Y a-t-il eu complot contre la sûreté de l'Etat comme n'a cessé de le répéter notre président de la république, sans pour autant nous en fournir le moindre détail. Comme il s'agissait du premier magistrat du pays, on l'a cru sur parole tout en formulant le vœu de connaître un jour les tenants et aboutissants de cette gravissime affaire. Le droit à l'information est après tout inscrit dans la constitution. Heureusement, nous n'attendrons pas plus longtemps. C'est fait depuis ce dimanche. Le porte-parole de la présidence de la République est venu sur le plateau d'Ettounissia. Il a vu, malheureusement, il n'a pas convaincu. Il a parlé non pas d'un, mais de plusieurs complots où sont impliqués des militaires et des politiques sans en dire plus. Il s'est contenté de dévoiler les dessous d'une seule affaire où se trouve «impliqué » l'ancien ministre de la défense, Abdelkrim Zbidi. L'ancien ministre a fourni un avion à la chaîne Nessma pour filmer des manifestations politiques sans en référer au président de la République « commandant suprême des armées». Doit-on pour autant crier au complot ? On tend l'oreille pour connaître la suite. C'est le seul grief qu'il fait à M. Zbidi. Comme il sent que cette accusation n'a pas emporté la conviction de son interlocuteur, M. Mansar évoque une intervention de l'ancien ministre sur un plateau télé où il aurait affirmé que l'armée ne reçoit pas ses instructions du chef de l'Etat ». Constatant la même incrédulité chez l'animateur, il passe à un autre sujet. L'ancien ministre de la défense a-t-il commis une faute? Et si c'est le cas, doit-on l'assimiler à un complot ? Interrogé par Assabahnews, le colonel-major Ben Nasr, ancien porte-parole du ministère de la défense a déclaré que l'ancien ministre était dans son droit et que la décision qu'il avait prise n'avait rien d'exceptionnel puisque d'autres médias en avaient bénéficié par le passé. Mais au fait, ces accusations contre un ministre de la république entraient-elles dans les prérogatives d'un chef de cabinet, fut-il celui de la présidence? N'est-ce pas l'affaire de la justice? Et puis comment interpréter le silence des uns et des autres? a-t-on e droit de porter atteinte à l'honneur d'un homme publiquement, sans lui donner l'occasion de se défendre dans la même émission? Décidément, Adnan Mansar n'a pas fini de nous étonner. Le plus grave, c'est que d'autre noms dans d'autres affaires ont été cités de manière explicite ou à demi-mots sans que le chef de cabinet daigne apporter la moindre preuve à ses dires, se contentant à chaque fois d'invoquer l'obligation de réserve. Tags : Adnan Mansar Abdelkrim Zbidi