, symbole de l'impuissance Il fut un temps où Palmyre était un symbole de puissance. Puissance économique pour cette oasis caravanière, du premier au troisième siècle, grâce au commerce d'épices, de soie, d'ivoire... En ce temps-là, les Palmyrois voyageaient du Golfe à l'Euphrate, jusqu'à l'Egypte et l'Inde. Puissance culturelle pour cette ville au carrefour des mondes et des civilisations, réalisation unique, car recelant en ses pierres la fusion de l'art gréco-romain, des pratiques autochtones et d'influences perses. Puissance politique quand Zénobie dirigea, à partir de Palmyre, un empire s'étendant sur la Syrie, une partie de l'Egypte, jusqu'aux frontières de l'Asie mineure. Ville dont la résonance dépasse le temps de sa splendeur, puisque Palmyre eut une influence décisive sur le renouveau ultérieur des styles d'architecture classiques et de l'urbanisme en Occident, rappelle l'Unesco, qui a inscrit la cité au patrimoine mondial de l'humanité. Aujourd'hui, les jihadistes de l'organisation de l'Etat islamique sont aux portes de Palmyre. La directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, multiplie jusque dans nos colonnes les appels à sauver « ce trésor irremplaçable pour le peuple syrien et pour le monde ». Des mots pas plus suivis d'actes qu'à Ninive, Nimrod, Hatra, Khorsabad, Tombouctou, Bamyan... Dans leur avancée vers Palmyre, les jihadistes de l'EI ont perpétué de nouveaux massacres, exécutant des dizaines de civils, dont neuf enfants, accusés de « collaboration avec le régime. Des morts qui vont venir gonfler un peu plus encore le terrible bilan de quatre ans d'une guerre à laquelle le monde ne sait comment, ne peut, ne veut, vraiment mettre fin. Il fut un temps où Palmyre était un symbole de puissance. Aujourd'hui, elle n'en finit plus de nous rappeler notre impuissance. Emilie Sueur (L'Orient le Jour) Conversations fantasmagoriques entre un père et sa fille Michel Richard, directeur délégué de la rédaction du «Point», imagine le dialogue qui a précédé la crise entre Marine et Jean-Marie Le Pen. - Bon, alors, Marine, qu'est-ce que je peux faire pour t'aider? - Papa, tu as déjà fait tellement ! - Jamais assez, jamais assez. Sinon, autant mourir, hein? - Et si je relançais un petit paquet de provocations dont j'ai le secret? - Mais non, tu vas te faire du mal. Raviver les polémiques, la Seconde Guerre mondiale, Pétain, les chambres à gaz... Tout ce qui te vieillit et qui, moi, ne me concerne pas. - Excellent, justement ! Les loups vont hurler, s'en prendre à mes mollets, m'attaquer à la gorge. Une sorte d'hallali... Tout ce que j'aime. - Et moi, je devrai te désavouer. - Mais c'est le but, Marine. Voilà ce que je peux faire pour toi : t'obliger, non pas simplement à me désavouer, mais à me tuer plus que tu ne l'as déjà fait. Te forcer à m'achever. Sacrifier ton propre père à l'intérêt du Front national. C'est magnifique, Marine ! C'est biblique. - C'est cornélien. - Juste ce qu'il nous faut. Il faut au FN de la dédiabolisation? Quoi de mieux que de m'excommunier, de me confondre, de me pourfendre ? Un Le Pen chassé par une Le Pen... J'en lirais bien six cents pages s'il existait encore un vrai écrivain français. - C'est vraiment ce que tu veux, que je te renie, publiquement, cruellement? - Va, frappe-moi. Il faut grandir. (Les deux personnages se séparent sans s'embrasser.) Michel Richard (Le Point) Un accord qui ouvre le champ des possibles en Iran Avant tout, la conclusion d'un accord sur le programme nucléaire iranien représente une victoire pour Téhéran. Certes, le régime a dû reculer sur certains points auparavant présentés comme non négociables : le nombre de centrifugeuses et le taux d'enrichissement de l'uranium. Mais il obtient en échange le statut d'interlocuteur reconnu de l'Occident, en particulier des Etats-Unis. La République islamique voit ainsi se dessiner la perspective de nouvelles coopérations avec ses détracteurs d'hier, d'abord sur le plan économique puis, peut-être, à plus long terme, dans les domaines militaire et politique. Et cela même si rien n'est encore joué et si des divergences majeures subsistent quant à l'interprétation de l'accord de Lausanne, notamment en ce qui concerne le rythme auquel les sanctions seront levées.Contrairement à ce que l'on pouvait attendre, l'accord transitoire n'a pas suscité une grande euphorie chez les dirigeants iraniens : ils ont fait preuve de retenue sans pour autant cacher leur satisfaction. Du commandant des gardiens de la révolution au chef d'état-major en passant par le président du Parlement, M. Ali Larijani, les hauts responsables de l'Etat ont tous rendu un hommage appuyé aux négociateurs. Le Guide suprême, Ali Khamenei, a pris position assez tardivement en estimant que « le texte de Lausanne ne garantit pas forcément un accord définitif» et que les Iraniens «n'ont pas à s'emporter ou à se féliciter». Ses propos sonnent comme une mise en garde pour la suite. Mais ils ne doivent pas faire oublier qu'il a lui-même facilité cette issue en permettant aux négociateurs iraniens de faire des concessions. Au final, seules les factions les plus dures du régime, proches de l'ancien président Mahmoud Ahmadinejad et réunies autour d'un mouvement dit des «inquiets» (Delvapassan), ont exprimé leur opposition, reprochant à l'accord de ne pas défendre suffisamment l'intérêt national. Shervin Ahmadi (Le Monde diplomatique) Sarkozy sur Twitter 81 tweets, dont 3 vidéos et un retweet, 45 questions, deux émoticones... Nicolas Sarkozy a tenu vendredi à la mi-journée une séance de questions-réponses sur Twitter. Parmi ses interlocuteurs, tous n'étaient pas anonymes : Marion Bartoli, Maud Fontenoy et même Louis Sarkozy y sont allés de leur tweet. Durant ce chat sur Twitter, l'ex-président de la République a répondu à huit questions un peu plus personnelles. Parmi les anonymes se sont même glissés deux intervenants connus : son fils Louis Sarkozy et Marion Bartoli. La situation internationale a également été au cœur de cet échange sur Twitter. La Libye est revenue à plusieurs reprises au cœur des discussions. «Avez-vous un sentiment de culpabilité lorsque vous voyez le chaos dans lequel est plongée la Libye?», a demandé un twitto. Une question à laquelle Nicolas Sarkozy a répondu en quatre fois. «Le chaos ce n'est pas le départ de Kadhafi c'est l'inaction depuis 2012 (...) Non, je ne regrette pas Kadhafi. En revanche, je regrette que depuis 2012 on ait laissé complètement tomber la Libye», a-t-il argumenté. «Pensez-vous que l'instauration de la ‘‘démocratie'' en Libye soit une réussite?», a ajouté un autre utilisateur. «Ne soyez pas injuste, les premières élections en Libye, ce sont les démocrates qui les ont gagnées. La communauté internationale les a laissés seuls, le chaos est advenu», a répondu l'ancien chef de l'Etat. Il s'est aussi expliqué sur la visite de Kadhafi en France alors qu'il était à l'Elysée, après une question d'Aurélie Herbemont, journaliste à Europe 1. Certaines questions ont été l'occasion pour Nicolas Sarkozy de tacler ses adversaires politiques. La guerre entre Marine Le Pen et son père? «Pathétique», répond le patron de l'UMP. (...) Lors de ce premier rendez-vous Twitter, l'ancien chef de l'Etat n'a répondu à aucune question sur les affaires judicaires qui planent autour de lui parmi lesquelles l'affaire Karachi, l'arbitrage de Bernard Tapie, les soupçons de financement libyen, l'affaire Bettencourt ou celle concernant Bygmalion. Peut-être le fera-t-il lors des autres séances de questions-réponses? Dans une vidéo de remerciement postée à la fin, il a promis de réitérer l'exercice «le plus régulièrement possible» et «plusieurs fois dans l'année». Emilie Cabot (Le Journal du Dimanche)