Les visites organisées par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs) aux institutions et structures universitaires pour inspecter les conditions de travail, d'enseignement et de logement des étudiants ont constitué une occasion pour prendre connaissance d'une réalité qui diverge avec les concepts d'équité sociale, de développement régional et de valorisation du capital humain, de sorte que la création des universités et l'implantation des instituts supérieurs d'études technologiques sur tout le territoire tunisien n'ont pas répondu aux attentes du secteur scientifique et de la recherche concernant le rapprochement des services, la diversité des spécialités, la création d'opportunités d'emploi et l'encouragement à la mobilité d'enseignants et d'étudiants. En effet, la création d'institutions universitaires dans les régions intérieures sans les doter des ressources humaines et logistiques nécessaires, l'inadéquation des disciplines scientifiques avec les spécificités de chaque gouvernorat et la redondance de la même spécialité dans des institutions proches géographiquement ont provoqué une baisse significative de la fréquentation des étudiants, des enseignants et des chercheurs. De ce fait, et conscient de cette baisse, le Mesrs cherche des solutions urgentes et des efforts supplémentaires dans le cadre d'une approche cohérente et participative regroupant, ainsi, les différents acteurs et parties concernés pour que l'enseignement supérieur et la recherche scientifique jouent pleinement leur rôle en termes d'efficacité et d'influence positive. Dans ce contexte, et dans le cadre des orientations du gouvernement de M. Habib Essid pour la prochaine phase, la «Discrimination positive», parue en France depuis deux décennies et généralisée au début de ce siècle, peut être un pilier important et une solution possible pour la promotion des connaissances et de la recherche dans les régions internes du pays. Partant de ce principe (de «Discrimination positive»), qui constitue aussi une exigence des différentes structures syndicales et organisations régionales, le Mesrs, en train actuellement de réformer son système, peut accorder une forme de privilège, même à degrés, à certaines régions en leur permettant plusieurs actions préférentielles ou réalisations différentielles et qui concernent: - L'orientation des politiques de recrutement vers la réponse aux vrais besoins des institutions intérieures en matière d'enseignants et de corps administratif, technique et ouvrier, et l'amélioration de leur situation pour qu'ils s'installent dans ces régions. - La révision du processus de création de nouveaux établissements universitaires et pôles technologiques à travers des études de faisabilité et d'impact positif sur la région. - La création de «Pôles d'excellence» dans les régions en réfléchissant à : - Réviser certaines disciplines scientifiques et les modifier, si nécessaire, par d'autres qui correspondent aux spécificités et besoins de chaque région favorisant, ainsi, le développement et la productivité économique. - Regrouper des spécialités identiques dans des régions proches géographiquement. - Soutenir les échanges scientifiques et universitaires et l'ouverture d'horizons de partenariat avec les institutions universitaires étrangères spécialisées dans les domaines scientifiques et technologiques rentables. - Encourager la création d'unités et de laboratoires de recherche scientifique et technologique - Encourager la recherche pour le développement afin de renforcer l'ouverture de l'université sur l'environnement socioéconomique pour améliorer la qualité des produits et le soutien de l'innovation. (Bureau d'information et de communication Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique)