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Une vie de galère !
Enquête : Mères célibataires
Publié dans Le Temps le 03 - 01 - 2010

Quatre enfants naissent quotidiennement en dehors des liens de mariage
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Le nombre de mères célibataires est actuellement de 1060.
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La loi ne marginalise pas ces femmes et préservent les droits de leurs enfants naturels. Mais c'est le regard de la société qui est accablant !
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Maître Hayat Jazar, avocate : " La loi préserve les droits des enfants "
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Que dit la loi concernant les femmes célibataires ?
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Dr Narjes Ben Ammar, Déléguée du centre du Bardo : " Il y a toujours un manque d'information et de sensibilisation "
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Témoignage d'une mère célibataire : " Mon fils a aujourd'hui 4 ans et il a des problèmes d'intégration même à la crèche "
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Histoire d'une fille " conçue " or des liens du mariage : " La honte à cacher "
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Témoignage d'un jeune homme fiancé à une mère célibataire : " Elle sera comme ma propre fille "
On entend souvent parler de cadavres de nouveaux-nés retrouvés dans des poubelles et de bébés abandonnés sur les marches d'une mosquée. Ils viennent au monde dans une société qui les refuse d'avance et qui condamnera leurs mères. Ce n'était pourtant pas leur choix d'être nés hors mariage. Néanmoins, il y a des jeunes filles qui, se trouvant prises au piège, préfèrent, quand même, garder leurs enfants et entament ainsi un long combat social et juridique; celui d'affronter d'abord le jugement des autres, mais aussi de faire reconnaître leur enfant, de lui donner une identité et de lui permettre de vivre dans une société qui ne se montre pas forcément clémente ni face à la mère, responsable certes, ni face à l'enfant, qui n'est autre qu'une victime...Et pourtant, la prévention existe !
Le nombre des mères célibataires en Tunisie est en moyenne de 1060 mères par an, selon des statistiques effectuées par une association. Ce chiffre va en grimpant tous les ans selon ces mêmes statistiques. Selon les médias aussi, 4 enfants naissent quotidiennement en dehors des liens de mariage.
Dès les premiers signes de grossesse, ces filles quittent leurs familles. Elles se réfugient généralement dans les Centres d'accueil qui leur accordent les soins nécessaires ainsi que le soutien psychologique.
Toutefois, le problème des mères célibataires reste compliqué malgré tout ce que l'Etat fait pour elles. Entre celles qui tuent leurs nouveaux-nés et celles qui décident de se battre pour prouver leur affiliation, la société reste un facteur déterminant dans le phénomène. Sa tolérance par rapport à l'enfant, victime est la seule ressource pour le protéger contre lui-même plus tard.
Son pardon par rapport à la mère peut, au moins, l'empêcher de corriger son " erreur " par un crime. Restent les parents eux-mêmes dans cette affaire. Ce sont eux-seuls qui peuvent le pire ou assumer une fois l'enfant est là...
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Maître Hayat Jazar, avocate : " La loi préserve les droits des enfants "
Que dit la loi concernant les femmes célibataires ?
La loi précise que " est considérée comme mère célibataire toute femme ayant donné naissance à un enfant hors mariage ".
La loi a tout prévu pour donner aux enfants leurs droits. Ils bénéficient de tous les droits humains sans aucune discrimination due à leur naissance. Néanmoins c'est " une bataille " pour ces mères.
Quel est exactement le cadre juridique relatif à ces cas ?
La Tunisie a ratifié la loi suite à une convention internationale le 29 novembre 91 et depuis, elle élabore des textes de loi garantissant les droits de l'enfant.
Celle n°75 - 98 relative aux enfants de filiation inconnue stipule que tout enfant né de père inconnu a droit à un nom et un prénom. Elle donne aux enfants nés en dehors du mariage le droit à l'identité et le droit de connaître ses origines. Celui relatif à l'identité comprend le nom, prénom, nationalité et date de naissance.
Elle donne la possibilité à la mère d'appeler l'assistante sociale dès la naissance de son enfant pour présenter le dossier devant le tribunal de 1ère instance.
L'officier de l'Etat civil doit aussi saisir le procureur de la République et l'informer lors de l'enregistrement de la naissance dans un délai de 10 jours. Le procureur demande alors au président du tribunal d'établir à l'enfant un prénom, un nom de père et de grand-père.
Et si le père est inconnu ?
Dans le cas où le père est totalement inconnu la mère lui choisit un nom de père fictif, mais lui attribue le prénom du grand-père maternel de l'enfant et son nom de famille.
