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Tunisie: Tout a changé ... alors pourquoi rien ne change
Publié dans Leaders le 13 - 01 - 2013

J'en veux au Jomhouri pour son élitisme, j'en veux au front populaire pour son opposition systématique, j'en veux au takatol parce qu'il a tourné le dos à sa famille démocrate, j'en veux au Massar pour son intellectualisme, j'en veux aux nationalistes arabes pour leur vision passéiste, j'en veux à Nida Tounes parce qu'il est un fourre-tout qui cacherait le pire en montrant le meilleur, j'en veux à Dostourna d'avoir exploité sa popularité citoyenne pour faire de la politique partisane, j'en veux aux indépendants pour leur égocentrisme mais tout ceci n'est rien face aux islamistes et leur traînée d'opportunistes qui nous méprisent et insultent notre intelligence.
Après nous avoir portés aux nues et applaudi notre courage, le monde nous a tourné le dos, surpris et déçu en voyant notre assemblée constituante remplie de têtes bigarrées qui semblent, elles-mêmes, étonnées de se retrouver là, ne sachant que faire ni que dire et se contentant de lever la main lorsque le monsieur du premier rang le fait. C'est que le monde avait longtemps cru à une exception tunisienne, celle d'un peuple éduqué, nourri à la fois de son identité séculaire et d'une modernité universelle, une étrange alchimie introduite grâce à la vision et l'intelligence d'un homme d'Etat, Bourguiba, qui a su trouver dans l'islam des cheiks de la Zitouna, les ressorts de la contemporanéité.

Mais les Tunisiens semblent condamnés à écrire leur histoire, non pas dans les palais du peuple mais dans la rue avec leurs larmes et leur sang. Les manifestations de toutes sortes se multiplient aussi bien du côté des pauvres et des sans emploi qui, ne voyant rien venir des promesses électorales, s'insurgent contre un Etat qui est demeuré trop centralisé, bureaucratisé et opaque, que du côté de la classe moyenne qui se révolte contre la cherté de la vie et le manque de sécurité. Quant aux intellectuels, ils dénoncent la nouvelle dictature islamique rampante, la violence de milices qui s'arment à tout va et les restrictions sournoises des libertés publiques et individuelles.

La liberté d'expression, bien qu'elle soit traversée de fissures, demeure cependant l'un des plus grands acquis de la révolution. Mais il est étrange de constater que malgré tous les scandales médiatiques, preuves à l'appui, qui touchent nombre de personnalités politiques de premier rang, le pouvoir en place ne s'ébranle pas pour autant, ce qui fait dire à certains que nous sommes passés de «Ferme ta gueule» à «Cause toujours» et d'autres de dire «Tout a changé mais rien n'a changé». Les divisions éclatent au grand jour, les débats peinent à prendre de la hauteur et virent à la bagarre de chiffonniers ou de hamam. On assiste alors à des scènes surréalistes d'un député, frère d'une ministre et du même parti qu'elle, s'avérer être son plus virulent critique lors de la séance de questions au gouvernement. Et un commentateur de sourire en imaginant le déjeuner de famille du week-end. Sur les plateaux de TV, un ministre reproche aux membres d'un parti adverse d'avoir volé les serviettes de l'hôtel où s'est tenu son meeting et un illuminé de la politique de la dernière heure se déclare pour le mariage avec les petites filles.

Ainsi va la vie, deux ans après une révolution qui se voulait pacifique et exemplaire et qui sombre dans la violence et la médiocrité. L'écriture de la constitution, qui ne devait pas durer plus d'une année et demi, s'enlise, la date des prochaines élections, seules garantes d'un système politique stable et durable, sont inconnues, la justice transitionnelle, qui devait tourner la page de la dictature et sceller la réconciliation nationale, est en panne, les indicateurs économiques sont au rouge et les institutions internationales semblent douter, de plus en plus, de la capacité de la Tunisie à s'en sortir … seule.

L'heure est grave, comme dirait l'autre, et l'union des forces démocrates se révèle, plus que jamais nécessaire et urgente. Il nous faut taire nos différences et nous rassembler car ce qui nous unit, l'amour de notre patrie, est bien plus fort que ce qui nous sépare. De Nida Tounes au Front populaire en passant par El Jomhouri et El Massar, formons une large coalition. Et pour sceller cette union, quoi de plus symbolique qu'un 14 janvier … 2013.


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