Elle fait siens le présent et le réel pour exprimer son devenir plastique. Rym Karoui, qui expose régulièrement à la galerie Ammar Farhat, réinvestit ces mêmes cimaises pour nous présenter une nouvelle exposition pour le moins foisonnante et au titre éloquent «Invasion». Elle y propose 14 peintures (technique mixte) et autres 18 sculptures en résine et métal. La technique et l'univers sont les mêmes, devenus la signature de l'artiste: figures zoomorphes et autres anthropomorphes, stylisés, aux membres mous, élastiques et désarticulés, se déploient dans ses peintures, qu'elle a tendance à recouvrir d'une couche de résine. Elles semblent baigner dans un liquide amniotique, s'imbriquent en morceaux ou séquences graphiques où se mêlent des inscriptions ludiques et intrigantes dont seule l'artiste détient le secret (écritures automatiques ou suite de nombres, codes et symboles) pour raconter l'artiste et ses préoccupations, celles du quotidien, de l'actualité, d'un vivre maintenant qu'elle réinvestit, reformule à travers des scènes fantasques et oniriques. Elle fait siens le présent et le réel pour exprimer son devenir plastique. Une impression de mouvement et de vie émane de ses toiles aux couleurs flashy, criardes et vibrantes. Une vie qui ne semble pas suffire à certaines de ses figures, qui quittent leur liquide tonique, s'enrobant de cette couche de résine-placenta, débordent de la toile pour se réincarner en sculptures. Rappelons que l'artiste a fait ses études en France, à Marseille où elle a obtenu un diplôme national supérieur d'expression plastique. Des études enrichies par plusieurs stages dont un en sculpture à l'Ecole des beaux-arts de Paris et un autre en peinture à l‘Ecole des beaux-arts de Barcelone. En Tunisie, elle a exposé, entre autres, à «Mille Feuilles» (La Marsa), au Palais Kheireddine, et à la galerie El Marsa. Depuis 2002, elle expose à la galerie «De Griffon» d'Anvers et à la galerie «Arcima» à Paris.