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«Il n'existe pas une violence religieuse, c'est la religion qui est instrumentalisée pour fonder la violence et asseoir le pouvoir...»
Entretien avec : Hajer Karray, psychanalyste
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 09 - 2012

Tôt après le 14 janvier, la nouvelle vie politique de la Tunisie a été entraînée dans les sables mouvants du débat identitaire et religieux sur l'islamisme et la laïcité. L'entrée en jeu du parti Ennahdha mettra de son côté le pays, son processus démocratique naissant et son projet de Constitution sur la pente de l'islamisation.
Sur quoi se fonde socialement cette direction politico-religieuse imposée à la Tunisie ? Fait-elle réellement écho, comme le soutiennent ses artisans, à une revendication de la personnalité, de l'intimité psychologique et identitaire des Tunisiens ? Comment expliquer la violence physique et politique qu'elle induit sur le terrain ? Quel est le prix de l'endoctrinement et la radicalisation d'une frange de la jeunesse ?... La psychanalyste Hajer Karray (membre fondatrice et S.G. de la Société franco-tunisienne de psychonalyse et ex-candidate du parti l'Avenir au scrutin du 23 octobre) nous aide à remonter aux racines de la personnalité tunisienne pour mieux comprendre ce qui se passe et ce qui adviendrait...
Vous «fréquentez» les Tunisiens et les Tunisiennes dans leur intimité psychologique. Ont-ils jamais été modernes ? Ont-ils toujours été conservateurs ? Schématiquement, de quoi est faite leur identité ?
C'est une question intéressante même si on n'arrivera pas à y répondre de façon aussi tranchée. Ce que je constate, en effet dans l'intimité de mon cabinet, c'est que les jeunes Tunisiens ont réussi ce que j'appelle un tour de force assez important ; ils ont réussi à se forger une identité tunisienne. Elle est très particulière. On ne peut pas dire qu'elle est inscrite dans la modernité, mais on ne peut pas dire non plus qu'elle n'est pas inscrite dans la modernité. Elle tient compte à la fois de valeurs arabes, de valeurs occidentales, de valeurs culturelles coutumières et religieuses, musulmanes, parfois judéo-chrétiennes sans trop le savoir...
Est-elle reposante ? Pensez-vous qu'elle soit bien assumée, bien installée ?
Cette identité tunisienne est forcément coriace puisqu'elle s'est forgée au moins sur les cinquante dernières années de l'indépendance, avec des instruments puisés beaucoup plus tôt. Elle est visiblement plus reposante que les idées radicales qui sont, d'un côté, l'islamisme et, d'un autre côté, la laïcité – même si celle-ci n'est pas une idée radicale dans l'absolu, mais dans la tête des Tunisiens elle l'est. Je constate que cette identité leur convient. Ils l'ont adoptée. Elle habite leur personnalité. C'est une composition, un arrangement qui donne aux Tunisiens des fondements identitaires en référence à leurs origines, à leurs aïeux, à leur pays... On ne peut pas dire que le Tunisien n'a pas d'identité installée, c'est faux. Cette composition entre modernité et conformisme est une identité en soi. Elle est très intéressante parce qu'elle dénote déjà d'une tolérance. Le Tunisien est foncièrement tolérant. Par exemple, il n'est pas dérangé par le vêtement que l'on soit voilée ou habillée à l'occidentale. Par contre, le niqab, cela commence à le déranger. Il est même heurté. Ce n'est pas nous, pense-t-il ! L'identité tunisienne c'est justement une facette d'émancipation et de modernisme avec un fond un peu conservateur, un peu conformiste.
Que représente le sentiment religieux chez les Tunisiens ? Sont-ils prêts à le vivre comme un dogme idéologique ou un diktat politique ?