Le fonctionnaire de l'Etat affilé au ministère des Affaires Sociales est appelé à entamer ces démarches au cas où la mère ne déclare pas son enfant dans le délai de six mois ou que l'enfant soit complètement abandonné et de mère et père inconnus.
La loi donne aussi le droit à l'enfant de réclamer un nom de grand-père et de famille une fois âgé de 20 ans.
Et si le père refuse de reconnaître son enfant ?
Dans le cas où la mère connaît le père, elle peut l'obliger par la loi de reconnaître son enfant. Il existe une direction d'assistance sociale dans les hôpitaux que la mère peut contacter dès la naissance pour signaler le refus du père de reconnaître son enfant.
L'assistante sociale informe alors le service de la protection des mineurs affilié au ministère de l'Intérieur qui à son tour convoquera le père. S'il reconnaît l'enfant, sa seule déclaration à la brigade des mineurs suffit pour attribuer son nom à l'enfant et pour l'enregistrer au registre de l'Etat civil. S'il persiste dans son refus de reconnaissance de l'enfant, le Procureur de la République est saisi par le service de la protection des mineurs qui convoquera le père et l'assigne aux analyses génétiques nécessaires puis le dossier est transmis par le parquet au tribunal de première instance, chambre des statuts personnels en vue de statuer sur la paternité en se basant sur les résultats de l'analyse génétique.
Peut-on obliger le père présumé à se soumettre aux analyses génétiques ?
Si le père refuse de s'y soumettre, la loi dans sa prévention de ce refus, stipule avec les présomptions cohérentes et solides qu'il est alors le père de l'enfant.
Le tribunal considère le refus du père comme présomption forte et solide, à condition qu'il ait reçu la convocation et ait refusé de se soumettre aux analyses.
Cette loi encadre- t-elle aussi les mères mineures ?
Le cas des mères célibataires âgées de moins de 20 ans englobe aussi des peines selon le code pénal (détournement de mineurs). Si la mère est âgée de moins de 13 ans, le père subira une peine de prison. Entre 13 et 15 ans, les examens médicaux et psychologiques détermineront si la fille est apte à se marier dans la condition où elle exprime son envie de le faire, sinon, le père sera emprisonné.
Entre 15 et 20 ans, le père choisit entre se marier avec la mère de son enfant où alors encourir une peine de prison. La mère devrait bien sûr être consentante. En cas où le mariage est conclu le père n'a pas le droit de demander le divorce avant un délai de deux ans.
La loi protège- t-elle la mère célibataire contre " les crimes d'honneur " ?
Notre pays est un des rares pays arabes qui ne reconnaissent pas les " crimes d'honneur ". Quiconque, père ou frère, tente à la vie où à la sécurité de la mère célibataire sera jugé selon le droit commun. Néanmoins, il s'agit là de " venger " la mère et non pas de la protéger. Aucune loi ne protège vraiment la fille contre sa famille. Personne n'est appelée à signer ne serait-ce un engagement de ne pas attenter à la sécurité de cette dernière.
Leur seule ressource est de se cacher dans les centres d'accueil, entre autres, le centre affilié à l'UNFT et le centre Amal à la Soukra qui accueille la mère dès le quatrième mois de la grossesse jusqu'à ce qu'elle mette au monde son enfant.
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Dr Narjes Ben Ammar, Déléguée du centre du Bardo : " Il y a toujours un manque d'information et de sensibilisation "
"Dans le temps, le planning familial prenait en charge les femmes mariées, aujourd'hui, il prend en compte la santé reproductive de tous les membres de la famille ", précise Dr Ben Ammar.
Elle ajoute qu'un centre existe dans chaque gouvernorat de la République. Il présente des services préventifs tout comme des services curatifs. Le planning a un " programme jeunes " qui consiste en la création de centres offrant des consultations et de l'information aux jeunes. Il s'agit du programme " IEC " ; Information, Education et Communication.
" On part trouver les jeunes sur le terrain, que ce soit dans les lycées, les collèges, les centres de formation, les maisons de jeunes (...) afin de leur parler des comportements à risques, des grossesses non désirées, des IVG, des moyens de contraception et on discute avec eux des problèmes de drogue, de tabagisme et de l'alcoolisme. Il s'agit de toute une éducation sexuelle, mais aussi d'une prise en charge et d'une prévention contre les différentes dépendances et maladies.
Ces centres offrent des consultations médicales générales, et gynécologiques outre l'adolescentologie, la sexologie et la prise en charge psychologique ", souligne notre interlocutrice.
