Peu de Tunisiens savent que les réactions les plus violentes à l'assassinat de Ferhat Hached dont on vient de célébrer le 61ème anniversaire ont été enregistrées au Maroc, à telle enseigne que cet acte a été l'élément déclencheur de la lutte armée du peuple marocain contre le protectorat, lutte qui ne s'achèvera qu'au lendemain du retour d'exil du roi Mohamed V et la proclamation de l'indépendance le 12 mars 1956, soit huit jours avant la Tunisie. Et depuis, le Maroc commémore les 7 et 8 décembre de chaque année, «le soulèvement de Casablanca» Ferhat Hached qui militait pour une confédération des syndicats maghrébins, était très populaire au Maroc et le père du syndicalisme marocain, Mahjoub Ben Seddik s'inspirera de l'exemple de l'UGTT pour lancer en 1955, l'Union Marocaine du Travail. L'agence marocaine MAP rappelle que « dès l'annonce de l'assassinat du leader tunisien, des émeutes sanglantes ont été déclenchées à Casablanca faisant plusieurs morts et blessés, avant de faire tâche d'huile et s'étendre ainsi à travers tout le Royaume, sous forme de manifestations et d'autres actes de protestation, ce qui avait mis à rude épreuve le régime colonial ». Un bel exemple de solidarité maghrébine malheureusement peu connu.
