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13 août : fête de la Tunisie !
Publié dans Leaders le 13 - 08 - 2013


Mère Tunisie...

Le 13 août est bien plus que la journée de la femme, c'est la fête de la Tunisie, ce pays où la femme, encore plus qu'ailleurs, est la garante d'un avenir qui soit à la hauteur des attentes d'un peuple méritant le meilleur.
Ainsi en a voulu Habib Bourguiba, premier président du pays, fondateur de la Tunisie moderne. Et ce fut non seulement en hommage à sa propre mère, mais aussi par conviction, la femme n'étant pas que la moitié de l'humanité, mais sa matrice même.

Pareil point d'orgue de la politique bourguibiste suffit à valoriser l'héritage de ce grand homme de Tunisie, même s'il n'a pas su, hélas, se garder d'alterner le meilleur et le pire. Il a ainsi laissé à la Tunisie ce qui est de nature à relever sans conteste de l'ordre de la thériaque.

On le voit aujourd'hui, alors que les périls menacent notre pays, les premières attaques pernicieuses s'en prennent, directement ou indirectement, à son symbole majeur qu'est la Tunisienne libérée et qui est toujours aux avant-postes du combat pour une démocratie pluraliste.

Aussi, plus que jamais, il est de la plus haute importance de saluer le rôle de la femme dans la vitalité des valeurs de la tunisianité, la pérennité de sa destinée. C'est grâce à son statut de femme émancipée que la Tunisienne contribue activement à ce que son pays ait les fortes et plus sérieuses chances d'être un pays libre, démocratique et tolérant, où il fera toujours bon vivre dans une parfaite symbiose entre ses valeurs ancestrales et son ouverture légendaire.

J'élève donc à cette Tunisie, ma mie, la présente ode que m'inspire la face triste ces jours-ci, mais toujours déterminée pour le meilleur, de ses enfants; d'autant plus que j'y vois se dessiner les traits de ma propre mère.
Comme elle qui en a souffert des années durant, notre pays se démène avec les affres de la terrible affection de l'oubli. Il s'agit, pour notre mère Tunisie, d'un Alzheimer politique cherchant à effacer de la mémoire collective les traces d'un passé glorieux. Celui-ci, bien connu, réputé et salué mondialement, est fait d'aspirations à la liberté, de pratique assidue de la tolérance et de sérénité dans la gestion des valeurs ancestrales, toujours mises au goût du jour, constamment réactualisées.

Et comme pour ma mère, la Tunisie triomphera certainement de ce qui n'est, au vrai, qu'une soi-disant maladie entretenue pas un conformisme pathologique ambiant. Ce sera avec le moins de stigmates possible, d'autant que seront immenses et infinis l'amour des enfants de notre pays et leur abnégation à le servir, se sacrifier pour lui. Alors, la Tunisie sera bien en mesure de demeurer toujours ce havre de paix où la sérénité règne, où il fait bon vivre dans l'entente la plus cordiale de nos différences qui, loin de nous séparer, nous enrichissent.
Révolution aoûtée
En cette journée mémorable, je célèbre donc ta fête, Tunisie ma mie, en te tenant le langage du cœur, similaire à celui que je tenais à ma mère, et qui n'est pas moins celui de la raison. Aussi, mon hymne sera particulier, comme nos temps qui courent, finissant par le message que je lis sur tes lèvres et dans tes yeux si éloquents. Je te sais vouloir l'adresser à tes enfants chéris, surtout les acteurs politiques parmi eux, en une exhortation qui n'est que la forme raisonnée de l'amour.

Je le ferai volontiers pour toi et ce sera le finale de ce propos. Avant, et comme la mode politique est à la langue de bois en ce mois où les cellules végétales s'imprègnent de lignine, prenant l'aspect du bois, j'userais pour une fois du péché mignon de notre classe politique en une sorte d'aoûtage. Mais ce ne sera pas pour une quelconque lignification des jeunes rameaux de la démocratie en notre pays, mais bien pour leur maturation ainsi que cela arrive pour les fruits en août.

Et je dirais qu'au soleil d'été, la révolution du peuple de Tunisie, qui fut un modèle du genre, pourra l'être encore plus; comme les fruits au soleil d'août, ses acquis ont mûri et la voilà parée pour une nouvelle étape pleine de promesses. Elle indique que l'on ne cherche plus à faire table rase d'un passé, lointain ou immédiat, où le mal ne fut nullement exclusif, mais dominant, et le bien toujours présent quoiqu'imperceptible. Elle commande de le cultiver avec le meilleur de nos sentiments afin que la vision paraclétique de la Tunisie si fémininement émancipée, si résolument paisible, revienne et s'épihanise.

Au nom de l'amour que nous avons pour notre pays, faisons donc de notre religion, cet islam profondément humaniste, une véritable voie de libération. En effet, au sens strict du terme, l'islam est d'abord la paix de l'âme, avec Dieu mais d'abord avec nos semblables. Au sens philosophique, c'est une méthode concrète de pratiques morales, physiques, psychologiques et spirituelles en vue de la libération finale. Son degré le plus bas est la croyance, les rites, le rituel connu; mais son degré élevé, sa quintessence est la foi dans un œcuménisme culturel rationaliste.