En ce qui concerne le sujet des grossesses, Dr Ammar déclare qu'outre la prévention, les centres offrent la possibilité d'IVG (interruption volontaire de la grossesse) que ce soit médicalement ou chirurgicalement et ce, selon l'âge du fœtus. Le centre est d'ailleurs muni d'un bloc opératoire pour ce genre d'intervention. Au-delà de 10 semaines de grossesse, le centre oriente les femmes enceintes vers des établissements offrant une meilleure assistance.
Compte tenu du rôle actif que joue le planning familial dans la prévention contre la grossesse non désirée et son interruption, nous avons alors demandé au Dr Ben Ammar de nous expliquer comment la problématique des mères célibataires peut-elle encore exister en Tunisie ?
Elle a d'abord expliqué que les cours de reproduction dans les établissements scolaires ne font pas forcément sentir aux jeunes qu'il s'agit de leurs corps. C'est un cours à apprendre pour répondre correctement à l'examen.
Elle a ensuite cité quelques raisons conduisant à cette problématique. Il y a essentiellement le manque d'information.
De plus, beaucoup de jeunes-filles qui ont un trouble du cycle ne se doutent pas qu'elles sont enceintes quand elles ont un retard menstruel.
D'autres filles, pratiquant uniquement des rapports superficiels, elles croient qu'ils ne sont pas fécondants car elles gardent l'hymen intact, or ce dernier est troué de nature et laisse passer le sperme.
Il existe finalement les filles qui dénient psychologiquement leur grossesse et ne vivent pas ainsi les changements sympathiques.
Elles vivent dans ce déni jusqu'à ce qu'il soit tard pour avorter. Généralement ce sont celles qui sont tentées de tuer leur bébé après l'avoir mis au monde.
La catégorie socioculturelle des mères célibataires est indéfinissable selon Dr Ammar, elle est composée d'élèves, d'étudiantes, d'employées, de jeunes filles au chômage, bref, de tous les niveaux, de toutes les tranches d'âge et de tous les genres...
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Témoignage d'une mère célibataire : " Mon fils a aujourd'hui 4 ans et il a des problèmes d'intégration même à la crèche "
Sarah est issue de famille de classe moyenne de la capitale. Elle avait 22 ans au moment où elle est tombée amoureuse d'un étudiant de 23 ans venu d'un pays arabe. Jolie femme, il s'est aussi épris de passion pour elle.
Au bout de quelques mois passés ensemble, elle est tombée enceinte de lui, elle était encore étudiante et lui, il devait partir en France pour continuer ses études.
Sarah lui a annoncé la nouvelle et lui a demandé de garder l'enfant, son amoureux a refusé. Il lui a simplement dit de se débrouiller. Quant à elle, elle pensait qu'avec l'enfant elle pouvait garder son amoureux même s'il partait en France. Ce qui n'est jamais arrivé...
Le jeune homme est parti et elle a quand même gardé l'espoir qu'il revienne. L'enfant a vu le jour et son père n'était même pas là au moment de sa naissance. Sarah s'est retrouvée dénigrée de la part de sa famille.
Quelques amis l'ont aidée; des jeunes et des étudiants. Une étudiante l'a même accueillie pendant un certain temps après son accouchement.
Sarah ne s'est pas laissé aller au désespoir et elle a trouvé un travail pour payer son loyer et a continué ses études après les avoir interrompu pendant un an. Aujourd'hui diplômée, elle s'assume et assume le regard des autres.
Sarah est partie voir le grand père paternel de l'enfant, ce dernier a refusé de la soutenir. Il est très connu et a une réputation sociale à protéger. Hasard ou destin, lui-même est enfant illégitime et ne veut plus revivre ça ou s'en souvenir.
Elle est alors partie voir la grand-mère paternelle, qui l'a bien accueillie, mais il était hors de question qu'elle reste vivre dans le pays avec l'enfant.
Sarah a beaucoup galéré, son fils a aujourd'hui 4 ans et a des problèmes d'intégration même à la crèche. Il voit tous ses camarades ayant des pères, sauf lui. On lui a conseillé de l'emmener à un pédopsychiatre.
Entre temps, le père est revenu et il s'est installé avec elle, mais elle a choisi de rompre avec lui au bout d'une semaine, car elle a vu qu'il n'avait pas changé et qu'il n'avait aucune affection pour l'enfant.
Sarah a rencontré d'autres amoureux depuis sa " mésaventure ", à 26 ans. Quelques jeunes hommes, lui ont promis d'accepter sa situation de mère célibataire, mais ils sont encore jeunes pour s'engager dans une alliance.
Sarah, de son côté, est douée et brillante au travail, mais reste encore perturbée par l'existence de l'enfant.
