Comment les pays arabes ont réagi à la destitution de Mohamed Morsi? En Tunisie, alors que les autorités continuent d'observer le silence, le bloc parlementaire d'Ennahdha a condamné "le coup d'état" et dénoncé les arrestations «arbitraires" des militants islamistes ainsi que la fermeture des chaînes de télévision proches dees islamistes, le président du mouvement, plus prudent, a ironisé sur «ces jeunes qui rêvent de transposer en Tunisie ce qui se passe en Egypte». «Ils sont en train de perdre leur temps», a-t-il soutenu. Il a appelé «le grand peuple d'Egypte à préserver sa révolution des divisions» et toutes les parties «à s'engager dans le dialogue entre elles afin d'explorer les points de convergence tout en respectant la légitimité électorale». Contre toute attente, l'Arabie saoudite a été la première à féliciter et en des termes particulièrement chaleureux le nouveau président intérimaire, Adly Mansour, suivie des autres pays du golfe à l'exception de Qatar. Cet Emirat, considéré comme l'un des plus fermes soutiens des islamistes dans la région, s'est contenté de rappeler par la voix du porte-parole du ministère des affaires étrangères qu'il « continuera à soutenir l'Egypte dans son rôle de leader des mondes arabe et musulman », tout en souhaitant «un renforcement de l'unité nationale des Egyptiens (...) dans le respect de l'esprit de la révolution du 25 janvier 2011 ». Il est à noter que les nouvelles autorités égyptiennes ont interrompu mercredi soir les transmissions de la chaîne Al Jazeera à partir du Caire et interpellé le personnel de son bureau.