Il est très important mais au sens de la foi et de la croyance en Dieu. Le Tunisien n'est pas athée, n'est pas séparé de Dieu fondamentalement. Il est dans une certaine harmonie. Je constate que la croyance en Dieu fonde ses valeurs, son identité. Mais il est beaucoup moins à l'aise avec la vision d'une religion dogmatique, juridique, politique et sociale. C'est pour cela que je pense que l'idée de sécularité est une idée intéressante. Quand ils ont réagi contre «al îlmania» (la laïcité), les Tunisiens ont été induits en erreur, mais en réalité, la laïcité c'est la sécularité. Bien sûr qu'il y a des jeunes qui adhèrent à un projet de société religieux, islamiste, mais cela rejoint le phénomène général de religiosité dans le monde. Ce phénomène n'est pas propre à nous. Il y a de plus en plus une géopolitique et une tendance générale cosmique à vouloir inscrire les appartenances communautaires, ethniques et religieuses avec une sorte d'affirmation de soi, de l'identité. Ce qui induit forcément la haine de l'autre, le rejet de la différence. Il y a aujourd'hui un malaise culturel qui explique les violences, les barbaries, les replis communautaires. Du point de vue de notre science psychanalytique, c'est un repli régressif, ancestral. C'est vrai que des jeunes Tunisiens ont été contaminés quelque part par ce mouvement de religiosité généralisé. Mais, je pense qu'en raison même de son identité, le Tunisien reste mal à l'aise avec ce modèle identitaire intégriste. Il reste plongé dans une Tunisie multi-ethnique et multi-confessionnelle. Il ne faut pas non plus oublier que Bourguiba a laissé son empreinte ineffaçable. Pour preuve, autant dans les autres pays l'islamisation s'est faite plus ou moins facilement, autant elle est en mal d'adhésion et en difficulté avec les Tunisiens, justement pour toutes ces raisons. Donc, si elle doit se faire, l'islamisation de la Tunisie ne se fera que par la force.
En revanche, qu'est-ce qui se passe à une échelle individuelle ou communautaire pour que la croyance religieuse intime s'érige en dogme politique ?
Fondamentalement, la croyance religieuse relève de l'intime. Cependant, la visée politique de la religion, en deçà de ce qui est peut-être conçu comme modèle d'organisation politique et sociale de l'Etat, peut s'observer dans chaque acte de la vie quotidienne, dans la famille, dans la société. Par exemple, je considère que l'enjeu féminin est au centre de l'instrumentalisation politique de la religion ; puisqu'il fonde le pouvoir des hommes en son origine et l'infériorisation des femmes. Dans certaines classes sociales ou certains milieux, les gens adhèrent à cet Islam politique parce que justement, le pouvoir des hommes s'inscrit dans l'idée de l'infériorisation des femmes et que la religion l'institue comme fondement de l'organisation juridique et sociale, du pouvoir politique. C'est un problème fondamental et assez spécifique de nos familles et des familles méditerranéennes en général ; c'est la relation de la mère à son fils. C'est l'impérialisme de la mère du fait d'un trop d'amour pour le fils. Il est tellement idéalisé à ses yeux qu'il grandit lui-même avec une idée de la mère divinisée. S'il reste dans cet amour absolu, il finit par lui ressembler. Le risque est que le garçon se féminise aux côtés de sa mère. C'est un amour totalement castrateur puisqu'il est dans une fusion avec elle. Le seul moyen est alors de quitter sa mère parce qu'il faut bien qu'il la quitte pour devenir un homme. Parfois, il n'a pas le choix entre lui ressembler et se féminiser ou, au contraire, se radicaliser dans l'extrême ; dans le machisme qui est une réaction contre le risque de féminisation. Donc, on est soit dans la féminisation soit dans le machisme et celui-ci s'instaure par l'infériorisation de la femme. Chez les hommes qui n'ont pas ce complexe, l'enjeu féminin est évidemment inexistant. On l'a observé le 13 août dernier où dans la rue, il y avait autant de femmes que d'hommes.
Qu'est-ce qui aurait intimement motivé l'importante frange des Tunisiens qui a voté pour le parti islamiste Ennahdha ?