Son père a fini par accepter la situation et a appris à aimer l'enfant qu'il emmène parfois chez lui.
Sa mère étant décédée, le grand père maternel remplace alors les trois autres grands parents " absents ".
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Histoire d'une fille " conçue " or des liens du mariage : " La honte à cacher "
Il y a 35 ans, Amira voyait le jour. Alors que des centaines d'enfants sont célébrés à leur naissance, la sienne était " la honte à cacher ". Et pourtant, Amira est née deux mois après le mariage de ses parents. Ils l'ont conçue avant leur union, mais même légalement mariés, ils n'ont pas pu la garder. C'est la tante de la maman qui s'en est occupée et qui a annoncé à toute la famille l'arrivée au monde de l'enfant. On se doutait qu'il y avait une histoire louche derrière. Pendant toute son enfance, elle fut traitée avec mépris, et lorsque les enfants de la famille se rassemblaient lors des fêtes, elle était toujours tenue " à l'écart ". Outre le fait qu'elle avait grandi en croyant que sa maman était sa cousine et que son papa était le mari de cette dernière, Amira a toujours cru que son père était un pervers, puisqu'à chaque fois qu'il la voyait-il ne pouvait se retenir de la prendre dans ses bras. Alors que l'instinct paternel parlait en lui et que son amour silencieux essayait de lui parvenir par voie autre que les paroles. Amira développait donc la paranoïa que connaît tout enfant se croyant victime d'attouchements. Agée de 13 ans, elle apprend qui étaient ses vrais parents lors d'une dispute dans la famille. Choquée et humiliée, elle est également tenue à garder le secret. Ses tantes biologiques l'ont menacée de représailles si elle parlait et faisait " éclater le scandale " en exigeant qu'elle soit reconnue. Les années se sont passées et Amira, a continué à être ignorée et méprisée, sauf par ses vrais parents qui lui portaient une sincère et grande affection. Néanmoins, elle leur en voulait trop pour pouvoir communiquer avec eux. Ses rapports avec eux étaient conflictuels et souvent coupés.
Amira fuit dans les soirées " mouvementées ", la compagnie d'amis, le refus de sa famille et l'abandon. Fiancée une première fois, son prétendant ne s'est pas présenté à la soirée de leurs fiançailles que tard la nuit - juste pour sauver la face après qu'on l'ait conjuré de venir - puisque quelqu'un l'avait prévenu le jour même des " origines " de sa future femme. Les fiançailles étaient rompues le soir même après le départ des invités. Amira tombe de nouveau amoureuse, mais la mère de son ami la rejette pour la même raison.
Elle se marie finalement, mais durant les dix ans qu'a duré son mariage, elle n'a vu son mari, qui vivait à l'étranger, que trois ou quatre fois et leur vie de couple réelle n'avait duré que quelques mois. La période qu'ils ont passée ensemble fut mouvementée. Incapable de construire un couple puisqu'elle n'avait aucun repère, elle détruisait leur amour et s'auto détruisait.
Aujourd'hui, divorcée depuis 5 ans, Amira n'a toujours pas pu remonter à la surface. Sa vie mouvementée, le rejet dont elle souffre et l'échec de son mariage l'empêchent de regarder vers l'avant et de reprendre sa vie en main. Elle a été trop longtemps victime pour pouvoir aujourd'hui quitter ce rôle. Elle en veut toujours à ses parents et au moindre échec elle s'en prend à eux...
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Témoignage d'un jeune homme fiancé à une mère célibataire : " Elle sera comme ma propre fille "
" Je l'aime, je l'épouserai et je suis sûr qu'elle fera une excellente maman ". C'est par ces paroles déterminées qu'un jeune homme tunisien déclare son amour pour une mère célibataire et annonça leurs fiançailles. Ils seront en effet mari et femme dans peu de temps. Tout a été organisé et il a su l'imposer à sa famille, n'en plaise à ceux qui ne veulent pas de la fiancée, ni de sa petite fille.
Concernant cette dernière, le jeune homme reste tout aussi déterminé : " ce n'est pas de sa faute, si son père n'avait pas assumé sa responsabilité, elle sera comme ma propre fille, je veillerai sur elle. "
Ce jeune homme enthousiaste trouve que sa future femme avait certes commis une erreur, mais que cela ne veut pas dire qu'elle est forcément quelqu'un de mauvais, de libertin ou de débauché. Il se demande à quoi bon la condamner ainsi que toutes les mamans célibataires tandis que les pères, tout aussi responsables, sont traités normalement, et peuvent construire une famille à tout moment.


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