Certes, la tradition musulmane a réduit l'islam à sa stricte conception religieuse en contrecoups aux attaques dont il a fait l'objet et aux périls qui ont jalonné son histoire, menaçant son existence. Aujourd'hui, il est temps de fonder une nouvelle tradition islamique en notre pays, revenant à l'esprit de cet islam et à ses intentions sublimes bien plus qu'à sa lettre, sa lecture littérale. Ainsi nous attellerons-nous sans tarder à cette tâche principale de réveil et de canalisation de la formidable énergie latente en lui, ce pouvoir physico-psychique lové en chaque croyant, faisant la véritable force de la foi, celle qui soulève les montages. Cette foi pouvant même prétendre à la scientificité en ayant une universalité réelle, attestée.

Veillons donc en ce jour de fête de la féminité triomphante de notre Tunisie, source de vie et d'amour, à ce que le mois d'août ne soit pas celui de l'aoûtat, en barrant la route à l'acarien fait homme et ses démangeaisons non seulement désagréables mais belliqueuses. Faisons de cet été, à l'occasion de cette fête de la fécondité, une sorte de fructidor de la révolution tunisienne; non pas celui du coup d'Etat d'une nouvelle république, mais bien celui terminant un calendrier et commençant un nouveau, plein de promesses révolutionnaires. Et que celles-ci le soient en termes de révolutions des mentalités, cette fois-ci !
Message de ma mie
En ce moment périlleux où mes enfants semblent affronter des ennemis, même s'ils ne sont que leurs frères, il ne s'agit en fait pour eux que d'un affrontement de soi-même où ils se doivent surtout d'affronter leur propre peur.
Or, la vie est un affrontement continu; on s'y confronte à ses ennemis qui ne sont pas seulement extérieurs à nous. C'est que l'ennemi n'est pas toujours l'autre; il est bien plus intime; il est souvent soi-même. Aussi, maîtriser ses propres peurs, sonder son ignorance demeurant insondable, dépasser et repousser ses limites, c'est affronter la véritable adversité.

Et celle-ci, en premier, est un soi adverse, cet autre qu'on diabolise et qui n'est que notre propre reflet, le soi dans autrui ou autrui en soi.
En nous, dit encore ma mie, nous portons tous une part du bien et une part du mal. Ce qui nous distingue, ce qui fait la spécificité des uns et des autres, c'est le degré de développement de l'une et de rétrécissement de l'autre.

Ceci est le résultat de l'expérience, du vécu; et c'est ce que l'on nomme libre arbitre, qui fait l'honneur de l'homme, son autodétermination.

Par ses rencontres, son action, son savoir ou son apprentissage, le meilleur d'entre mes enfants cultive sa bonne part, la développant, en faisant une plante rare, prospère en son corps et en son âme, un chêne solide, tout à la fois résistant aux bourrasques malignes que protecteur des pousses jeunes réfugiées à son ombre. Tout autant, en oubliant l'humilité de l'ignorance — ce véritable savoir —, le meilleur parmi mes enfants peut à tout moment laisser se développer le mal en lui.

Lierre néfaste, celui-ci prospère très vite, empêchant le bien de pousser, intoxiquant de ses baies la moindre initiative, même de bonne facture. Aussi, en plante rare, le bien a plus que jamais besoin d'entretien afin d'être protégé de cette plante prédatrice qu'est le mal, ne mourant jamais, s'attachant toujours à lui. Car le mal, sous toutes ses coutures imaginables, n'est que le cactus du désert de nos vies vides du bien, où l'amour n'est que le mirage de nos velléités d'humanité.

Dans votre commerce avec vos semblables, mes enfants, c'est à la part du bien en eux que vous vous devez vous adresser. Même minime, insignifiante, infinitésimale, cette part lorsqu'elle est hypersensible en soi, se détecte chez autrui, cet autre soi-même; aussi, spontanément et en priorité, on doit s'y adresser si l'on veut vraiment honorer sa mie.

Certes, on se heurte de la sorte au mal, et de front; souvent, le heurt est terrible; mais parfois, de pareil choc — à la mesure de la sincérité des uns et des autres — se produit un sursaut inattendu. Et le bien mourant reçoit ainsi un secours inespéré, un souffle de vie innervant la masse cadavérique; un trait d'eau fraîche irriguant le sol asséché. Ainsi renaît l'espoir, et le miracle de la renaissance du bien dans le royaume du mal est de nouveau possible, réel

On entre alors en spiritualité, ce monde enchanteur où l'impossible se fait possible.

Que mes enfants veillent à entretenir vivace leur part de spiritualité; elle est la meilleure part du legs de leurs ancêtres. Elle leur enseignera que tout acte, en conscience, est plus fort que tout. Que le mal est toujours un acte conscient. Que le bien peut se faire inconsciemment; en tout cas, il doit veiller à l'être discrètement. Que le mal sera toujours vainqueur du bien en inconscience, mais le bien conscient n'est jamais défait; et il tient toujours le mal en impuissance. Et surtout, que la puissance, c'est la conscience; conscience du bien en nous; du bien à faire; du mal à contrer; du mal tout puissant à défaire.

S'ils sont assez spiritualistes, mes enfants n'oublieront alors jamais que le mal reste une part irréfragable en eux, une part sombre que l'on doit éclairer avec cette lumière spirituelle qui est en eux pour peu que l'on veille à l'entretenir quand elle vacille, en s'appliquant à la tenir allumée par l'exemple, la qualité de l'âme, la hauteur éthique.

Et c'est la culture en eux de leurs meilleurs sentiments, cette science si efficace du cœur, la véritable morale, qui les y aidera. Alors, ils n'honoreront que mieux leur mère Tunisie !

Farhat Othman
Tags : Tunisie Farhat Othman


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