Avant d'en venir aux raisons psychanalytiques, il y a des raisons objectives, sociales, économiques qui sont très importantes à signaler. Le parti Ennahdha est venu avec un discours prometteur qui a fait miroiter un espoir. Il y a des promesses qui ont été formulées. Il y a un espoir qui a été nourri par la matérialité des dons. Ce n'était pas une promesse uniquement formulée par rapport à Dieu, mais concrétisée par les largesses du mouvement Ennahdha vis-à-vis des populations les plus défavorisées. Ils ont nourri quelque chose de très important à mon avis qui, loin d'être une relance de l'économie, consiste surtout en l'esprit d'une solidarité sociale. Ils ont fait croire qu'il ya eu une solidarité sociale et qu'ils étaient là pour les soutenir. Avec la démonstration d'une grande prodigalité. Je ne crois pas du tout que ce soit le sentiment religieux ou la quête des valeurs qui ont fonctionné mais surtout cette idée qu'Ennahdha a été là pour aider... Le mouvement a fonctionné comme une machine, partout, à tous les niveaux et à toutes les occasions ; fêtes privées et religieuses, scolarités, familles, le tout dans un esprit solidaire. Ils ont donné le message à ces catégories qu'elles ne sont plus laissées pour compte. Les valeurs religieuses font certainement écho mais l'idée de la solidarité ; l'empathie, les dons, s'harmonise parfaitement avec les idées religieuses.
Pensez-vous que la société tunisienne soit réellement construite sur une division profonde entre islamistes et laïcs ? Existe-t-il dans la vie et à l'intérieur des familles une réelle rupture culturelle et sociale entre ces deux «catégories» ?
Fondamentalement, c'est un faux débat. En réalité, il a été à chaque fois récupéré par le politique. A la fin des années Bourguiba, c'est ce faux débat qui a permis à Ben Ali de s'installer au pouvoir. Il y a eu alors une diabolisation des femmes voilées et de l'idée d'un islam politique, de l'islamisme en tant que tel. Aujourd'hui, les islamistes utilisent exactement les mêmes méthodes mais dans l'autre sens. Ils catégorisent les principes de laïcité et d'athéisme par rapport à la religion et à notre culture... A chaque fois, le politique a voulu créer des confusions ; soit que la laïcité est à l'origine de la débauche, de la déperdition de l'identité et des mœurs... Soit le contraire ; que la manifestation des femmes qui se voilent, par exemple, est une menace intégriste, alors qu'on peut concevoir cela tout simplement comme une liberté. Donc, nous sommes à chaque fois confrontés, du fait du pouvoir politique, à une diabolisation de l'autre. Mais à aucun moment, il n'y a eu un pouvoir en Tunisie qui pose les valeurs de citoyenneté et les bases d'une culture citoyenne au centre de sa politique. Chacun pratiquerait librement sa religion et il n'y aurait pas besoin d'islam politique. En attendant, dire que la laïcité s'inscrit dans l'athéisme est plus facilement entendu que de dire que la laïcité s'inscrit dans une citoyenneté. Car, nous n'avons pas de culture citoyenne. Personne ne connaît ni ses droits ni ses devoirs. Personne ne comprend que la liberté n'est pas nécessairement une liberté des mœurs au sens d'un libertinage. Il y a beaucoup de confusion et tout le monde peut jouer sur ces fibres sensibles. En cela Ennahdha fait exactement la même chose que le pouvoir précédent : diviser pour mieux régner.
Outre le parti Ennahdha, la mouvance salafiste est en train d'œuvrer sur le terrain, dans les régions et les quartiers défavorisés. Pensez-vous que le salafisme chez les Tunisiens puisse avoir un ancrage intime ou s'agit-il simplement d'une manifestation conjoncturelle ?
Il n'existe pas un vrai mouvement salafiste en Tunisie, dans le sens de l'idéologie wahhabite. Je n'y crois pas. Je pense que c'est une pure manipulation politique. Leurs interventions dans les régions et les quartiers populaires font certes peur. Mais c'est normal quand on a affaire à des psychopathes et des repris de justice. Car, même si le wahhabisme prône la violence, il le fait sur la base d'une idéologie qui a ses fondements, ses valeurs et ses codes. Ce n'est pas une violence gratuite. Le wahhabisme est un jihad. Défendre la religion arme à la main, passer au jihad pour l'imposer à une société musulmane de fait, je peux à la limite le comprendre, mais ce qu'on a vu en Tunisie, c'est une violence qui s'est installée au nom du salafisme jihadiste mais qui n'en a pas du tout la cohérence du discours. Il y a eu des actes criminels exclusivement tournés contre des démocrates. Il ne s'agit pas d'attaquer des non-musulmans. Il s'agit d'attaquer des démocrates. Il y a une instrumentalisation claire et évidente du salafisme. Je pense aussi à la géopolitique mondiale, c'est un des maillons de la chaîne. Mais, les vrais salafistes en Tunisie ne sont point représentatifs. Cette violence quotidienne est donc le produit d'une instrumentalisation. Je ne pense pas que la violence puisse être instituée au nom de cette religion qui s'appelle « Islam » et qui signifie en tant que telle « non violence ». On n'a pas besoin de défendre le sacré...
