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Rachid Ammar, le général républicain
Publié dans Leaders le 25 - 06 - 2013

Jusque-là, le général de corps d'armée, Chef d'état-major interarmées Rachid Ammar était intervenu publiquement une seule fois, le 25 janvier 2011, 11 jours à peine après la révolution, devant les jeunes de la Kasbah I pour les exhorter à évacuer les lieux «afin de permettre au gouvernement de faire son travail» tout en se portant garant personnellement du succès de la révolution. Il ne sera pas entendu. S'il a décidé, aujourd'hui, de rompre le silence dans lequel il s'est muré depuis deux ans et demi, c'est qu'il avait des choses à dire aux Tunisiens.
Le choix de la date n'est pas fortuit : le 24 juin, date-anniversaire de la création de l'armée : «Ils étaient à peine 5000 hommes en 1957 lors du défilé organisé sur l'avenue Mohamed V à l'occasion du premier anniversaire de l'indépendance, se souvient-il, 1200 Tunisiens « transférés» de l'armée française, 1800 venus de l'armée beylicale et 800 spahis, le reste étant constitué de conscrits». Le choix de la chaîne (Ettounissia) et de l'émission (9 heures du soir), non plus : «j'ai apprécié votre position après les critiques qui m'ont été adressées», confiera le général à Ben Gharbia.
Pendant plus de trois heures, il se montrera tour à tour pathétique et froid, grave et ironique, émaillant ses réponses aux questions de Moez Ben Gharbia et Slaheddine El Jourchi de citations du Coran ou de proverbes du terroir. Il se présente d'abord, se définissant comme un patriote désintéressé «des Rachid Ammar, ça ne court pas les rues». Certains seront gênés par cette «immodestie». Heureusement, il aura l'occasion de se rattraper. Des révélations, il n'en sera pas avare, même si parfois il ne nous dit pas tout, secret défense oblige.
Le 14 janvier, après le départ de Ben Ali, «on» lui propose le poste de président de la République. Il refuse tout net. Un militaire ne doit pas faire de politique (cette phrase reviendra comme un leitmotiv dans sa bouche) mais il tapera du poing sur la table au point de se faire mal (la table était en marbre) pour que le président de l'Assemblée nationale de l'époque, Fouad Mebazaa, accepte le poste qui lui revenait de droit. Il évoquera longuement les évènements du Chaambi, « L'objectif des terroristes était de prendre le pouvoir », soutient-il. Il relèvera surtout les graves défaillances du renseignement « Le groupe a séjourné pendant un an au mont Chaambi, a mené ses préparatifs sans que personne n'en avise les autorités, ni les habitants des hameaux avoisinants, ni les gardes forestiers qui sont, précise t-il, un corps paramilitaire. Le renseignement est primordial dans ce genre de situation. C'est pourquoi, j'ai demandé à « Monsieur le président de la République » (tout au long de l'émission, il ne s'est jamais départi de ce ton respectueux quand il évoquait Moncef Marzouki ) de créer une agence nationale du renseignement ». C'est aussi lui qui a soufflé à Hamadi Jebali l'idée d'un gouvernement de technocrates au lendemain de l'assassinat de Chokri Belaïd. « Ce geste était l'acte de décès du régime. J'en étais convaincu. Hamadi Jebali aussi qui a tenu à ma présence au conseil des sages pour que je défende ma position ». Il a paru ulcéré par les critiques de Mohamed Abbou à son encontre, critiques qu'il a qualifiées «d'injustes, déplacées et dénuées de tout fondement ».
Puis arrive le moment fatidique. Le général semble ému, ses yeux, embués de larmes : « J'ai décidé de quitter l'armée. Il ne s'agit pas d'une démission. J'ai tout juste fait valoir mes droits à la retraite. J'ai atteint la limite d'âge en 2006. Et depuis, j'ai été reconduit dans mes fonctions. Je crois que le moment est venu de céder la place. J'ai présenté ma demande ce samedi 22 juin à « Monsieur le président de la république » qui l'a refusée, mais a dû finalement l'accepter devant mon insistance ».
Cette émission qui a certainement battu tous les records d'audience nous a permis de découvrir ce militaire légaliste, probe, plus que jamais attaché à la neutralité de l'armée. Une espèce rare sous nos latitudes d'autant plus que le 14 janvier, «le pouvoir n'était pas à prendre, mais à ramasser».
Reste à savoir si le général va se contenter d'une vie paisible de retraité ou s'il va se jeter à son tour dans l'arène politique. Beaucoup, en tout cas, pensent qu'il ne sera pas de trop compte tenu du triste spectacle que nous offre notre classe politique.

Tags : Rachid Ammar Tunisiens Ettounissia Slaheddine El Jourchi


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