Le chemin de Rio est bien long et tortueux, mais les Aiglons espèrent arriver, d'ici l'été 2016, à bon port Voir Rio et mourir! L'attrait des plages de Copacabana, du charme divin des filles d'Ipanema et du carnaval de la cité brésilienne n'est pas le seul à habiter aujourd'hui les internationaux olympiques. Il y a aussi — et surtout — les jeux d'été 2016 que les copains d'Adam Rejaïbi ne voudraient pour rien au monde manquer. Cela fait d'ailleurs un bon bail que la Tunisie rate ses rendez-vous avec les Olympiades, comme si la devise du Baron Pierre de Coubertin ne se reconnaissait plus dans l'esprit tourmenté de notre football d'aujourd'hui. De plus le niveau du tournoi de FB des JO devenant à chaque édition de plus en plus relevé, en tout cas pas, très loin de celui d'une Coupe du monde, l'élite nationale se voit condamnée à s'esquiver face à la fine fleur du continent au niveau de la catégorie d'âge des moins de 23 ans, là où la comparaison est trop souvent cruelle avec le Nigeria, le Cameroun, le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Sénégal... Y compris au palmarès, la présence aux Jeux de Rome (1960), de Séoul (1988) et d'Athènes (2004) place la Tunisie bien loin de l'Egypte (11 fois présente), du Nigeria (8 fois, médaille d'or en 1996), du Maroc (5 fois)... C'est dire qu'au moment de négocier le marathon olympique, l'équipe de Maher Kanzari sait parfaitement que ce n'est pas gagné d'avance. En plus de l'accès au 2e championnat CAF U23, prévu en République démocratique du Congo, aux côtés de sept autres heureux élus, il lui faudra dans un deuxième temps terminer dans les trois premiers si elle veut accéder directement aux J.O., sinon, prendre la 4e place afin de s'offrir une chance dans un match-barrage contre une sélection du continent asiatique. Tout un programme qui n'est toutefois pas pour rebuter un Maher Kanzari auteur, en 2007, en Corée du Sud, d'un joli parcours à la tête de la section cadets. Laquelle a été la première de l'histoire du football tunisien à passer le premier tour (la fameuse phase des poules) dans une coupe du monde, toutes catégories d'âge confondues. Les plus compétitifs Mais à chaque jour suffit sa peine, comme on dit. Le premier adversaire, le Soudan, est déjà un rival suffisamment compliqué à jouer, pouvant s'appuyer sur un cru de première qualité composé de joueurs venant d'Al Merrikh et d'Al Hilal, deux grosses écuries du football continental. Il vient tout droit d'Alger où il effectua son dernier stage précompétitif, avec à la clé un nul (1-1) obtenu lundi dernier devant les Olympiques algériens. Les Aiglons, qui ont disposé (2-0) la semaine dernière de la sélection amateur de Ligue 3 dans un test de préparation, possèdent au vrai une telle richesse que le staff technique ne manquera guère du fameux embarras du choix. Il lui faudra néanmoins fouiller dans ce large vivier les éléments capables d'évoluer dans l'esprit des Mousquetaires : «Un pour tous, tous pour un». Dans les bois, Seïf Lahouel, Charfi et Sabri Ben Hassen apportent des garanties certaines. L'arrière-garde possède en Machani, Meriah, Kchok, Abdi... des éléments performants, alors que, dans la ligne médiane, la concurrence bat son plein entre Naghmouchi, Darragi, Dhaouadi, Jelassi, Beguir, Chaâlali... Aux avant-postes, la qualité ne manque pas non plus avec le chef de file Adam Rejaïbi, souvent décisif au sein des moins de 23 ans malgré son passage à vide de cette fin de saison, et les Ounelli, Jaziri et les deux expatriés Hazem Haj Hassen (Bordeaux) et Ahmed Sasi (Hoffenheim). Priorité sera accordée aux plus compétitifs, à ceux qui bénéficient d'un temps de jeu intéressant, genre Meriah (CSS), Beguir (SG), Jelassi (ST), Chaâlali (EST), Ounelli (ESZ), Rejaïbi (CAB)... Par la voie de l'antichambre de la sélection «A», le football tunisien, blessé dans sa chair par les dernières contreperformances de ses clubs en coupes d'Afrique (brutale et traumatisante «disparition» de la ligue des champions), cherchera à rebondir. Il en a a priori les moyens.