Oui, mais qu'est-ce qui se passe, en revanche, pour qu'un jeune se mette dans la tête qu'il est réellement en train de défendre le sacré ? Il en existe bien...
L'endoctrinement a toujours existé. Dans toutes les religions, et en politique, au nom de tout et de rien. Il y a le phénomène de foule qui fonctionne, le mimétisme, les identités fragiles qui se laissent enrôler ou la main mise d'un gourou... Il y a de tout cela dans le mouvement radical intégriste qui se fait au nom de Dieu. Mais le problème majeur de l'endoctrinement, c'est l'ignorance. On ignore ou on oublie que tout au long de l'histoire, à chaque fois qu'il y a eu endoctrinement, il y a eu dictature. Il y a soit l'endoctrinement politique, comme il y en a eu avec Hitler par exemple, soit comme on le voit aujourd'hui, le même endoctrinement politique où la religion est simplement instrumentalisée. C'est pour ça que je refuse et je dénonce l'idée d'une violence religieuse. Il n'existe pas de violence religieuse. C'est la religion qui est instrumentalisée pour asseoir la violence, pour fonder l'endoctrinement et asseoir le pouvoir des islamistes.
La ministre de la Femme et de la Famille, Sihem Badi, vient de dénoncer l'endoctrinement des enfants dans certaines écoles coraniques et certains jardins d'enfants associatifs... Quel est l'impact psychologique de l'endoctrinement sur la jeunesse ?
Le kouttab a toujours existé. Cela a été notre pré-jardin d'enfants et jardin d'enfants pour certains. Les écoles coraniques dans le sens du kouttab, ce n'est pas de l'endoctrinement mais de l'apprentissage des textes coraniques. Alors qu'est-ce qu'on entend aujourd'hui par école coranique ? Si c'est pour faire de l'endoctrinement, c'est grave. Mais ce qui est plus grave encore, c'est que, dans le prolongement même de cette logique, les écoles primaires, les collèges, les lycées seront aussi des institutions où l'endoctrinement pourra se poursuivre. Et si c'est le cas, nous n'allons plus nous reconnaître ni reconnaître nos enfants. La question est de savoir si c'est le premier jalon qu'on pose aujourd'hui pour s'étendre progressivement. Dans ce cas, nos enfants sont en danger. On va probablement créer des fondamentalistes, des extrémistes. Sur le plan de la personnalité, l'enfant ou le jeune sujet à l'endoctrinement n'existe plus. Il n'a plus de personnalité. Il n'y a plus d'hommes, plus de femmes, il y a des instruments de propagande ou de violence. L'endoctrinement par essence permet d'annihiler la pensée. On ne pense plus et si on ne pense plus, en tant qu'humains on n'existe plus. On est fondu dans la masse, on n'est plus des individualités à part entière, on est annihilé. D'un autre côté, on est instrumentalisé. On devient l'outil de cet endoctrinement. Les crimes commis contre l'humanité sont commis par des hommes. Mais ce sont des hommes qui ont perdu leur humanité à cause de l'endoctrinement qui est derrière. C'est incompatible de commettre des crimes contre l'humanité et d'être un homme. Ce n'est pas possible. Même les animaux d'une même race ne se tuent pas...
Pourquoi la référence religieuse apparaît-elle si liberticide ? La conciliation de la croyance avec la liberté est-elle impossible ?
Bien au contraire, croyance et liberté c'est tout à fait possible. C'est possible à plus d'un titre si on installe une culture citoyenne, si on ne fait pas de l'islam et de la religion un instrument politique. Bien au contraire, la croyance devient une liberté. La foi, la croyance et toutes ces valeurs sont des valeurs indispensables à l'homme. Il est fondamental que l'homme ait des croyances. Si les libertés fondent ces croyances, la conciliation est évidemment possible.


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